Propos sur les rails
Propos sur les rails…
14 12 2011
Bran du
Comment savoir que je suis en « Bretagne », que j’ai passé la frontière ? A quels signes comprendre, lire, une « démarcation territoriale » ?… (Sans recours aux panonceaux, aux localisation géographiques)…
Rien ne semble différencier un paysage d’un autre, une étendue qui suit celle qui la précède…
Le modelé des paysages, les courbes, les reliefs, rien de particulier, rien qui « tranche »…
Toutefois…. Là des ajoncs dans l’ourlet de la voie…. Des clochers au profilé plus « typiques »…
Des mouettes en grande compagnie… Un peu plus d’ardoises sur les toits… Une plus grande densité d’habitats…
Le ciel passé Rennes bascule dans une épaisse noirceur balayée en moins d’une heure par un immense arc-en-ciel…
A bien regarder la façon est ici la même de faire « métier » d’hiver :
D’élaguer les arbres et les haies
De ramasser le bois, de brûler les « déchets »
De rapiécer les toiles de jute usées
De réemmancher les outils du jardin
De mettre des rustines aux bottes
De rentrer les géraniums
D’être plus attentif à la vieille horloge
De disposer de plus de temps pour remettre les idées à leur place !…
Difficile alors de discerner ce qui fait soudain la différence entre un territoire et un autre assez semblablement juxtaposé… Il faudrait faire halte à la gare et lentement s’imprégner des parlers, des usages, des façons de questionner et de répondre, de poser les yeux sur les choses….
Pour l’heure je ne suis que rapide passage…
Mais je sais bien que même « imperceptible » flotte un « air de pays », une forme qu’à la terre ici de respirer…
Subtile reconnaissance que la vague n’a peut-être pas quand elle revient vers les rivages…
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Revenir au « Pays », c’est retrouver « l’enfant éveillé » ;
Celui que j’avais laissé et reconnaître en lui (malgré la barbe, les rides et les yeux fatigués)
Cet air de liberté pleinement recouvré
Que l’âge avait enfouit année après année…
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