RECOURS AU FEMININ SACRE 2017 BRAN DU 19 08 AOUT
Photos Bran du
Etude : Bran du 19 08 2017
Recours au « Féminin » sacré...
Les Forces hostiles à la Vie (forces néfastes assimilables aux Fomoires de la mythologie celtique) utilisent une arme redoutable parfaitement maîtrisée et efficace : la PEUR... (Tout en maintenant dans leur obscurité la connaissance et les outils pouvant la vaincre c'est-à-dire en maintenant volontairement le monde et les êtres dans «l' ignorance ».)...
Vaincre la peur, leurs peurs, c'est que font les héros qui se prédisposent à cette victoire
(une victoire qu'ils ne pourront obtenir qu'avec l'aide du « Féminin » sous une forme ou une autre et pour autant que ce Féminin ne soit pas lui-même sous l'emprise de la terreur ou de ses propres terreurs internes.)
D'où l'initiation féminine préalable (y compris sexuelle) de nombre de héros.... (Cuchulainn entre autres...)...
L'héroïsme vient du fait d'avoir su défier et terrasser le « dragon » hostile au vivant et à la lumière (celle qui est en soi, autour de soi et dans tout l'Univers.)..
Les vertus développées alors sont celle du courage (sagesse enclose dans les triades fondamentales), de l'audace, de la vaillance, lesquelles cumulées autorisent le succès de la quête qui en effet peut rendre « immortelle » l'âme de celui ou de celle qui OSE LA VIE et qui en affronte les nombreux périls et écueils et, au titre de ceux-ci, les paradoxes et les contradictions de la condition humaine incapable de discerner et de faire un choix juste et vrai au sein des antagonismes et conflits quelle génère sans cesse et ce dramatiquement hélas !...
L'Etude de la société celtique et de ce qui la fonde et l'anime au plan culturel, social, philosophique, théologique et spirituel démontre une cohérence extraordinaire, (des entendements majeurs et concordants), mise au service de la communauté humaine et axée sur un processus permanent et renouvelé de comportements, d'actes hautement symbiotiques et interdépendants entre le mode humain, profane et le monde divin, sacré ; soient des attitudes qui tendent en permanence à assurer des équilibres et des harmonies lesquelles bénéficient autant au microcosme qu'au macrocosme et à leur évolution commune et conjointe...
(C'est une Triade majeure, fondamentale, originelle, matricielle, élémentaire, primordiale et essentielle qui articule, régule, anime la Terre des Vivants, le Vivant lui même et ce, sous toutes formes et le Cosmos.)...
Parmi ces entendements et présidant à ceux-ci la nécessité d'une union « royale », renouvelée périodiquement entre l'homme-roi et la femme-déesse souveraine de toute mort et de toute vie...
L'union plénière, accomplie comme un acte sacré et ritualisé, entre le Féminin et le Masculin
(y compris le Féminin de l'Homme et le Masculin de la Femme) est le garant des dits équilibres et harmonies entre l'Etre et l'Univers qui l'englobe...
Cela se conçoit en terme d'Energie, de Force, de Puissance créatrices et régénératrices donc de vibrations analogues à celles de la Lumière (et de l'Anima, de l'Essence et du Principe dont elle émane et qu'elle irradie.)...
Ce qui s'épuise à travers le temps et l'espace trouve ainsi son périodique renouvellement, sa revitalisation...
Il en est de même donc de la relation amoureuse, aimante, charnelle et sexuelle du « couple » qui ainsi conçue, concélébrée et animée prend une toute autre dimension que celle que procure avec plus ou moins de bienfait, l'épisodique et très éphémère jouissance corporelle limitée à sa seule enveloppe charnelle et égotique le plus souvent...
Quel poète, penseur, créateur, philosophe, artiste, artisan, digne de ce nom n'a pas été, dans son inspiration et dans ses œuvres, portésà l'accomplissement se son art sans l'initiation féminine y prédisposant ?...
Qui d'entre eux peut prétendre évoluer dans son art sans ce ressourcement à la Fontaine de jouvence du Féminin ?
Quel Amour entre un Homme et une Femme peut-il durer sans ce recours au déversement en leur bassin respectif et commun de cet élixir de Vie fait de dons, d'offrandes, d'attentions et de tendresses réciproques et rénovés ?...
Quel homme peut-il se dire pleinement en vie s'il n'a de "cosmunions" avec la Source de Celle-ci et qu'elle Source peut-elle se dire la Vie Elle-même si elle ne retrouve pas périodiquement réactivée, ré-célébrée, dans le sacre des noces et des alliances avec l'homme, sa propre Energie créatrice généreusement dispensée et offerte et, en retour d'Amour, une nouvelle « virginité » et vitalité de sens et d'Essence ?...
Voilà de quoi réfléchir n'est-il pas et de faire, de l'acte amoureux, autre chose qu'une banalité passagère promise à l'usure et un lieu de conflits (de sollicitations ou de rejets) récurrents ?...
Voilà ce qu'en dit Gael Hily en écho avec ce qui précède :
Dans : L'Autre Monde Celte ou la Source de Vie
In : Bulletin de la Société Belge des Etudes celtiques
Extraits
« Les éléments féminins personnifient le monde en tant qu'élément fécond...
A chaque manifestation sur terre la déesse fait don de sa réserve d'énergie divine en s'accouplant avec le roi...
Suite à l'accomplissement de cet acte nécessaire pour l'actualisation du monde, nous pouvons émettre l'hypothèse qu'elle retournerait auprès de la Source de Vie qu'est l'Autre-Monde afin de remettre à neuf ses capacités fécondantes.
La déesse retrouverait alors sa virginité dans le sens où elle disposerait d'un nouveau potentiel de vie encore intègre, ce qui justifierait le fait que les femmes des îles merveilleuses sont qualifiées de vierges.
Ainsi ses passages périodiques dans l'AM lui permettaient de reconstituer continuellement son énergie créatrice qui ne s'épuiserait alors jamais.
La métamorphose en oiseau serait une façon d'exprimer l'éternel passage de la déesse d'un état à un autre, de la régénération dans le monde virtuel des dieux et à la dispense de vie dans le monde actualisé des hommes...
Autrement dit la prospérité est assurée par le mariage du pouvoir temporel – le Roi – et de l'autorité spirituelle : la Déesse...
« Chaque règne est à comprendre comme une nouvelle création du monde où toutes les potentialités sont alors disponibles. L'univers est alors régénéré ; il se retrouve à un état non encore corrompu par l'usure du temps, où il peut profiter au maximum de ses capacités. La déesse profite également de ce retour à la création en récupérant sa virginité primordiale... »
Claude Sterckx