POESIE EST MON NOM (REFLEXIONS) 2018 ALAN DIT BRAN DU 20 03 MARS
POESIE L'Acte Majeur et nominé :
Alan dit Bran du 20 03 2018
Le poète Jean Cocteau disait :
«Je sais que la poésie est indispensable, mais je ne sais pas à quoi ?»
Il aurait pu remplacer le terme poésie par celui de vie ou d'amour ; la pertinence ou l'impertinence aurait été la même ; interpellation majeure sous forme de dérision ou de provocation, qu'importe ; le poète aurait du se souvenir de la signification première, du sens initiale, du terme qui n'est pas de «servir» ; mais de «faire» car la poésie à affaire : affaire de vie, affaire d'amour, affaire de don, de désir, de volonté, de conscience, de cohérence, de clarté et de cœur...
L'acte poétique est un acte autant essentiel, fondamental qu'élémentaire ; il est fait d'eau, de feu, d'air et de terre ; sustenté par les quatre saisons de l'être qui chantent et dansent aux sons de la musique des sphères...
Un philosophe faisait remarquer combien il était urgent d'éveiller les consciences, mais un autre répliquait qu'on faisait quoi des gens éveillés tout juste bons à s'applaudir une fois l'éveil éphémère réalisé puis retourné au silence, inféodé aux bruits chaotiques, acceptés, consentis et validés par l'ordinaire d'un paraître généralisé ?...
Entendre, voir, écouter, sentir, ressentir, comprendre... oui dans un instant d'extrême lucidité et clarté, mais après ?
A quoi cela sert d'avoir réponses aux plus urgentes des questions, de savoir que l'on est en partie, soi-même, l'efficace et opérative résolution, si cette évidence, ce constat de «réalité», n'est pas actée, n'est pas suivie d'une investigation qui incarne authentiquement l'impulsion dynamique et censée d'une pensée qui sonne juste, qui a accent de «vérité» ?
A quoi bon en effet l'éclair de perception, de compréhension, si la nuit aussitôt recouvre de son obscurité l'éclat prometteur de la lumière, à quoi bon cette furtive «illumination» si elle ne fait pas de nous un être rayonnant, novateur et créateur et prédestiné à faire jaillir, en lui, en ses songes et en sa chair, une lueur bienfaisante et salutaire qui nous éclaire sur le sens même de la beauté fulgurante de tout l'Univers ?...
La voix ajustée, la voix qui porte, qui colporte de toutes ses flammes, de tous ses flots, le Verbe apte aux plus vraies, aux plus hautes de toutes les conjugaisons ; la voix qui rassemble des mots comme un troupeau marchant sous l'Etoile d'espérance, est voix de poète et celle-ci invite à tracer sa propre voie dans un siècle qui nous déroute, à poétiser tout chemin, toute route qui mène à ce cœur qui au fond de soi aspire à faire de l'Etre un son, une vibration, un chant, une musique et pour tout dire... un Poème et un Poète !...
Nous sommes sous une pluie de cendre...
Ce sont là nos rêves consumés, nos enflammées d'amour, dans la froideur, retombées !...
Nous ne cessons de confondre juin et décembre, de ramener l'hiver au coeur même de l'été !...
Qui sommes-nous pour porter la discordance, la dissonance, la note désaccordée au sein même des chants du monde, pour entraver la ronde qui se veut chanter et danser en « cosmunion » d'ententes et de compréhensions ; conjoignant alors, dans le pervibrant de son corps, mouvant et émouvant, tous les sens à l'Essence, la Vibration humaine à l'Unique Vibration ?
Qui sommes-nous pour refuser ou renoncer à raisonner, à résonner, au diapason, d'une vie essentielle et élémentaire qui s'efforce sans cesse vers l'équilibre et l'harmonie de ce qu'elle respire, insuffle et vit ?...
Qui sommes-nous à rompre sans cesse nos plus vitales et salutaires alliances, à cultiver la défiance vis-à-vis de ce qui est généreux et bon ?...
Humain est le nom que nous portons parmi toute la création, parmi le vivant de tous les règnes, lors, pourquoi faut-il que l'on règne sur nos propre illusions, que l'on entretienne l'artifice, le factice en tout ce que nous faisons ?...
Au nom de quoi et de qui disons nous non à la Vie et oui à nos contrefaçons ?...
Le bonheur à pour première signification une avancée, une progression ! Le constat veut que nous marchons à reculons, que nous nous précipitons vers les impasses de l'orgueil, du mensonge et de la cruauté !... d'où notre stagnation puis notre régression en terme détourné, dérouté, d'humanité ; une humanité livrée à nos abandons, à nos renoncements, à notre refus d'incarner une liberté aimante, lucide, solidaire et responsable qui fasse l'Humain digne de ce Nom !...
Ce Nom qui rime avec la Vie est Poésie !...