POESIE AU FEMININ / DE GRANDES DAMES / BEATRICE KAD (Compléments) 2018 12 04 AVRIL
Oeuvre peinte de Christian TUAL
Béatrice Kad SOLEIL DE NUIT
J'ai pris le chemin de tes yeux
en quête du mirage d'ETRE
Je ne me retourne pas
dans tes yeux qui m'éloignent
j'approche l'innocence de la nuit
d'avant le monde
J'ai pris le chemin de ton visage
celui tu n'as jamais vu
dans l'abîme en miroir
de quelqu'un d'autre que le silence
Et j'atteins le plus loin que toi
où tu parais
avec les dix mille visages de l'Unique
J'ai pris le chemin de ton souffle
et je me suis perdue en cela
qui saignait depuis toujours dans ma bouche
et je tombe comme la nuit
au travers de tes branches
au fond de ton soleil
béance
incapable de se nommer...
Vertige...
Ce n'est que l'infini
qui se promène en mon corps
galaxies
semées dans la mémoire
J'ai pris le mirage de NOUS-MÊMES
en quête du silence de l'ETRE...
Béatrice Kad....
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« Souviens-toi...
Ensemble, soleil et pluies peuvent féconder la terre ! »
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Eloge de l'Herbe (Extraits)
...Elle viendra l'éternité de l'Herbe...
Et nous nous confondrons au centre de la Roue
dans l'éternité de l'encre et de la sève...
Il est né le lieu de la patience...
Nous lirons sur le visage de l'Herbe notre visage renversé...
Le temps de l'Herbe est infini...
Elle surpasse le pouvoir de nommer...
Un seul épi s'oppose au néant...
C'est une enseigne au seuil du silence pour revêtir l'étendue, pour mouler l'évidence...
Le nom de l'Herbe est traversé de sens innombrables ( l'un d'entre eux a sûrement ton vrai visage.)...
Il se pourrait bien qu'un bouton d'or soir la bouche de l'Univers...
Le passage au temps de l'Herbe est passage du livre à l'amour...
Il vient le temps de l'Herbe, nous pourrons CROITRE.
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Seul croit rompre le silence le silence qui s'écrit...
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Nous avons tout perdu
tous les éclats du soleil
et toutes les tribus de la terre
et toutes les langues de nos livres
et tout le sel
tout le sel de la parole...
Certes nos racines sont encore bien pliées
dans les tiroirs de notre peau
mais leurs labyrinthes bientôt
s'étireront en nous
en ce qui sait encore pleurer
au fond de nos musiques...
A dénouer...
Nos quatre points cardinaux
qui se mirent dans le sang multicolore de la terre...
Mais déjà nous soupçonnons
nos translucides caresses d'arbres
dans leurs milles et minces vitraux frémissants
… Et quelque chose... quelque chose comme une aube
nous souffle sur les yeux.
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