POEMES AMOUREUX (SUITE) 2024 SEPTEMBRE / OCTOBRE 03 11 NOVEMBRE
Carmelo de la Pinta
LA... Bran Du Octobre 2024
Epaule contre épaule, ta tête posée contre mon cou, trouvant son inclinaison favorite, faisant son nid douillet comme plume... Une quiétude extrême... La tête vide et le bonheur à son comble. Comme une étoile ayant trouvé sa place parmi la vastitude.
Là et nulle part ailleurs le sentiment de vie, serein et intense.... La plénitude de soi, sa plus intime appartenance... Là et nulle part ailleurs, nichée dans le bonheur comme l'insecte dans le calice enclos de la fleur...
Là, simplement là, pleinement là comme pomme dans le verger, comme nuage faisant la pause, comme sève à s'écouler lentement dans l'aubier de la Vie....
Là dans le contentement de la vague arrivée au rivage, dans l'ouvert du ciel, dans l'air et ses senteurs...
Là, toute entière, respirant l'instant, le prolongeant dans le rêve.
Là, comblée, au centre du centre du monde où je sens toute la densité de ton être abandonné à l'Amour.
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Ciel gris Bran Du Octobre 2024
Ciel gris de chez tout gris et ce depuis l'aube, sans variation ni interruption...
La piscine céleste fuit goutte à goutte et parfois de façon plus précipitée...
Les oiseaux sont à leur fonction d'oiseau et font cela très bien allant d'un point à un autre de l'itinéraire conçu au préalable et ce sans rencontrer de contradiction ou d'imprévu...
Les aigrettes garzettes sont déjà en quête de nourriture...
Les artisans ont descendu leur café quotidien, jeté un furtif coup d’œil au journal puis rejoint leur camionnette...
« Petite Pomme d'Amour » dort à mes côtés, paisible comme la mousse autour d'une branche de l'été...
Elle brasse et ventile l'air selon les rythmes de sa respiration ; une respiration très régulière mais parfois plus « affirmée »...
Le bon sommeil l'a prise dans la ouate de ses bras et dans sa grande enveloppée de tendresse...
Mon regard se pose sur elle comme une libellule sur une feuille de mûrier... et j'hume le doux nectar de cette contemplation...
Elle est nue, vierge de verbes et de mots...
Le silence la recouvre comme la pulpe d'une bogue de châtaigne...
Tout l'automne se tient là, toute sa rousseur, tout son lait d'amande...
Je Nous Aime...
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La pluie... Bran Du 06 Novembre
La pluie qui se fait entendre est un appel aux noces de l'Amour. Elle tombe du ciel, (émanation céleste teintée de poudre bleue et de miel solaire), elle martèle et frappe de ses petits marteaux la terre qui l'accueille toutes lèves ouvertes et de tous ses pores...
Elle invite, convie, le corps à faire mouvements dans les danses de la Vie...
C'est l'instant de se dévêtir de nos superflus, de l'artifice de nos revêtements, de nos mascarades, du pastiche de nos comportements, des pesanteurs accumulées, de nos supercheries et des affiches du paraître...
Il s'agit lors d'être aussi nu qu'un brin d'herbe, aussi léger qu'une onde qui glisse sur l'étang ; il s'agit d'atteindre enfin nos vrais rivages et de faire recouvrement des tissus d'essentialité, de ceux que tissent les étoiles, de ceux que cardent les saisons, de ceux que recousent sans cesse nos rêves avortés...
C'est une vague qui, goutte à goutte, nous submerge et nous caresse, mais c'est aussi toute la grève enceinte de tempêtes avec ses cris de houle et ses brassées d'écume qui recouvrent le grand frisson et la douce fièvre de nos étreintes et brassages d'eau et de feu...
La pluie, son fragmentaire, ses ruissellements sur la vitre du temps et ses musiques qui animent l'espace...
La pluie vue, ressentie, vécue comme un don ou une offrande dans le déluge humain de l'indifférence et l'aridité et la sécheresse des cœurs...
Quand nous marions nos gouttes et perles d'eau l'Amour se fait océan et quand fusionnent nos étincelles un haut Foyer de Vie s'allume sur la colline du possible...
Ceci pour frayer passage à la Lumière...
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