POESIE ET POEVIE 2021 BRAN DU 02 02 FEVRIER
Photo Bran du
Poésie et « Poévie » : Bran du Février 2020
L'appeau de la Poésie est un appel à la Vie !
La poésie, cet oiseau qui vole, chante et plane dans le ciel du coeur...
Bran du
« Faire « existence » implique, selon l'origine étymologique du verbe faire, d'acter ou d’œuvrer poétiquement en ce monde...
La poésie (pas plus que l'amour) ne saurait se définir et pas plus que l'eau retenue dans la paume d'une main elle ne saurait y demeurer... Son fait étant l'écoulement ou le ruissellement du ciel sur la terre ou encore de la Source à l'Océan en attendant son retour à la Fontaine des Origines...
La poésie est partout ou nulle part pour celui ou celle qui ne sait ou ne veut y porter attention et regards !
Le constat permanent veut que la poésie respire à pleins poumons avec la grande respiration de l'Univers, qu'elle pervibre dans tous les chants et musiques du monde, qu'elle danse aux bras des vents, qu'elle jouit dans les entrelacs de l'Amour, qu'elle ensemence les labours du devenir et qu'elle parsème l'existence de fragments d'éternité...
Elle compose de merveilleuse ou tragiques partitions que nous pouvons ou non « interpréter » au double sens du terme avec les instruments de notre cœur, de nos sensibilités et de notre intelligence...
Oui, en effet, « habiter poétiquement le monde *», afin que demeure, ait demeure », l'essentialité de celui-ci, de son « comment », de son « pourquoi »...
La poésie est ce galet arrondi par les siècles et qui se moule à la perfection à la paume de votre main resserrée sur lui : elle épouse bien plus que vous ne sauriez être épousé...
C'est elle qui préside aux fiançailles d'eau et de feu, à celle de la vague et du littoral, à celle encore de la farine de l'air et de l'humus, du lichen et de l'écorce, du sang et de l'écume....
Quand aux noces concélébrées de flots et de flammes, elles rendent jaloux cela qui procède de celles de la nuit avec le jour...
Innomée, elle à pourtant sur ses lèvres tous les prénoms de ses amants et de ses amantes...
Elle invite mille orchestres au grand bal des saisons...
Elle est cet arc-en-ciel enfin étreint sur votre poitrine....
Elle est la chanson secrète du silence, celle qu'il garde pour lui quand la rumeur humaine fait trop de bruit...
Elle est l'ambassade des aurores, la colporteuse de rosée sur la feuille asséchée, la vasque féminine de toute réelle initiation, le gland semé en terre, l'argile que malaxe le temps quand l'avenir prend forme...
La poésie est une claire et flambante constellation qui gravite dans la sphère du cœur et dont le rayonnement transforme toute obscurité en lumière...
La poésie incarne et « alchimise » tout le Vivant de la Vie, la mienne, la vôtre si vous le voulez bien !... »
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Notes additives :
Poésie et Haiku japonais
Le Haïku japonais est un fragment de vie,un instantané de la vie prise sur le vif sans distorsion intellectuelle surajoutée à la vue, aux perceptions, aux entendements initiaux...
Pour ce qui est de la poésie, la difficulté vient du bon emploi de la rime qui est l'exercice poétique le plus exigeant qui soit et qui ne supporte pas la moindre faiblesse ou approximation ni les mariages forcés...
J'en fais peu usage (sauf dans la chanson qui se prête le mieux à ce délicat exercice)
Le haïku, lui, ne se soucie aucunement de la rime...
La majorité des poèmes rimés que je reçois et que l'on confie à mes avis comporte quelques béquilles dans l'élan de leur marche, car le poème "boite" et claudique alors, de même que le libre écoulement des phrases voit sa limpidité confrontée à quelques obstacles qui entravent plus ou moins sont libre cours...
Notre langue, notre vocabulaire, ont beau être d'une grande richesse certains mots, verbes ou adjectif ont une syllabe finale peu commune, ce qui amène à des bricolages ou à des juxtapositions souvent éloignées, maladroites, faibles en évocation et approximatives par rapport au contenue du poème et à son « sens » global... surtout quand cela se voit comme le nez au milieu de la figure et que le lecteur bute dedans au risque de perdre le chemin poétique qu'il parcourait librement...
Il n'en demeure pas moins que cette poésie japonaise fréquentée depuis plus de 40 années est une source de joie bien désaltérante, elle permet aussi de nettoyer un cerveau trop encombré d'intellectualisme et de pensée gangreneuse comme peut l'être le mien parfois...
Bashô, Issa, Buson, Shiki, les maîtres en ce domaine et en fait toute l'école japonaise initiale, n'auraient jamais formulé les choses de la vie et leurs manifestations de la façon dont nous singeons trop souvent leurs oeuvres...(Question de "mentalité" et de culture différente entre Occident et Orient.)
Cela ne leur empêchaient pas de ne pas respecter eux-mêmes la sacro sainte règle des 5 / 7 / 5, mais sans altérer cependant l'esprit de ce type de poème... qui est une "photographie de l'instant, un instantané de vie humble et sans aucun artifices", une respiration claire et précise sans fioritures ni encombrements....
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*Le poète Hölderlin