Les dits du corbeau noir

Parcours géo-poétique à travers des oeuvres picturales de Niki Peyrot 29 07 2013 bran du

Parcours et cheminements au sein de quelques œuvres picturales de NIKY PEYROT
Bran du   Juillet 2013

La mémoire s’effeuille en l’humus du monde…Nous ne traversons pas, nous ne pénétrons pas…
Mais Cela qui fut, qui est, qui sera, nous traverse et nous transperce de son épée de feu, de sa lance lumineuse…

Cela nous anime de sa pulsation originelle enfantant en nous une danse, un chant, une mélopée qui vague après vague nous portent aux rivages d’or et d’ocre de l’Ile de Joie et de Jouvence éternelle….

Nous ne sommes plus qu’un battement, qu’un rythme, qu’une vibration aimantée vers l’Amour ; vers ce que l’on appelle humainement l’Amour à défaut de disposer de la Création entière pour en exprimer la pointe de diamant….

Entrons en ce sous-bois dont la lisière protège l’intimité et la profondeur… Entrons humbles et nus, vêtus de notre quête d’infini, d’absolu…. Menons nos sens émus vers la clairière dont le Cercle attend avec grande patience et sérénité, l’épouse et l’épousé…

Le mystère se tient à la source, à la souche et sa sève bouillonne d’investir la branche d’hommes ou de femmes qui ploieront leur nuque et leurs genoux sur l’autel de leurs noces pour offrir au divin, pour offrir au plus sacré, cette clameur ignée qui signe et authentifie l’acte de recouvrance, le don à son apogée…

Du Val sans retour jaillit la Lance d’Amour….

Viviane et Morgane, comme lune et soleil, comme la nuit et le jour… L’avers et le revers de la femme, de ses feux, de ses eaux…. Et la même source qui sourd des entrailles de la Mère, la même lave, le même incendie, la même plainte, la même mélodie, le chant du silence et le cri de la vie…
La Parole première, le cristal des mots, le cuivre, le bronze et le fer….

Rien ne se dévoile qui ne soit, en soi et déjà, clarté, transparence, nudité…

Aimer est un chemin de recouvrance… c’est redonner à l’arbre, ses saisons et ses danses….

Nous sommes forêts, taillis, buissons, entremêlés de lianes, sertis de parfums et de fleurs, couronnés d’azur ou d’éclairs….    Nous sommes tremblement et frémissement ; volupté et douleur…

L’étang est ce miroir qui absorbe notre reflet, l’affouille jusqu’à l’os afin que rejaillisse en surface
l’Etre des profondeurs qui tend vers l’ultime élévation….

Au pays sage nous avons moultes visages, nous sommes mousse et humus, ancolie ou asphodèle,
lichens ou parmélie, granit ou nodule ferrugineux, ajonc ou bruyère… lors s’estompe l’image et…le Mage apparaît, rayonnant, merveilleux, en sa Lumière…

Il y a en chaque rivière humaine une pierre qu’il nous est proposé de chercher….
C’est quand nous l’aurons retournée et avec elle, notre corps, notre pensée, que nous trouverons en son revers la pépite aurifère condensant notre existence et notre réalité…

On ne saurait retrouver l’amour sans en remonter le cours !

La terre retournée, éventrée, gisante après le passage du soc, morcelée par la grande saignée du fer et de l’acier…

La terre là, ruisselante ou desséchée…

La Terre offerte aux labours pour peu qu’ils soient d’amour !…

Qui dira l’enfantement, qui dira la douleur ?

Quelle main, quel cœur, ont tracé le sillon ?

Il est comme un parfum de mort flottant au-dessus d’une respiration plénière…

Heureux, beau, mystérieux, Cela qu’enfante la Matière ; Cela qui mène au jour la Semence d’Amour…

Est matriciel cela qui trace une verticale entre la terre et le ciel et fait de toute chose un berceau… Originel…

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Accéder à…. Trouver le passage, le sens, la circulation…. Chercher l’orientation la plus évidente, la plus claire….

Cette citée, là sur les hauteurs…

Tout se tient en cette sphère… où la nuit se fait lumière…

Dans l’orbe de la question un cœur se concentre….

Lors il trouvera, en son antre, la mèche, la résine, l’huile, la coupelle, les charbons et les végétales et minérales couleurs de la révélation….

Et, sur la paroi de son être enfin à découvert, il peindra le Cercle, la Spirale, les vagues de la Vibration, ses ondulations, ses entrelacs brassant toute la Création et les danses de son coeur…. enfin à l’Uni Son….

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La citée (l’écarlate splendeur) n’est interdite qu’à ceux qui ne savent citer avant leur propre nom celui de la Mère sans laquelle il ne saurait être qu’une illusion faite d’orgueil, de mensonges, de cruauté et de chair… Sans ce mot de passe, vivre est une impasse et veuf sera le coeur !…

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La question est fixée, mise à demeure quand la réponse elle, est flottante !

