Passeur de rêves et de poésie : Michel Capmal
Pensée, philosophie, littérature, poésie du Monde Celte Compilation Bran du
Michel Capmal (Les Interstices sont innombrables) Les chaiers du Garlaban
extraits
“La poésie est la seule voie d'accès à l'autre monde qui est de l'autre côté du miroir. Juste à côté de nous. Au centre de nous-mêmes.
La poésie est le seul langage véritablement humain parce qu'il parle de ce qui est vivant et incarné. Une parole aimante, impérieuse, inachevée...”
“Je songe à toutes les forêts englouties, à toutes les grandes forêts disparues
à toutes les profondes et très anciennes et immémoriales forêts
La vieille âme Celte
tantôt murmurante tantôt impérieuse
c'est l'esprit de fluidité
l'infini des entrelacs
et leur soudaine cristallisation
dans la fraîcheur des sous-bois
L'air nous manque souvent
mais la vieille forêt resurgit en notre âme
se fortifie en nos veines et artères
se démultiplie par nos nerfs
s'enracine dans notre coeur
s'illumine dans nos yeux
nos yeux tournés vers le ciel du dedans
Passer la ligne d'horizon
et sortir du labyrinthe
pour rejoindre
les hautes demeures d'Hyperborée
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“Dans la vieille Europe du très proche troisième millénaire, le grand art poétique est assurément, et surtout, une manière d'être au monde …/... La poésie s'affirmera, encore et toujour, comme le langage le plus singulier et le plus commun ; une parole vivante sur le point de retrouver la beauté, le rythme et la magie du monde... …/... En attendant, écoutons le grand vent salubre descendu des hautes montagnes pour ranimer et bouleverser le coeur de chacun. Ecoutons-le tant qu'il souffle et nous parle...”
Michel CAPMAL
Avallon Michel Capmal
Je reviens du pays des morts
J'ai dix mille ans et plus
Ma mémoire retentit des cris et des rires
Qui ne sont plus les miens
Ma mémoire n'est pas ma mémoire
Mais le continent englouti
Des premières fureurs des tenaces ardeurs
L'écho d'une parole oubliée
D'un langage dévasté
L'ombre d'une forêt primitive
D'un fleuve de silence
Le pays des morts quelquefois
Est si proche de celui des vivants
Qu'en des lieux propices
Se confondent leurs limites
Se déplacent les bornes de l'espace et du temps
Se recomposent les soleils les gouffres
Les flux les signes
Et la mort n'est plus la mort
Un tel pays devient l'autre versant
L'autre séjour
Tel le bienfaisant verger d'Avallon
L'île tournoyante où dorment et attendent
Les grands arborescents
Mais on a désappris sa proximité
Après l'immense dislocation
Alors certaines intenses nuits
Nous devenons arcs-boutants
Veilleurs, scaphandriers et passeurs
Pour que vie mort et vie
S'accomplissent dans l'infini courant
Dans le cycle artériel du grand rêveur
Qui nous rêve en rêvant que tout est réel
Michel Capmal