DOSSIERS : QUEBEC IMPRESSION ET HISTOIRE (2014)
QUEBEC 2014
Densité et intensité sont les deux adjectifs applicables à ce merveilleux séjour chez les "cousins du Québec" qui sont d'ailleurs dans les actes et les faits bien plus des "frères et des soeurs" que de simples cousins....
Un accueil des plus chaleureux et généreux, une attention des plus constantes, une écoute permanente, une disponibilité totale et le souci de vous rendre heureux, entouré de tous les bons soins...
Entre la découverte d'êtres merveilleux et des splendides et sauvages paysages, du St Laurent et de ses baleines, des exploitations de canneberges et d'érables, de la réserve indienne de Wendake, de la ville de Québec, du lac Edouard et d'une "cabane au Canada" des plus authentiques, d'une faune et d'une flore des plus riches et d'une gastronomie qui l'est tout autant nous voici de retour Gilbert et moi, comblés en tous points et remplis de gratitude avec de belles émotions dans la besace des souvenirs comme cette merveilleuse cérémonie sur une île en compagnie d'une trentaine de frères et soeurs venus partager une "hutte de sudation" et une soirée de chants, de danses et de musiques...
Voici des liens d'amitié conforté o combien et qui ne demandent qu'à se cultiver et à se fortifier... Ce qui ne manquera pas d'être fait en de futures et nouvelles rencontres à venir...
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DU QUEBEC... Bran du 2014
Dossier et textes
"Le christianisme n'est pas une religion universelle, mais une religion d'ethnies et d'églises destinée aux seuls blancs." Philip Kahcklamet
"Nous ne laisserons que notre chair dans ce sol ; seules nos âmes s'en iront et nous serons sûrs de rencontrer nos ancêtres... vous le savez...." idem (le Crieur)
"devenir lumière, devenir blanc
lumière terrestre
lumière du jour
vie
faire lumière
voir
lumière précieuse
maïs blanc
collier de coquillages blancs" Dérivation Zunis
"Du centre de la terre
c'est de là que je viens" Chippewa
Il me faut donc dire la vérité Poème de Torlino (Navajo) :
"J'ai honte devant la terre
J'ai honte devant les cieux
J'ai honte devant l'aurore
J'ai honte devant le crépuscule
J'ai honte devant le ciel bleu
J'ai honte devant l'obscurité
J'ai honte devant le soleil
J'ai honte devant ce qui debout en moi parle avec moi
certaines de ces choses me regardent sans cesse
je ne suis jamais hors de vue
Il me faut donc dire la vérité
C'est pourquoi je dis toujours la vérité
je serre ma parole contre mon coeur"
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Le sort des "autochtones"... La question amérindienne....
Ce qui frappe en parcourant ces vastes étendues quadrillées d'immenses lignes droites bordées d'habitations des plus coquettes et de leurs pelouses impeccables c'est le fait d'avoir connaissance que ces territoires furent jadis peuplé d'amérindiens pour la majorité d'entre eux pacifiques, agriculteurs, cueilleurs et chasseurs ayant une prédisposition naturelle pour le commerce à travers le troc et l'échange en se contentant de ce que la nature leur fournissait avec générosité....
Ce vaste pays, colonisé par des migrations et déportations européennes françaises et anglaises pour la majorité des "nouveaux habitants" a combattu pour sa liberté en incorporant en ses guerres des amérindiens amenés à s'entretuer de ce fait selon les enrôlements pratiqués par un bord ou un autre...
Il y avait eu les premiers "envahisseurs" créant les premiers comptoirs pour le commerce puis les luttes entre nation européennepour s'accaparer toutes les richesses du Canada cela accompagné par les missions des Jésuites évangélisateurs acculturant tous et chacun en les dépossédants de leurs propres mémoires, pratiques et espérances.... Puis les maladies importées décimant la majorité des habitants de l'Ancien monde... Puis plus tard la dépossession des territoires alloués par traités par les nouveaux propriétaires qui rompirent toutes leurs promesses et leurs engagements... Les famines, les déportations, suivirent cet inexorable GENOCIDE ; un génocide reconnu internationalement comme tel mais, nié par les gouvernements Canadiens successifs...