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Fascination pour cette matière, agencée, structurée, ordonnée et pétrifiée dans l’apogée de ses transformations… Il est troublant, fascinant, révélateur d’associer géologie et spiritualité….
Celui-ci n’avait pas de titre, pas de titre connu…
Son créateur ne lui en avait point donné…
Pour cette raison j’ai fait de même :
De nommer, je me suis abstenu….

N’est au monde, cependant, que ce qui est nommé…..

L’existence n’est, a priori, qualifiée, individualisée que par l’assemblage conventionnel de quelques consonnes et voyelles…. Voilà pour la consistance !…

Un tableau sans nom est de toute évidence en attente de nomination….

Nous de même après quelques usurpations et revêtements de « transition »…

Les saisons nomment l’arbre par le fait d’en articuler la sève,  les racines, les branches, les bourgeons, les fleurs et les feuilles…

Et le vent comme la rosée aiment à en prononcer le nom et à le porter sur leurs lèvres….

Il y a de l’arbre et de son écorce ici ; une écorce dont le microcosme renvoie au macrocosme…

Dans l’interstice s’ouvre l’infini… Du cœur on va au CŒUR…

Le fragment dit son attachement au tout, sa reliance au noyau… L’atome danse orchestré par un Centre, un Moyeu, qui inspirent et respirent la chorégraphie de ses parcellaires….

L’Amour aime « infiniment », « absolument »….

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L’empierrement, le pavement pour dire la limite, pour dire l‘homme, ses appropriations….
Le lézard pour dire l’habitat, l’antre d’ombre bienveillante tapie au seuil de la chaleur….

Les ruissellements de couleurs, de lumières… Cela qui vient du ciel, se dépose sur la montagne, investit les torrents, s’épanche entre le schiste et le granit, le cerf et le chevreuil, l’aubépin et l’églantier, la menthe et la prêle, l’église et le cimetière…

Un extrait du monde, un état du monde… Un monde parmi des millions de mondes…

Une pensée qui s’émonde pour d’autres "rebranchements"…

Cela qui habite, qui fait demeure de Cela, semblable et si différents, qui, ici et non ailleurs, naît, croît et meurt…. En sa livrée originelle, parmi ses herbes et ses pierres, dans ses pentes, son vallon, ses crevasses et ses failles…

Un lieu d’élection, un lieu de naissance….   Minéral, animal, végétal ; tous faisant partie d’une même constitution, ayant pour marraine les mêmes fées, la même bienfaisance….

Le sanglier comme le bouvreuil, sont de cette appartenance… Ils ont le paysage dans la peau, sur le bec, au creux des os….

L’oiseau à son visage…

Les yeux sont ce rameau où la paix guette l’envol…

Le Cercle n’a plus besoin de croix… Il est l’élargissement extrême du Centre qui épouse son Tout…

L’homme n’est qu’une transversale, qu’une pensée traversière mais ses ailes au passage se teintent de soleil et de lumière…

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EST-CE CECI, EST-CE CELA ?…..
L’avers, le revers, l’envers ou l’endroit….
Se protéger de qui, de quoi….
De l’autre, du Monde… de soi ?
La présence, la confiance, la bienveillance… Trois sœurs au chevet de notre existence…
Trois danseuses pour de mêmes entrelacs…
EST-CE CECI, EST-CE CELA ?…

Ce ne sont qu’S     Qu’S      QU’SSSSSSSSSSSSSSSSSSSS   et voilà !

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L’oiseau traçait le signe pour les yeux qui savaient le suivre dans ses courbes gracieuses…

C’est lui qui donnait au soleil sa majuscule, c’est lui qui en l’aube traçait l’enluminure de feuilles et de fleurs, de rosées et de parfums….

Celui qui avait regard sur cette chose traçait aussi un chemin comme la rivière fait le sien…
Il était l’écume sur la vague, la mousse aux berges des torrents…

Il tamisait le temps, n’en retenait que le chant tout en s’abreuvant d’espace, d’ailes qui s’entrelacent…

Il  était la coupe, celle que l’on pose sur l’autel, que l’on remplit d’un lait blanc…

Ses mains recevait l’eau de la source, la sève ignée de la femme… Il mélangeait « sacralement » les deux… et unissait leur âme….

De houx était son bâton où serpentait la Vouivre… Avec lui il faisait naître des Cercles, des cercles engendrés pour l’initiation, pour la célébration, pour la « cosmunion »…

Il concélébrait le Temps du Vivre, le retour à l’Union….

Les oiseaux savent le nom de celui-ci qui aujourd’hui brasse et embrasse toutes les contrées du ciel…

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30/07/2013