Les dits du corbeau noir

POESIE AU FEMININ / DE GRANDES DAMES / BEATRICE KAD (Compléments) 2018 12 04 AVRIL

 Dahouet 17 02 2018 003pm.jpg

 Oeuvre peinte de Christian TUAL

 

 

 

 

Béatrice Kad   SOLEIL DE NUIT

 

 

 

J'ai pris le chemin de tes yeux

en quête du mirage d'ETRE

 

 

Je ne me retourne pas

dans tes yeux qui m'éloignent

j'approche l'innocence de la nuit

d'avant le monde

 

 

J'ai pris le chemin de ton visage

celui tu n'as jamais vu

dans l'abîme en miroir

de quelqu'un d'autre que le silence

Et j'atteins le plus loin que toi

où tu parais

avec les dix mille visages de l'Unique

 

 

J'ai pris le chemin de ton souffle

et je me suis perdue en cela

qui saignait depuis toujours dans ma bouche

et je tombe comme la nuit

au travers de tes branches

au fond de ton soleil

béance

incapable de se nommer...

 

                                                    Vertige...

 

Ce n'est que l'infini

qui se promène en mon corps

galaxies

semées dans la mémoire

 

 

J'ai pris le mirage de NOUS-MÊMES

en quête du silence de l'ETRE...

 

                                                            Béatrice Kad....

 

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« Souviens-toi...

Ensemble, soleil et pluies peuvent féconder la terre ! »

 

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Eloge de l'Herbe (Extraits)

 

 

...Elle viendra l'éternité de l'Herbe...

Et nous nous confondrons au centre de la Roue

dans l'éternité de l'encre et de la sève...

 

Il est né le lieu de la patience...

 

Nous lirons sur le visage de l'Herbe notre visage renversé...

 

Le temps de l'Herbe est infini...

 

Elle surpasse le pouvoir de nommer...

 

Un seul épi s'oppose au néant...

 

C'est une enseigne au seuil du silence pour revêtir l'étendue, pour mouler l'évidence...

 

Le nom de l'Herbe est traversé de sens innombrables ( l'un d'entre eux a sûrement ton vrai visage.)...

 

Il se pourrait bien qu'un bouton d'or soir la bouche de l'Univers...

 

Le passage au temps de l'Herbe est passage du livre à l'amour...

 

Il vient le temps de l'Herbe, nous pourrons CROITRE.

 

 

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Seul croit rompre le silence le silence qui s'écrit...

 

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Nous avons tout perdu

tous les éclats du soleil

et toutes les tribus de la terre

et toutes les langues de nos livres

et tout le sel

tout le sel de la parole...

 

 

Certes nos racines sont encore bien pliées

dans les tiroirs de notre peau

mais leurs labyrinthes bientôt

s'étireront en nous

en ce qui sait encore pleurer

au fond de nos musiques...

                                                                                         A dénouer...

 

Nos quatre points cardinaux

qui se mirent dans le sang multicolore de la terre...

 

 

Mais déjà nous soupçonnons

nos translucides caresses d'arbres

dans leurs milles et minces vitraux frémissants

 

 

Et quelque chose... quelque chose comme une aube

nous souffle sur les yeux.

 

 

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Dahouet 17 02 2018 003pm.jpg

 



12/04/2018