Les dits du corbeau noir

Parcours (photographique) très insolite au cœur du mystère...

Bran du : Aout 2019

Je vous emmène, photos à l'appui, là où vos yeux n'ont jamais navigué entre autant d'ombres et de lumières, là où votre regard n'a jamais porté ses yeux d'innocence et de volupté, là où réside l'instabilité permanente d'un mouvement fait de danses enchevêtrées, d'éclaboussements et de projections, d'implosions et d'explosions, de fracas et de tintamarres assourdissant, dans le brassage permanent de ce qui attend son estuaire et son océan...

Je vous emmène dans l'inconnu que vous n'avez jamais foulé même dans vos rêves...

Ne résistez-pas, laissez vous porter, emporter comme un fétu de paille sur le fleuve de la vie, dans le cours torrentiel des heurts, des poussées, des contournements, des retenus éphémères, des obstacles dérisoires...

Ici nulle lisière, nulle frontière, l'écoulement incessant des formes premières, des cellules, des bactéries, des molécules et des atomes... Ici s'écoule tout le sang vermeil, bleu et gris de l'Univers...

Vous ne saurez pas, vous ne saurez plus, ce qui fat référence, ce qui fait repère... Vous nagerez, vous glisserez dans le plus parfait des inconnus !...

C'est un autre-monde que ce monde qui brasse autant le ciel que la terre, la forme et l'informe, le blanc, le noir et le gris...

C'est là une alchimie gigantesque, un chaudron titanesque, un tourbillon dantesque, une marmite du « Diable » qui vous aspire vers le bas comme vers le haut, qui fait de votre peau une pierre policée par des millénaires...

Restez sur la rive si vous avez crainte légitime d'être par cela même emportés...

Vous ne pouvez savoir où vous mettez lors le cœur et la pensée ; l'un et l'autre à perdre pieds !...

C'est une contrée magique, un continent extraordinaire, un royaume inédit, un continent visuel jamais découvert, jamais expérimenté...

C'est le monde de la turbulence, des rives lascives, des rivages tourmentés, des entraves renversées, des chaos liquides, des limons « étravés », des couleurs tailladées, des tourbes ravinées, des algues, des mousses, des fougères, des lichens et des herbes arrachées au front lisse du granit, des schistes et des grès...

Ce n'est pas un voyage, c'est une submersion sonore et formelle, c'est un déferlement, c'est la terre qui enfante et se libère de ses eaux...

C'est un sang minérale, une menstrue lunaire, un soleil ennoyé, ce sont tous les luminaires par les flots emportés...

C'est rouge de fer, rouge d'enfer, et c'est le blanc chevauchant accroché à la crinière des eaux...

C'est une forge fluidique et liquide où des forces colossales soufflent sur des étincelles d'écume et font braise de l'eau dormante et docile...

Ici, il n'est plus d'ange pour veiller sur l'être, mais un être braque-boulé dans l'étrange !...

Ne résistez-pas... Laissez-vous glisser, flotter, ruisseler comme un fétu de paille !...

A SUIVRE....