Ce qui frappe, c'est l'amnésie plus que séculaire qui règne depuis sur une nation qui s'est fondée sur les pires exactions que l'on puisse commettre envers l'humanité ; une nation où l'on glorifie par ailleurs les vertus chrétienne de tolérance, d'amour, de compassion, de charité.... Allez comprendre de tels paradoxes et contradictions ???
Des hommes, des femmes, des enfants sont morts eux aussi pour un pays libre de l'emprise britannique... Ils ont donné leur vie pour une indépendance et une liberté sans concession... Aujourd'hui encore au Québec ont fait majoritairement soumission et allégeance aux anciens conquérants de la "couronne"... Autre paradoxe ! (Espérons que le réveil, vers une autonomie et indépendance, auquel on assiste en Ecosse actuellement réveillera aussi la conscience endormie d'une majorité de québécois !)...
Les Amérindiens... Quels amérindiens ? ... Oui, il en subsiste quelques uns dans les réserves minuscules qui leur ont été concédés et qui vivent comme ils peuvent du tourisme et de l'artisanat en tachant de sauvegarder ce qui peut encore l'être de leur mémoire, de leurs coutumes, de leurs traditions, tout en s'adaptant aux nécessités et contraintes de la vie dite "moderne" car ils ne sont pas des "passéistes" loin de là...
Ils conservent une dignité exemplaire et une sagesse mémorable qui traversent les siècles et l'entreprise destructrice et suicidaire des hommes de pouvoir, de possession et de domination inféodés à la matière et à son règne lui aussi génocidaire du vivant...
Les études qui suivent permettront de mieux comprendre "ce qui se passe" à ce sujet là-bas ; un "état des lieux" en quelque sorte, non exhaustif" mais signifiant je pense...
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Quel Canada pour les Autochtones ? Renée Dupuis Ed Boréal (Extraits)
"Force est de le constater, les Autochtones forment une véritable société distincte ; ils sont trois fois plus nombreux que les autres canadiens à vivre sous le seuil de la pauvreté, six fois plus nombreux à souffrir de la tuberculose, deux fois moins nombreux à avoir terminé leurs études secondaires...
Soumis à un régime de tutelle, ils sont encore aujourd'hui les pupilles du gouvernement fédéral...
"Le discours des Autochtones est de plus en plus perçu par les canadiens comme un rejet de la société... En fait, les autochtones réaffirment leur refus séculaire d'être dirigés de l'extérieur et d'être maintenus à la marge...
Les citoyens canadiens, confortés par la bonne image du Canada sur le plan international, considèrent que leurs conditions de vie ne trouvent à peu près pas d'équivalent ailleurs dans le monde... Les Autochtones estiment eux que leurs propres conditions de vie ne leur fournissent aucune raison de se réjouir, loin de là.
D'où un malaise actuel qui sévit. Tant que la position des Autochtones ne trouvait pas de voix pour se faire entendre, elle s'est exprimée en vase clos...
La population en général vient à peine de se rendre compte de l'écart existant entre les conditions de vie des Autochtones et celle du reste de la population...
On se trouve devant un mur d'ignorance et d'incompréhensions mutuelles...
Si l'on ne fait pas d'efforts pour augmenter la connaissance et la conscience de l'ensemble de la population sur cette réalité rien ne bougera ou en pire...
Il s'agit de "désenclaver" un peuple en discutant et dialoguant, en négociant avec lui...
Les Autochtones ont été assujettis et marginalisés par les gouvernements successifs au Canada, et ils le sont toujours.
Il devient pourtant très difficile de prétendre ne pas être informés de ces problèmes, même si l'information est déficiente quant à leurs causes et à leurs origines... La place concédée par les canadiens aux Autochtones est une place de second rang...
Il convient d'effectuer un changement politique radical tout en réclamant un dédommagement pour les torts que leur a causé leur assujettissements...
la condition socio-économique des Autochtones est déplorable...
La société doit reconnaître sa responsabilité face au traitement qu'elle a réservé aux Autochtones...
Le phénomène dit de mondialisation a eu pour effet de sensibiliser le monde au sort des Autochtones et a créé un espace de réflexion et d'action sur le plan international... Ces questions sont donc maintenant posées à l'échelle mondiale...
Les Autochtones ont la responsabilité d'élaborer leur objectif et de travailler avec la société toute entière pour le réaliser. Une conscience émerge même au Canada... espérons en elle."
