Les dits du corbeau noir

Sur Belle Île  (une plage "fossile") Photos Bran Du

Poétique extra vaguante   Bran Du   

Octobre 2022

« L'essentiel est roulé dans l'entrelacs d'un coquillage... En toucher le fond, c'est pouvoir embrasser une étoile ! »...

« Le besoin d'une « poétique » est un besoin viscéral mais cela implique une poétique qui soit de chair et de résine, faite d'écailles lunaires et de cuir roux et brun cousus aux équinoxes et aux solstices. »...

« Tout cela n'avait pas de nom, pas de mots prélevés sur l'épiderme du monde, mais cela avait un visage : le tien... lequel avait figure de Vie ; c'est-à-dire l'éclat d'une flamboyance, d'une illumination, d'une irradiation bienfaisante et bienveillante dont l'Amour était la Source et le don la Racine... »

« Il me faut aller maintenant auprès du rivage des mondes, mettre de l'écume à la crête de mes pensées et sentir contre mon front le ressac de mes songes.... »

« Arpenter les grèves, sillonner l'estran et méditer sur le flux et le reflux de toutes choses, de tout être... Attendre patiemment le renversement de la marée et remonter avec elle, au sein même de ses franges mouvantes et émouvantes, jusqu'au seuil où s’entrouvre le jupon de la Terre. »...

Walt Whitman fait état du fait « de monter et de descendre avec l'océan de la vie. »

« Si belle l'Aurore, si belle la Belle Saison, si belle la Fille du Soleil qui chaque soir se recouvre de la cape des deuils. »...

« Il n'est qu'une cartographie, qu'un portulan fait d'affinités, de correspondances, de résonances, celle ou celui que tu traces sur le sable le temps d'une marée... »

« Quand l'Occident aura appris quelque peu de l'Orient, lors éclosera et s'épanouira la Rose des vents. »...

« J'aurais beaucoup tracé sur le sable des signes, des signes d'eau et de feu surtout, mais des signes dont la gravure ferait le moment venu son plein de sel et de rousse écume...

« ...Je ne crains pas les marées, elle n'effacent pas mais renouvellent, elles roulent la Grande Mémoire en ses flots, en ses vagues... Elles rapportent des plus profondes abysses des lambeaux, des écharpes de poèmes, tout un fragmentaire d'odes oubliées que je reconstitue patiemment comme pour un amour brisé. »...

« C'était un œuf de seiche (appelé margatte en Pays Gallo), un étui aussi noir que la nuit prolongé et terminé par des sortes d'antennes... C'était quelque chose dont on soupçonnait un contenu bien précieux, si précieux qu'il ne faudrait jamais l'ouvrir. »...

« … Combien de rêves et de songes, mortellement enlacés parmi les laminaires échoués et la laisse de mer..... Combien de ces naufragés de la pensée déposés là et séchant comme des os sous l'ardent soleil... Qu'importe si demeure en l'homme le goût océanique des voyages. »...

« Il y a trois sortes d'hommes (disait un philosophe Grec) les morts, les vivants et ceux qui s'en vont sur la mer. »...

« Il y avait parmi l'échouage de débris épars une pluralité qui jadis faisait corps d’entièreté... Puisse notre âme échapper à cela ! »...

«... Qui ne connaît « l'amplitude » ne sait ce qu'aimer et être aimer veut dire, ignore la signifiance, la Force, l'Energie, la Lumière de « Ce qui Fût, Est et Sera. »...

«... Qui ne sait tenir aimable compagnie aux prémisses et préludes d'une « émergence » demeure dans la chambre obscure de l'ignorance tous volets fermés... Il ne saurait prendre le soleil sur son cœur ni la lune dans ses bras ! »...

« ...Sur cette vaste étendue de sable s'aligne l'effiloché de notre société, l'avorté des désirs et des aspirations, tout cela que rejette la mer (ce qui n'est pas digne de naviguer sur son dos !)...

"...Il est plus que temps chers compagnons et vous fières compagnes de construire la barque et de la mettre à flot. »...

« ...Cela qui faisait corps le voici de nos jours démantelé, démembré... Les fragments qui subsistent se sont exonérés de ce qui faisait leur unité... (le sacré, l'essentiel, le vivant de la vie...)

C'est à la poésie qu'il appartient, d'engendrer un nouvel être ou de mettre enfin au monde la réalité vibrante de celui-ci...

Il n'est d'enfantement véritable que celui qui a pour berceau et fée-marraine, la poésie !. »....

« ...Le sentiment de littoralité naît, se développe en marchant, pieds et cœur nus, dans cette frange mouvante qui sinue entre l'océan et la terre... Cela met en œuvre une pensée fluctuante et flottante qui tangue et oscille au sein des flux et des reflux des vagues et des flots...

C'est en ces lieux, lieux de grèves et de rivages, que les bardes Celtes venaient plus particulièrement chercher l'inspiration... Ils l'a trouvaient en franchissant lors la « vague neuvième », en allaitant et en berçant de mots et de sons le poème naît des eaux. »...

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A connaître plus que savoir :

… Je plaide pour... une poétique savante et sensuelle, précise et évanescente, souple flexible et rigoureuse, connaissante, érotique, créatrice et novatrice, exploratrice et investigatrice, multi-disciplinaire, mouvante et émouvante, lucide et éclairée, jouissive et jubilatoire, audacieuse et transcendante, alchimique au possible, voyante et dérobeuse de feux, en osmose avec le « tout vivant », symbiotique en ses pensées et ses actes, cohérente, équilibrée et harmonieuse et autant bouleversante que renversante, simple et complexe, accessible et compréhensive, ouverte et offerte, vitalisante et vivifiante, céleste, océanique et tellurique, hautement vibratoire, pénétrée et pénétrante, élémentaire et primordiale, originelle et futuriste, dense et intense, chantée, contée et dansée...

Essentielle pour tout dire... »

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