PIERRE LANCE LA PENSEE CELTE EN HERITAGE 2017 BRAN DU 02 02 FEV
Pierre LANCE Passeur d'espérances.... Bran du 02 02 2017
« L'intelligence qui ne veut pas éclairer autrui est un crime contre l'esprit. » Pierre Lance
Pierre Lance est le digne héritiers des « libres-penseurs » qui, en Angleterre en 1717, remirent dans la lumière ce que l'Histoire avait maintenu, de force, dans une profonde chape d'obscurité...
Il s'inscrit de même dans la continuité d'un Philéas Lebesgue, autre grand penseur et druide de surcroît (dont le numéro 120 de la revue Message, récemment publiée, de notre frère Jean Lionnel Manquat (Druide Belenertos) rend un légitime hommage à partir d'un article de Brestos.)...
Créateur et rédacteur des revues l'Hespéride et Engadine (dédiée à Nietsche), Pierre Lance est aussi l'auteur de plusieurs ouvrages relatifs à notre Tradition dont :
le Spiritualisme Athée et la Défaite d'Alésia...
Il a publié deux fascicules que nous recommandons, avec ce qui précède, à la lecture :
Mythologie Celtique et Bestiaire celtique (Edition la 7è Aurore)...
Deux ouvrages merveilleusement illustrés par Louise GARRAY, ouvrages qu'il sera, hélas, difficile de se procurer....
Ce que nous dit Pierre Lance est reproduit de façon non exhaustive tant l'oeuvre de réflexion et importante et pertinente...
Ce ne sont donc ici, en ce qui suit, que quelques extraits significatifs des conceptions et convictions de cet auteur qui œuvre encore et toujours pour une Tradition qui trouve en lui un de ses plus fidèles, efficaces et obstinés serviteurs...
C'est d'une pensée visionnaire qu'il s'agit, érudite, maîtrisée, interpellative, percutante, forgée par une vive intelligence étayée par un art de l'éloquence qui explique aussi une si claire et si étoffée écriture...
Nous avons bien besoin de nos jours de penseurs de cette haute qualité qui ont su explorer le futur, s'en faire un entendement et constituer avec cela un promontoire philosophique, social, culturel, poétique, mythique, symbolique et spirituel pour l'avenir des communautés humaines en errance et perdition matérialistes comme les nôtres... Bran du 02 02 2017
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Mythologie Celtique : L'Héritage des Celtes …
« … Les Celtes avaient créé dans l'Europe pré-romaine une haute civilisation dont le caractère poétique, abstrait et spirituel ne pouvait laisser aux siècles suivants les traces matérielles d'après lesquelles les historiens jugent assez superficiellement de la grandeur...
Ce n'est pas que les Celtes eussent dédaigné les réalités, bien au contraire. Ils furent d'astucieux inventeurs, les meilleurs agriculteurs, les artisans les plus habiles, réputés comme tels dans toute l'Europe tant avant qu'a près Rome.
Mais justement leur amour de la REALITE authentique leur faisait
rejeter tout ce qui était artifice, affectation et vanité.
Philosophes et métaphysiciens hors pair mais ennemis des temples, guerriers de premier ordre mais ennemis du militarisme, politiques en diable mais ennemis de toute forme d'Etat centralisé, ils étaient voué à l'oubli des temps futurs.
Ils ne laissaient rien en effet qui put balancer dans nos malléables mémoires les thermes, temples, cirques, arcs de triomphe et autres colossales futilités de ce monde romain qui s'efforçait de cacher sa vacuité d'esprit sous l' énormité de leur masse.
Et pourtant... L'âme de nos aïeux apparaît aussitôt à qui veut l'évoquer. Si même nous n'avions pas les trésors qu'une archéologie gauloise encore timide (nous sommes en 1973 N.D.R) met quotidiennement au jour, il nous resterait au moins les noms des grands mythes dans lesquels les celtes se reconnaissent,
les langues celtiques qui permettent de restituer à ces noms leur signification profonde, et les vieilles légendes irlandaises qui mettent en scène les héros et les modèles de ces hommes qui étaient nos ancêtres, et dont le sang coule toujours, dans nos veines, inchangé.
Bref, il nous reste la Mythologie des Celtes...
Aujourd'hui, les peuples celtiques ne peuvent se retrouver eux-mêmes et ré-équilibrer une civilisation chancelante que s'ils savent enraciner leur destin dans la grandiose éthique de leurs pères. »
« ...La mythologie est infiniment plus que l'Histoire, et je dirai mieux : sans la mythologie, l'Histoire n'a aucun sens ; elle n'est qu'une froide nomenclature d'accidents historiques réelle quant à la destinée des hommes car les âmes content plus que les faits.
Un historien qui ne veut être ni un mythologue ni un psychologue est tout juste un collectionneur de fossiles.
Les matériaux qu'il répertorie ne sont pas dénués de valeurs, mais il ne connaît pas et ne comprend pas cette valeur.
Il ne peut pas l'exploiter, et surtout il peut se tromper totalement sur l'importance de tel ou tel événement dans la destinée d'une nation...
La mythologie n'est pas « historique », mais bien « prophétique » du fait qu'elle soit « intemporelle » et traduit la permanence d'un tempérament à travers les âges, la constance d'une certaine attitude psychologique.
L'homme fait ses dieux à son image, à l'image du fond de lui.
Les héros qu'il révère et prend comme modèles en disent plus long sur sa nature que tous les examens d'autrui et les vieilles légendes dont il s'émerveille comptent plus pour son avenir que toutes les lois et ses docteurs.
Chaque être, chaque nation, à sa propre logique et se doit de lui rester fidèles, sous peine de décrépitude et d'anéantissement.
Un homme qui renie sa vocation première, qui oublie son idéal et ses rêves d'adolescent prépare lui-même sa déchéance.