Un peu d'histoire :
Les premiers habitants se sont installés entre 40 000 et 50 000 ans avec les bisons et les élans...
Ils sont arrivés en s'engouffrant dans l'isthme entre l'Alaska et la Sibérie...
Ce sont des descendants des peuples sibériens et mongoloïdes...
Christophe Colomb débarquera lui le 12 octobre 1492 en un rivage qui deviendra le San Salvador. Il donne le nom d'indios aux habitant du lieu...
L'indien est une création du blanc, un cliché, le fruit d'une masse de préjugés...
Pour les blancs, l'indien ne doit pas exister, du moins tel qu'il est...
"Il faut tuer les indiens (et) il est juste et honorable d'employer tous les moyens pour le faire." Général Chivington responsable du massacre de Sand Creek (Plus de 500 Cheyennes massacrés...)
On estime, avant la conquête espagnole, le nombre d'indiens en Amérique du Nord entre 1 à 4 millions (sur le territoire des futurs Etats-Unis)...
A la fin du XIXè siècle, ils n'étaient plus que 250 000 habitants !...
La guerre a été longue, ponctuée depuis 1778 de traités qui ne feront que retarder un massacre prévisible...
Les tribus sont décimées (notamment par la variole importée), anéanties, amputées de plus des deux tiers de leur population, déportées de force, encerclées, affamées, parquées dans des réserves...
La ruée vers l'or contribuera grandement à cette lente et inexorable fin...
Dans les régions concernées les amérindiens sont 100 000 en 1850 et plus que 20 000 en 1906 !...
Aucun gouvernement américain n'a admis le génocide...
les politiques menées vis-à-vis des populations amérindiennes n'ont jamais été qu'un projet d'extermination camouflé...
Les moines dominicains disaient d'eux en 1544 : "Ils ne sont pas âpres au gain... Ils sont satisfaits de possédez assez pour se débrouiller au jour le jour."
Ils ont pourtant été capable de fonder des institutions et de s'organiser bein avant les modèles démocratiques survenus plus tard. Il a existé par exemple une confédération efficiente et efficace des 5 nations iroquoises fondée en 1570 donnant aux femmes des droits déterminants sur l'organisation de la société...
En 1827 des Cherokees écrivent une constitution ... Ils possèdent un parlement, des tribunaux... ils seront déportés en 1838 en Oklahoma (Ce sera l'épisode sinistre de la "Piste des Larme"s qui fera 1500 morts !)
Aujourd'hui on estime, en Amérique, le nombre d'indiens à deux millions environ de la population... C'est la plus pauvre de tous les Etats-Unis employé le plus souvent à des emplois subalternes...
En 1878 ils ont fait une longue marche entre San Francisco et Washington pour revendiquer leur droit à la dignité... Celle-ci a fait écho dans le monde...
Au Québec, au Canada, le scénario a été le même avec une emprise de la religion effarante qui n'hésita pas à enlever aux familles leurs enfants pour en faire des êtres hybrides et sans racines, (plus indiens mais non acceptés comme canadiens non plus), qui se suicident en masse hélas (C'est le nombre de suicide d'adolescents les plus conséquents au monde avec les Inuits !)...
Le chômage, le mépris, la violence, l'indifférence, l'alcool et la drogue ont complété ce ravage...
L'indien est le prototype du "sang-mêlé" déchiré entre deux cultures et ne parvenant pas à choisir...
(Source : Indien d'Amérique du Nord Anthologie de Jérome Rothenberq
Textuel édition... L'oeil du Poète...)
SOURCE conseillée : 500 nations l'histoire des Indiens d'Amérique du Nord en 4 DVD présenté par Kevin Costner "Un peuple qui devra renier sa culture pour rester en vie." Edition Montparnasse www.editionsmontparnasse.fr
Des documents édifiants et terribles sur ce que l'on ne peut que qualifier de "génocide" organisé...
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POESIE AMERINDIENNE (extraits)
"La poésie indienne est orale...
Elle est faite aussi de silence, d'intonations, de gestes.... Elle peut être criée ou chuchotée...
Ce sont des poèmes et des chants composés surtout à des fins religieuses et/ou thérapeutiques.... Ils sont une "véritable médecine..."
