POESIE AMOUREUSE 2018 BRAN DU
Dessin de Danielle Landry-Jais
Poème pour une inconnue...
Bran du Sept 2018
Au commencement il y a la Courbe puis l'arborescence des courbes, les courbes de l'aval, les courbes de l'amont...
L'arrondi de la colonne vertébrale...
Ceci sans omettre les contours de ce cours qui va du regard aux chevilles, et toutes les berges alentour et leurs si délicieux rivages...
Se succèdent cercles et ovales, orbes satinées, sphères, astres, planètes et chambre d'étoiles ; étrange, mystérieuse et triangulaire voie lactée...
Cela à un prénom, comme la fleur à son jardin, l'abeille son calice,
l'hiver son manteau de glace et ses manchons de neige...
Cela est comme une naissance ; comme une île surgit de la mer, comme un soleil à trois rais jaillit des nuages, comme un sourire de paix se répandant sur les décombres de la guerre...
Parfois les yeux ressemblent à des seins, éblouissants de leur plein phare la barque qui à leur vue chavire...
Au-dessus de ces seins, il y a un visage plus perçant qu'une aiguille enfoncée dans le cuir de l'instant, plus pénétrant qu'une épine qui fait la pensée boitillante et ses pas malhabiles...
Tes fesses dans un jean trop grand ressemblent à un poussin qui sort de sa coquille....ou encore à un papillon blanc, tout blanc qui s'extrait de sa chrysalide... Inutile d'en voir davantage ; la pensée en silence déshabille au-delà, bien au-delà du néant et du vide...
Qu'importe la coque ou la gousse, l'amande se tient ici...
Le regard suffit, remplace ce qui moule, les étoffes, les tissus, lui seul recouvre de son écume et de ses houles, la plage mise à nue...
Au pleinement visible je préfère l'entr'aperçu...
L'imaginaire lui, d'une autre manière explore, devine, s'enhardit, trouve passage, se glisse en éclaireur dans l'interstice où le désir patiente en salle d'attente assaillit d'une fièvre dont il ne veut guérir...
Une femme vue de dos ; ce n'est pas à elle de prendre les devants...
Echine de pierre lisse qui donne envie de gravir le mont...
Pierres qui roulent de montagne en ruisseaux, de ruisseaux en océan, le temps que flottent les écumes en marée d'entre-cuisses...
Grains de peau, grain de sable, et touffe d'oyats parmi les bleus des chardons bleus...
Poser ma joue sur les liserons roses de ta dune...
Attendre que la lune s'étire en pâmoison...
Attendre que le vent s'en revienne du désert, une rose à la main...
Lors nous lui offrirons nos fontaines et nos puits
quand sera remontée l'eau des profondeurs...
Les hanches, comme frontière et délimitations...
Comme sablier où s'inversent les heures...
Un double évasement ; un bouquet de part et d'autre...
L'enfouissement et/ou l'élévation...
Le batelier des mains, les doigts du passeur...
Et la perche plongée dans les remous du courant...
Et la mort s'éloignant, la vie venant à l'autre rive
déposer un baiser sur le front des aimants !...
Bruyères et fougères au landier des délices ;
le soleil s'y glisse enchâssé de lumière...
Je n'ai pas de prénom pour ma barque de nuit !...