PENSEES PRES DE L'ETANG D'UN SANCTUAIRE BRAN DU 2018 26 01 JANVIER
Pensées près de l'étang d'un sanctuaire
Bran du 26 01 2018
Pour Anne, en remerciement de ses voeux...
Une tortue, fatiguée de porter la création sur son dos, sèche et dort aux pieds d'un bouddha dont le sourire rayonne de bonheur...
La nuit enveloppe le toit du temple comme la paix recouvre mon front et mes rêves...
J'aime songer sous le sanctuaire des quatre vents, quatre saisons s'y donnent rendez-vous, s'y conjoignent puis se séparent...
Quatre faces pour un même regard et au-dessus un œil immense...
La lune peigne lentement la longue chevelure d'un saule...
L'onde se faufile entre l'ivoire du peigne...
Les carpes prennent leur temps pour gober l'insecte imprudent...
C'est bien ici que le ciel se reflète sur la terre...
J'aimerai savoir à qui, à quoi, je fais miroir !...
Le héron, tout jeune déjà, a apprit la patience : celle-ci tient sur une jambe comme tient l'équilibre du monde !...
La flûte de roseau flotte dans l'espace, monte et descend comme le vol d'un pigeon...
La montagne a quelque chose à dire aux plaines et vallées...
Des ailes souples et puissantes sont ses ambassadrices et ses messagères...
Nos lèvres sont plus lourdes quand il s'agit d'une ambassade d'amour !...
Le lézard s'est gorgé du soleil de juin. Il dort au seuil de sa demeure, un peu de lune dans ses écailles....
La réponse attendue se tient dans le lotus qui s’entrouvre...
Qui en voit le cœur sait pourquoi bat le cœur de l'Univers !
La sauterelle sait parfaitement où elle atterrit, mais l'homme qui, dans son élan, s'empresse retombe, sur les fesses !...
La grenouille connaît le nénuphar sur lequel elle se hisse. Stable est son assise entre le soleil et les étoiles. Ce n'est pas le cas des gens qui gesticulent et dont l'agissement est sans fondement !...
Cette nuit est douce comme la main d'une concubine qui sait le plaisir qu'elle offre, jouissant elle-même du bien-être qu'elle procure...
L'absence de mots est plus éloquente qu'un poème...
La pierre qui reçoit mon séant est bonne conseillère, son grain a épuisé la meule du silence, le polissoir des siècles...
Le désert est vaste comme les sables mouvants qui chantent son immensité... Je ne sais où y puiser l'eau de ton visage...
Calme est ce lieu où il n'est d'étoiles à rugir !...
De soie est l'étoffe de mes pensées...
Le crapaud est sorti de son antre obscure et humide...
Le potager attend sa visite...
Celui qui se sent seul au monde, le monde le visite de ses parfums et de ses senteurs, lui offre un bouquet de formes et de couleurs, lui fait entendre chants et musiques...
Baume et onguent sont les doigts de la nuit pour l'âme perturbée...
Les souvenirs s'effacent comme des pas sur le rivage...
Mais la mémoire revient à la côte enroulée dans un coquillage...
Quand je plonge ma main dans l'eau claire, dans la transparence de l'onde, un autre sang coule en mes veines, bleu et vert comme celui d'une rivière...
Le crépuscule du soir a entrouvert son rouge kimono laissant entr’apercevoir une part de soleil dérobée au grand jour...
La femme est un pont aux courbes avenantes dont l'arche fait s'alanguir des truites arc-en-ciel...
Tout ici est à sa place. Il me reste à trouver la mienne entre l'abeille qui s’enivre et les bruissements de la vie qui s'éveille dans l'aurore...