Florence Delay / Jacques Roubaud
Ouvrir le "sac des chants" c'est autoriser quiconque à chanter... C'est ouvrir le monde par des mots... pour les indiens, le dire et le faire se confondent...
Le Potlach est une fête religieuse qui consiste en un échange de dons...
Pour les chamans et magiciens cherokee les mots sont maîtres du corps qui se plie à la puissance de la voix et de ses modulations... les mots eux-mêmes deviennent corps...
Le chiffre Sept est un mot-clef ; un chiffre sacro-saint. Des chants sont composés sur cette base... C'est un moteur à répétition qui produit des images et non un simple chiffre...
Le shaman qui se prépare en amont à entrer et à animer l'étuve se sert de ce chiffre pour s'inspirer et mener la cérémonie de l'eau.... les autres hommes entrent un seau à la main et le corps recouvert de devises faisant allusion à des animaux... Les pierres chauffées sont "l'esprit du vieil homme"... Elles sont déposées au centre de l'étuve... Environnés de vapeurs tous chantent le rituel... Puis après une forte transpiration, ils sortent et se jettent dans l'eau ou se roule dans la neige... Puis il se frottent avec des herbes pour se sécher....
Le rêve, chez les Iroquois, joue un rôle primordial dans les cérémonies... Il est le plus souvent à l'origine des visions et des chants...
Les Crows chantent leurs prières à la suite de visions ou dans des cas d'urgence... Elles sont le plus souvent adressées au soleil... (Ou à une tornade)...
le soleil peut être assimilé à "Vieillard coyote" magicien et filou, créateur imparfait d'un monde imparfait... Coyote "nous fait dormir, nous fait rêver, tout ce qu'il voulait que nous faisions, nous l'avons fait." Robert H Lowie
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Poésie amérindienne ( extraits)
Mouvement d'indienne Johanne Alice Côté Edition Michel Brûlé
Le ramasserai les dêmelures de sa tête corbeau.
Saura-t-il que c'est de lui que je parle ?
Désincarné, l'oreille triste, l'oeil ralenti, il traque les promesses séculaires
en débandade sur le territoire contaminé.
J'ai tricoté lâche un nid pour nos alliances.
Je cherche à tracer pour nous des ronds de clémence, mais nous payons cher de nous être laissé bénir la bouche.
Nous faudra-t-il tasser la parole au fond du fourneau, fumer jusqu'à la lie le tabac des prophètes ?
Pourquoi se rappeler l'interdit sous l'écorce, le rire qu'il aurait fallu ravaler ?
Je porte sur les épaules plus que ma part mais de ma main libre, je fendrai la peur tambour...
Retour à la roche, les traits érodés. Le prodige apaise et la peine s'émousse dans les stries du granit.
Les réjouissances vont poindre avec le jour. Les clans rassemblés se secouent, pénétrés par l'avenir. Leurs litanies décrochées roulent sur le temps durci, se délient dans la fumée et le musc, le bouillon et la graisse, la viande et le vivant. Une clavicule creuse fait palpiter la peau sacrée. Les doigts retrouvent les rythmes de la naissance et de nouveaux tissages commencent à se gonfler.
Je ne sais pas soulager les rivières qu'on torture, mais le soir, au bord de l'eau, je respire avec l'homme le tabac de toujours. Nous soufflons des anneaux qui s'enlacent, puis se dissipent.
Je cherche, dans le grimoire profané de mon ventre, une formule d'invisibilité. Pour m'oublier un moment dans une danse d'insouciance au milieu d'êtres resplendissants, gorgés de frais et de sexe joyeux.
Autrefois, je priais.
Toi, les écoutes-tu, les tambours d'artifices et les clameurs électriques, imitation grégaire des ventres conteurs ? Le vent profane emplit de poussière les instruments de fête, assèche les eaux nuptiales. Au désert des mots en désordre, les mythes ne se déplacent plus que motorisés.
Je portage en moi-même le long de courants inconnus. Je m'aventure derrière mon coeur, soleil frémissant contenant à peine ses rayons éperviers. Ebranlé par chaque battement, en fibrillation, il attend le vrombissement ultime pour se propulser loin des limites intimes, dans les profondeurs laiteuses de l'unisson.
.../...
