Les dits du corbeau noir

POESIE AU FEMININ DE GRANDES DAMES / BEATRICE KAD (SUITE) 2018 11 04 AVRIL

 

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photo Bran du

 

 

 

Le 113è SECRET Béatrice Kad

 

 

 

« Personne ne voit celui qui habite le vaste univers

à moins de connaître le déploiement de l'Amour. »

 

 

 

         Quel chemin ? Demandait-elle. Seule la patience du sang

sait délier le mystère

 

        Il a fallut ajouter matins sur matins et soutenir longtemps les voûtes du vide pour que l'étendue jaillisse de l'abîme

 

 

                              et que l'étendue se révèle

                              vertige de chair

                              irrésistible profondeur de ton ventre

 

 

            Nos corps sont plus grands que nos corps, et ceux-ci

s'enténèbrent à vouloir se comprendre

            Ma chair si semblable à la chair, lorsqu'elle est

toute dérive confondue à la tienne,

 

 

                                L'Evidence l'habite

 

                                             ***

 

           Nulle voie, sans doute, reprenait-il. A moins que cette

fac e plaquée sur l'air, à moins que ce regard perçant de

transparence ne soit le commencement ?

           Afin que par son vertige nos visages à leur tour

s'outrepassent et soient précipités

 

          Nous ne sommes plus que mouvement semblable, que limites foudroyées. Au sommet de nos corps, le vent soudain suspendu comme une bouche, s'interrompt et laisse passer entre nos hanches

 

                                              le Subtil

                                                   ***

 

           Neuve, révélante, la Beauté. La mort du premier sang

simplifie la lecture du feu, soufflait-il ; le visage collé

à la flamme

 

          et elle : le corps à la légèreté de l'Univers.

Le livre du corps est transparence. Et comme il n'y a d'éclair

que les cent mille soleils du don

 

         La perte de l'autre en l'autre nomme l'innommable

au plus profond des os où il s'inscrit

         l'innommable à travers la chair ne serait ainsi que

l'incendie de l'Etre, disait-il encore

 

        et elle : inconnue est la réponse. Mais d'où vient que

cherchant à la déchiffrer, s'impose ton corps renversé,

aux gestes plus clairs que tous les signes ? Si bien que

la présence infuse de la mort énonce encore

 

                                            le Vivant

 

                                                  ***

 

            On ne mesure pas la nuit du corps. On la franchit

 

            Le corps n'est peur-être qu'une couleur de l'Etre :

il deviendrait alors dans l'amour le blanc d'avant la

décomposition de la lumière

 

            Ton corps aurait-il pour fin de combler le mien ?

Non pas chair à chair, non pas sang à sang, mais chair,

mais sang devenant des extrémités visibles

 

                                        du Caché

                                               ***

 

            Dans l'éclair de la rencontre, j'ai acquis un

visage

            l'amour c'est peut-être nommé ?

            mais elle disait aussi : j'habite ton silence

qui n'a pas de nom

 

           Et lui cessait de se demander comment il avait pu

confondre si longtemps la vie et la mort

 

         il savait que leurs visages étaient le commencement d'un autre et qu'en leurs corps additionnels s'élaborait

 

                                        l'Insécable

 

                                               ***

 

          La lumière qui pour lui s'incarnait, s'accomplissait

sous le foudroiement de ses reins

et il comprenait que ses cris de femme irriguée

plantaient dans l'étendue si haute de leurs sens

l'axe charnel

 

                                         de l'Immense

 

                                                    ***

 

           Ils ne cessaient de dire et de s'interroger.

A chaque voyageur, ses ombres et sa lumière

 

           Ils traversaient la création, tous les fruits,

tous les mots, sachant que tel le dernier ciel, la

vérité est blanche

 

           A chaque voyageur, son chemin. Eux, la chair les

conduisait afin de les dissoudre dans le

 

                                                Soi

 

                                                 ***

 

          Ton corps est une amande. Au sommet de sa gloire,

elle se fend et la Création déchiquette le vide

 

          La femme que je suis se nomme avec l'espace

qu'alors elle devient

 

 

          l'amour n'est-il pas le silence qui attendait

que craque l'éternité ? Eternité d'où naîtrait celle

qui aurait 'apparence du temps

 

          mon corps, ajoutait-elle, s'accouple à la lumière

 

 

Et lui, tandis que ton ventre s'emplit d'immortalité,

je crie comme un soleil qui vient de naître, je suis

la mort de la mort

 

           tandis que mes reins battent leur promesse, le

mot hors des mots en franchissant ma bouche délivre

 

                                      l'Irréductible

 

           En toi, disait-il, je rugis d'être

 

                                               ***

 

           Voici le temps des lèvres jointes. Noués

comme des mains, nos corps prient

 

           Le champ de nos ventres où germe le soleil

est identique à l'espace : sans lui, pas de lumière

 

 

 

           et ils disaient : creusons, gravons en

l'autre notre parole, nos semences se répondent

 

 

 

           nous apprenons que la chambre qui nous contient

est le lieu du pur silence où-par nous, en nous-mêmes

s'attise

 

 

                                          le Nom

 

                                               ***

 

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11/04/2018
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