Une nation qui ne vit plus e,n harmonie avec ses mythes originels glisse sur la voie de la défaite, du désordre et de la décadence.
Et naturellement cela est vrai aussi d'une civilisation...
Par rapport au Panthéon celtique celui-ci démontre que les Celtes ont le respect de la hiérarchie des valeurs, mais non de celle des autorités...
Je ne sais pas si le lecteur moderne peut s'habituer aisément à l'idée que les mythes sont des faits psychiques permanents qui existent à toutes les époques, et sont d'autant plus influents aux époques dites « rationalistes » parce que ces époques justement affectent d'en ignorer la puissance. »
« Je dis que le Panthéon celtique est d'une originalité manifeste au milieu des autres mythologies européennes, sans cesser pour autant de se montrer sous bien des traits le plus européen qui soit. Il est le seul en Europe occidentale – sinon dans le monde – à donner la primauté au plus haut symbole des lumières physiques et morales. »(« N'en approche d'assez loin que le Panthéon des anciens Iraniens. ») …
Le monde Celte se heurte à Rome, c'est-à-dire à la structure
sociale dont il est tout justement l'antinomie...
Tous les Dieux principaux de la gaule nous crient : Lumière ! Pensée ! Parole ! Imagination ! Invention ! Liberté ! Enthousiasme ! Fierté ! Passion ! Personnalité !...
Ces idéaux sont le témoignage, patent, d'une véritable allergie nationale à l'autorité, au règlement, à la discipline, à l'administration et l'étatisme et l'impérialisme...
Contre l'effrayante régression que représente Rome aux yeux des Celtes, Vercingétorix va s'efforcer de dresser toutes les forces vives de la Gaule. Il y parviendra presque, et pourtant Rome vaincra.
Est-ce à dire que les archétypes gaulois n'ont point la valeur et les forces que nous venons de leur attribuer ?
Lorsque le soleil subit l'éclipse ou disparaît derrière la nuée, cesse-t-il d'être le Soleil ?
C'est aux hommes qu'il appartient de ne pas l'oublier, et d'affronter la nuit en le gardant au cœur.
Si la socicté gauloise avait su conserver dans les âmes les vertus de LUG, d'ESUS et de BELENOS, jamais César n'en fut venu à bout.
Mais trop de capitaines gaulois avaient déjà sacrifié à Mars, trop d'apprentis féodaux servaient Jupiter chaque jour, trop de roitelets eu de druidolâtres appelaient en secret un semblant de Janus...
Le Panthéon celtique nous apprend déjà que la Gaule, mieux encore peut-être que la Grèce athénienne, pour devenir le prototype de la démocratie réelle...
Il eût fallu que tous les Celtes le comprennent et aillent en ce sens, car un peuple qui trahit ses propres idéaux se met lui-même sous le joug.
Certains gaulois ne comprenaient plus l'esprit de la Gaule et avaient oublié que les grands mythes celtiques demandaient tous à l'Homme de croire en lui-même, et non de croire en des « dieux »
qui hors de nos esprits, n'ont aucune puissance.
Non , ce n'est pas la foi des celtes en la liberté qui assura la victoire de César, mais l'affaiblissement de cette foi et l'inadaptation de la société celtique du moment au tempérament profond des compagnons de Lug. » Pierre Lance 1973
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Bestiaire sacré des Gaulois Mythologie celtique Pierre LANCE
Extraits :
« C'est la nuit qu'il est beau de croire à la Lumière .»
Edmond Rostand
« ...Le paganisme a souvent été accusé d'anthropomorphisme.
Le paganisme celtique est l'un de ceux qui résistent le mieux à cette accusation...
Les Druides se sont opposés à la représentation des Dieux et Déesses entendant, à priori, en cela maintenir les divinités à l'état de symboles et empêcher ainsi le développement d'une idolâtrie.
Ils ne faisaient là que reprendre à leur compte une vieille tradition ido-européenne...
Comme les Celtes, les Perses et les Germains, n'élevèrent pas des statues à leurs Dieux et ce pour la bonne raison que ces « Dieux » n'étaient nullement des Êtres, mais, soit des forces naturelles, soit des idées, sentiments ou facultés.
Ce refus de nos Anciens de représenter les Dieux sous une forme humaine et la marque d'une réelle philosophie.
Il n'en est pas moins vrai que l'incarnation d'un Dieu est une réalité constante du comportement humain. Il est également vrai que le désir d'expression de l'homme ne peut se satisfaire d'un seul Verbe si primordial soit-il, que l'image est pour lui un moyen rapide et frappant, quoique sommaire, de traduire sa pensée.
Il n'est pas possible de comprendre la philosophie et la métaphysique de nos aïeux si l'on feint d'oublier qu'ils étaient pénétrés de conceptions astrologiques selon laquelle la vie des individus et aussi la vie des peuples, se développait sous l'influence ( qui n'est pas une domination) des constellations célestes ; cette influence variant selon les époques, suivant la rotation du zodiaque...
Par la spire et le serpent on symbolisait toute vie et toute pensée chez les Anciens et particulièrement chez les Celtes...
(Spirale et spirituel ont la même racine...)
Le Saumon de la Sagesse est offert à celui qui aime la Lutte et la Vie...
Pour les Celtes, la Sagesse est bien loin d'être ce détachement contemplatif cher à l'oriental, mais, au contraire, intimement liée à l'action...
Seul celui qui lutte, cherche, construit, trouvera la vraie Sagesse... Laquelle est cet enseignement prodigué par des « divins rayonnants » qui ne se satisfont plus de leur seule perfection au point qu'ils leur faut encore façonner le monde car, au-delà de la sagesse et lui donnant son prix, il y a la Création. »...
Pierre Lance 1974