Une vieille colère
Au fond de mes forêts anciennes
où j'ai pensé trouver la paix
il coule encore un filet de fiel
malgré le miel des belles paroles
malgré le ciel qu'on nous promet
malgré l'essentiel dont on rêve
une vieille colère"
gronde
sans trève
Au bord de mes marées anciennes
où j'ai pensé noyer ma peine
il reste encore une écume amère
des siècles à sculpter des messages
dans la beauté des coquillages
à jamais brisé sur les grèves
une vieille colère
gronde
sans trève
C'est une colère couleur de terre
qui rampe de pair avec la peur
on ne la voit jamais en face
on reconnaît seulement ses traces
colère errante et fatiguée
colère des dépossédés
Sur un lit de braises anciennes
où j'ai pensé brûler de haine
il reste pourtant une envie d'amour
un baume sur les cris retenus
et sur les coups jamais rendus
malgré que ses victoires soient brèves
l'amour aussi
gronde sans trève
l'amour comme la colère l'amour comme la colère
gronde sans trève..."
Avant le gel des visages Jean SIOUI les éditions Hannenorak extraits
les labours du ciel libèrent la bêche de l'ancêtre
je tête l'arbre de vie
une île témoigne de ma présence originelle
l'eau rouge me redonne le monde...
je suis le nom d'un visage tombé du ciel...
Wendake raconte
ses terres divisées
sans part huronne
oubliée, interdite, travestie (simuler des cérémonies dans des pièges à tous risques)
ma culture s'est maintenue
l'avenir conspire en faveur de ceux qui rêvent
je suis né d'une ourse qui nourrit les arbres
je vois sur le bord des lèvres de mes enfants la fin de l'exil de nos voix
mots simples purs sauvages
mots originels qui n'existent que pour dire
des mots d'amour conjugués
au temps présent
du bout des lèvres
au mur une pièce de cuir tendue dans un cerceau
une phrase écrite sur la peau
parole vivante
bonheur sauvage sur mon terrain de trappe
j'ai une maison-longue nouvelle là-bas
construite pour les grands festins
roue de médecine sac-médecine
masques tentes à sudation
tambours hochets jeux du bol
plumes foin d'odeur sauge cèdre et tabac
bannique
jeûnes festins
vie
célébration
potlach de mes rêves
Entends nos chants dans le passage du temps
attache nos danses aux racines de ton arbre
tourne autour de ta vie
l'indien est un cercle
son 'Est" amène la lumière
son "Sud" la chaleur son "Ouest" la pluie
et de son "Nord" rugissent le froid et les grands vents
Paix Force Endurance
La tradition élève nos enfants
La mémoire ordonne de faire du vacarme
si tu y consens
je pense à celle qui étendait mes jours
sur une peau de daim
à celle qui m'enseignait le cercle de la vie
je voyage dans ma vie tressée par ma mère de clan
..../....
Au milieu des champs
trois femmes en habits de cérémonie
ce sont les Trois Soeurs
Je veux épouser ces trois belles filles
l'une pour que ses grandes feuilles
me protègent des mauvais vents
et des brûlures de la vie
l'autre pour empêcher le mal
de pousser dans mon coeur
et la troisième pour me hisser
jusqu'à la lumière du Créateur
le tonnerre sera témoin de notre union
.../...
une fenêtre s'est ouverte un jour de lilas
la seule
le capteur de rêves à frémi
ma peine s'est avancée
la lumière l'a brûlée
aujourd'hui les poches pleines de joies
je voyage au pays des chairs entrelacées
.../...
Il y a danger de courir deux rives
sur la trace d'une même rivière
la poésie imbibe mon esprit céleste
il n'y a plus de terre habitable sous mon lit
tout vogue dans la nudité
si une seule couleur
nous mène à la guerre
il serait bon de réfléchir
à la lueur d'un arc-en-ciel
être déchiré et vivre
dans la cave du monde
aimer voir toucher une seule terre
à chacun son feu
le mien est sept
à chacun son tambour
le mien est d'eau
...dans ma bouche une source
des mots moussés de la paix des bois
des étoiles baguées de perles indiennes
le terrain sauvage de l'enfance
plante ses herbes en moi
...je suis ici chez moi
dans les récits de la forêt
entre eau vive et eau-de-vie
maintenant je connais mon fleuve intérieur
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