POESIE/SLAM CAPITAINE ALEXANDRE 2018 (Extraits) ET COMMENTAIRES BRAN DU 18 03 MARS
Poésie Mars 2018
Capitaine Alexandre (Slameur)
"A 20 ans je me suis suicidé pour la première fois ; c'est la poésie qui m'a ressuscité." Capitaine Alexandre
De Terre, de Mer, d'Amour et de Feu...
(Opéra slam baroque) extraits
J'ai embrassé Port au prince
comme on embrasse un premier amour
un premier soir de saison des pluies
on se sent alors lentement pleuvoir soi même
Et jamais on n'oublie le vertige du baiser bleu qui scelle l'union des langues au goût de mangues térébinthes
Jamais on oubli qu'on a offert sa bouche au bonheur fragile de l'instant - soleil pour l'âme -
J'ai embrassé Port-au-Prince
comme on embrasse un premier amour
comme on embrasse un premier amour
trois jours et trois nuits de fièvre plus tard je brûle encore et je tremble de Terre, de Mer, d'Amour et de Feu
Je tremble de Terre, de Mer, d'Amour et de Feu
Mon cœur navire s'enchaîne et chavire encore et s'ouvre entier aux mystères des étoiles filantes
J'ai embrassé Port-au-Prince....
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Il y a quelque chose... (extrait)
Il y a quelque chose chez la femme et l'homme
une vacuité sidérale
une part manquante
une absence abyssale
une vacance à être
qui ne peut être comblée que par la poésie...
La poésie pas seulement celle des livres des mots
mais aussi et peut-être surtout celle essentielle
des matins de givre et des gestes tendres
la poésie qui se dresse en vertige
contre la vulgarité contre le cynisme contre la violence du monde
le poème qui se dresse en vertige
pour dire oui
accueillir dans la nuit toute la beauté
Il y a quelque chose chez la femme et l'homme
une vacuité sidérale
une part manquante
une absence abyssale
une vacance à être
qui ne peut-être comblée que par la poésie
poésie de la beauté intraitable
poésie des amours inévitables
poésie qui dissipe les ténèbres
l'art, la poésie, le poème qui se dresse en vertige
pour nous rappeler à nous mêmes
pour nous rappeler à l'ordre et à la lumière de nous-mêmes
J'ai appris à écrire dans le noir de là vient peut-être ma quête de lumière
J'ai j'ai appris à écrire dans le noir de là vient peut-être ma ma quête de lumière de là vient sûrement ma ma quête de lumière
J'appelle poésie cette musique cette vision nocturne sensation qui / court dans les allées de la mémoire... (…///...)
J'appelle poésie le bleu d'un ciel d'été
ou le bleu dans tes yeux
toi que j'ai rencontré dans un livre
J'appelle poésie cette cette musique cette cette musique
les bleus de mon âme ou ceux de mon peuple
le souffle du vent le son du tambour cette douceur dans la voix d'une mère aimante
aimé amour
j'appelle poésie la vie qui passe plus vite que les vacances d'été
la vie qui passe qui lasse qui casse
j'appelle poésie la vie la vie la vie la la vie...
Douala dans ta rue de la joie j'ai rappé slamé
j'ai clamé déclaré réclamé ma part rebelle d'humanité
Il y a quelque chose
chez la femme et l'homme...
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Commentaires Bran du
INVITATION
Marc Alexandre OHO BAMBE ou encore Capitaine Alexandre
Né au cameroun à Douala
On dit de lui qu'il « poétise le monde »...
En fait, Il « repoètise » ce monde dépoétisé...
Il incarne la réponse vivante, clamante et aimante aux trois essentielles questions de notre temps :
A quoi bon des poètes en ce monde ?
Pourquoi des poètes en temps de crise ?
Comment faire pour, de nouveau, habiter poétiquement ce monde ?
