Poèmes en transhumance et haiku du Voyage Bran du Mai 2015
Poèmes en transhumance... Bran du Mai 2015
Sages, sont les nuages
Qui ne font que passer ;
Ils ont le ciel pour eux,
le ciel leur est donné...
Mais, nous autres humains
Faisons choix de folie
Au mépris de la vie,
Nous grévons nos demains...
La source aspire au giron de la mer ;
Veut goûter de ses lèvres le sel et les embruns...
Des marées d'amplitude, elle prend le chemin
Poussant de son désir son fleuve, sa rivière...
Il n'est de pire tonnerre,
Il n'est de plus foudroyant éclairs
Qui, par orgueil d'homme,
dans notre cœur, gronde et tonne...
Les blés sont d'un bel or
Qui ondulent dans le vent
Mais point ne sont au champ
Nos coeurs en leurs accords...
La fleur est au pommier
Roses et blanche, rose et blanche
mais ; je n'ai sur ma branche ;
nulle joie déclose, nulle bourgeon éclaté !...
Mon corps n'est point l'aubier
Qu'une sève revisite...
Il n'est d'amour à circuler
en cet arbre que j'habite !....
Blanche l'aubépine
et rose l'églantine
Et rouge le baiser
qui dépose le matin...
Il n'est de fougères
qui ne déploie sa grâce
Et qui d'un cercle enlace
La danse de lumière...
Apprendre, pas à pas,
ce qui est et n'est pas
et Etre de fraîche rosée
Sur la feuille de joie...
Servir tout son être
quand le paraître est roi ;
C'est n'avoir de loi
que d'aimer et renaître...
Il n'est de destinée
aux lignes de la main...
Dans le vent et les embruns
Sont nos cœurs à cheminer...
Ils ont cape de soleil
et vêture de pluie
et puis langue vermeille
dans le chant de la Vie...
Ils ont quatre saisons
De ferveur et clameur
Pour célébrer le don
Que font frères et sœurs...
Un peu de douceur dans ce monde de brutes ;
une peu de tendresse, là où ça nous blesse
Un peu d'attention dans nos relations ;
Ca paraît couillon, mais ça a du bon !
Haiku du Voyage Bran du mai 2015
Cette année encore
Aux mêmes endroits
Les fleurs de mai...
La poule d'eau
toujours en fuite...
Cela fait rire le vieil étang...
Les merises
déjà bien formées...
Les merles surveillent le calendrier !...
Le noyer prend son temps...
C'est qu'elles sont de bronze
ses nouvelles feuilles...
C'est un bien rude travail
que le travail au champ...
Qui le voit vraiment ?
Le ciel est à couvert...
La nappe est bien grise...
Pas de soleil dans la corbeille à pain...
Ha ! les coquelicots !
Couleur de baiser,
Ils invitent à l'amour...
Plus la journée s'avance
et plus les pigeons roucoulent,
avait-il écrit de sa plus belle plume !...
Les hampes florales se rouillent...
Aurais-je le temps, cette année,
de faire mon « pétillant de sureau » ?...
Si les petites gares n'ont plus de chef
elles ont au moins
conserver leur jardin...
Le vent n'a souci
des ailes qui le sillonnent...
Il n'a souci que de ses ailes à lui...
Ce qui manque le plus en ce monde
trop souvent « immonde » ?
C'est la tendresse !...
Oui, en effet, le roncier...
Mais il protège dans de vies
et produit tant de fruits !...
La renouée du Japon
colonise les bordures...
Ses kamis* sont-ils restés au pays ?...
(*kamis : esprits protecteurs)
Après Cannes,
C'est aux genêts de recevoir
une palme d'or !...
Marais de Carentan...
Les aulnes qui sinuent
disent l'eau qui les abreuve...
Quand elle se laisse aller
à son bon plaisir
la chatte ronronne (même avant la mi-août!)
Ce matin c'est....
C'est...
Comme un rendez-vous d'amour !...
Le foin ;
plusieurs jours à retourner...
La pluie est tombée...
Les cimetières se lassent de l'hiver
et attendent eux aussi
la fleur nouvelle !...
Sous bois fortement humidifiés...
Girolles et cèpes de mai
n'attendent que le soleil...
Crachin depuis trois jours...
Les hirondelles en sont réduites
à voler sous le préau...
A la sortie du train,
combien de songes et de rêves
restés sur la banquette ?...
L'eau est un miroir
dans lequel le ciel jette un regard
avant de se lever...
Le héron farouche, apeuré...
Il avance dans le jour comme dans le pré..
Un pied bien posé après l'autre...
Digitale, iris, compagnons rouges...
La rivière arbore
sa robe de dentelle...
J'ai gardé pour toi
un poème et une robe à fleurs...
Viendras-tu ?...
Combien de marguerites
à se plaindre
de n'être plus effeuillées ?...
La religion ?
On peut y croire...
Ma foi !...
Les goélands :
très nombreux dans les terres...
Plus de nourritures dans l'océan ?...
Après la pluie,
les corbeaux,
vont aux escargots...
Elle avait au cou
une très fine chaîne en or...
Mais dan la vie ?
Il y a,
dans chaque pommier en fleur,
un petit serpent appelé désir !...
Le marronnier
se prend pour Napoléon...
Il contemple ses fleurs en pyramide...
Le soleil s'attarde
au bal des herbes folles...
Il ne craint pas une avoinée !...
La jeune fille à vélo...
Elle a un trou dans son bas...
Et sans doute dans on haut !...
Quand le jour sans retourne
en l'alcôve de la nuit...
Les aubépins rangent leur blanc mouchoir...
Quand tu songes à l'amour ;
midi est plus que midi
au soleil qui s'allonge...
Les cannes couvent leurs œufs
que convoitent déjà
les rats grondins et les goélands...
La beauté s'est pendue
aux branches des glycines
qui expirent son parfum...
L'églantine fête, en mai,
son anniversaire mais,
c'est juin qui souffle les dernières bougies...
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