Il donne corps, geste, silence et voix à cela qui l'anime de tout son cœur et de tout son sang et qui est une poétique interpellation pour tout ce qui sommeille au plus profond de notre conscience
(de notre inconscient ) et qui attend l'éveil éblouissant, rayonnant d'entendement et de jaillissement comme un matin ouvre enfin ses volets au souffle de l'aube, au souffle de l'aurore...
C'est une parole essentielle, qui est assurément Essence d'un ciel qui nous embrasse de toute sa voûte d'encre et d'azur...
C'est une « parole qui marche quand plus rien ne marche »... et qui entend demeurer debout face au vacillement d'une humanité qui a miné ses propres fondements, ses propres et dignes assises...
C'est une trajectoire, une flèche vocale qui va de la Vie à la Vie...
Une Parole nue, seulement revêtue de ce soleil étrange et mystérieux qui illumine la nuit de nos profondeurs abyssales...
C'est l'être dans sa flamboyance, consumé de flammes et de clarté et qui par poésie plénière renaît après chaque clameur des cendres de son dit porteur de ce qui fera en nos cœurs jaillir de nouvelles et vives étincelles...
C'est certes un rêveur, il a du songe au bout des lèvres, du songe couleur arc-en-ciel qui chasse les pluies d'orage en nous faisant sentir, ressentir de nouveau ce jardin fleuri que nous avons dessous notre peau et que le printemps des tambours dans notre sang réveille...
C'est ruissellement généreux et limpide que cette source d'amour et de don qui porte sa transparence jusqu'aux rivages dénudés où le fleuve de nos vies se déverse dans les marées de nos existences pour se conjoindre à l'émeraude bleue et verte passée aux doigts de la lune, des étoiles et du soleil... passée aux doigts de la clarté la plus indicible car la plus belle qui sourd encore et toujours et ce, comme le jour jaillit de la nuit escorté des ailes les plus pures !...
Je vous invite à vous porter à l'écoute
coûte que coûte
Et vite
à prendre le temps
à le suspendre à la patère de l'instant
de l'instant qui vous envoûte
au point que le mental se déroute
et va déviant se poser en silence
sur la branche qui écoute
de toutes ses feuilles le vent tout le vent rien que le vent
qui s'entend à nous dire que la vie est bien trop courte
pour faire semblant pour faire semblant pour faire semblant
Je vous invite au déroutant
au voyage, à la traversé du vivant
à tracer dans vos chairs dans votre sang
cette poétique route qui va clamant
par vallées collines et par champs
le chant certain donc sans doute
que l'on entend s'écoulant goutte à goutte
des fontaines qui poétiquement débordent
et se répandent sur nos peurs lors dissoutes
lavant baignant épurant
ajoutant ce que toute lumière ajoute
au monde obscure finissant !...
Je vous invite à demeurer vivant dans le vif de l'instant
et pour cela, somme toute, à vous porter à l'écoute
du poète clamant, du poète slamant....*
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« Ecrire est un acte d'amour. » Jean Cocteau
Ouvrages de Capitaine Alexandre
(Marc Alexandre Oho Bambe) :
Le chant des possibles Edition la Cheminante
De terre, de mer, d'amour et de feu Edition Mémoire d'encrier
Diên Biên Phù Sabine-Wespieser éditeur
« Quinze printemps, premier coup de foudre… Pour un poème ! Depuis, je me démène, je mène une vie bohème, je sème. Des notes et des mots, de résistance et de paix, de mémoire et d'espoir. D'îles en îles, de vies en vies, je vais libre je vibre, je vogue je vole. Au secours de nos rêves »…
« Poète tambour, j’écris au tempo du cœur et inscris mes mots et mes pas, dans ceux, essentiels, de mes guides à penser et professeurs d’espérance : ma poésie chante les possibles, le don de soi, l’amour et la révolte, la quête de l’humain, rien que l’humain et le refus radical de vivre « les bras croisés en l’attitude stérile du spectateur ».