REFLEXION DRESSER UNE PIERRE DE "PROTESTATION" CONTRE L'ATTENTAT PERPETUE CONTRE LA VIE 2018 BRAN DU 10 08 AOUT
Photo Bran du
Dresser une pierre...
Réflexion Bran du Août 2018
Dresser, ériger, élever une « pierre », un « monolithe », un « menhir » chargé d'une « intention » et d'une « attention »
qui soient tous deux un hommage à tous ceux et à toutes celles qui ont œuvré pour la Vie et sa pérennisation au péril même parfois de leur propre vie...
Nous comprenons parfaitement l'hommage rendu aux « morts » même si le dit hommage légitime verse de plus en plus vers l'oubli qui est la seule mort véritable et définitive pour tout individu...
Mais combien de monuments élevés pour le Vivant, pour les Vivants et pour les artisans, artistes et acteurs de ce Vivre d'hier et de maintenant ?
Une pierre levée (quand tout s'abaisse et décline, se couche et s’alite), une élévation minérale chargée de mémoire, de présence au monde et de devenir, une érection « mégalithique » quasi éternelle pour manifester sa résilience face à l'absurdité et aux peurs institutionnalisées, soit une protestation, un refus, une rébellion, une ré-évolution des consciences agissantes, qui par le silence même de l'acte réalisé, par sa haute et profonde symbolique, par sa profusion, sa « contagion », sa « nouveauté », sa force interpellatrice, redynamise et revitalise les autres formes de « révoltes » contemporaines qui s'épuisent et finissent par se taire dans la durée rattrapées par des contraintes et des nécessités d'ordre économiques le plus souvent (et leurs manipulations politiques ou autres) qui génèrent autant d'avortements au sein d'aspirations des plus légitimes au demeurant !...
L'acte est simple en sa réalisation et s'adapte à toutes les situations... « Oui à la vie et non à tout ce qui lui porte atteinte et en grève le devenir » soit un slogan non simpliste, mais essentiel, élémentaire, fondamental et primordial, compréhensible à tous les âges...
Donner à une pierre dressée (quelque soit sa dimension) sens et symbole de refus, de protestation, d'alerte et d'alarme, d'interpellation majeure face aux verbiages volatiles des grands décideurs, acte certes silencieux, mais pesant son poids d'éternité et de solidité, pour apostropher « verticalement » tout ce qui invite notre liberté et notre dignité à se « coucher », à fléchir, à se soumettre, à se démettre, sous les coups de boutoirs instrumentalisés à partir de la peur et d'un besoin biologique de sécurité détourné et perverti. (Ceci à des fins de maintenir en servitude et soumission tout ce que serait susceptible d'ébranler un pouvoir qui sait parfaitement le danger de subversion efficace que représente pour lui des êtres libres, conscients et responsables sur lesquels l'emprise d'une forme de « terreur » n'a plus prise ; le désir et la volonté d'être « Vivant parmi le Vivant » étant plus forts que toutes les menaces réitérées institutionnellement et relayées quotidiennement par des médias asservies ou sous dépendance !...
Eriger une pierre chez soi, sur son balcon, dans son jardin, en pleine nature ; une pierre seule, unique, quelque soit sa nature et sa forme, pour peu qu'elle traduise un élancement vers le futur autre que celui que l'on nous formate et impose ; une pierre érigée dans toute sa force de conviction éclairée et lucide, chargée de toutes nos aspirations les plus légitimes et demandant recours et secours aux Energies et Lumières les plus sacrées pour sortir ce temps profane de son abysse d'arrogances anthropomorphiques et suicidaires...
Pierres de silence il est vrai, mais leur multiplication trouvant une dynamique et une synergie d'énergie expansive dans le temps et l'espace, pourrait faire grand bruit cristallisant alors un désir et une volonté conjointe ; soit un vecteur et facteur d'une utopie concrétisée de plus en plus dans le partage amplifié et répandu d'une action ayant sens et Essence commune...
Toute la complexité sociétale galopante se trouverait soudain interpellée en sa course frénétique par une simple pierre levée sur son parcours rappelant en sa force tranquille et mesurée que toute précipitation mène censément à un déluge !...
Une pierre répercutée dans une dimension symbolique semblable à chaque carrefour de décision et de choix...
Ce n'est pas une pierre levée pour que l'on fasse adoration de celle-ci, mais un promontoire, une aire de « lancement » pour accompagner nos songes et nos rêves d'une Vie autre et différente de ce à quoi on l'a réduit, l'engluant dans une matérialité désertée par tout esprit ayant âme et cœur de Vie...
Les premières femmes, les premiers hommes, avant même que le langage ne devienne savant dans son usage fonctionnel, ont fait appel aux signes et aux pierres pour dire l'essentiel de leurs attentes, de leurs espérance, pour eux mêmes et leurs communautés et pour l'avenir plus heureux encore des générations futures...
Ils ont dit non au fatalisme, non au déchaînement des forces de la destruction et de l'anéantissement, non à une mort certes inéluctable, mais qui ne saurait être « définitive » et sans « explication »...
Ils ont forcé le mystère à paraître, à retirer ses voiles, à se mettre à nu afin que tous et chacun puisse se recouvrir d'une compréhension suffisamment recevable pour donner encore et encore de la Vie à la Vie...
La pierre a été leur formidable et puissante écriture, formulation et ambassade... Une pierre réceptacle de leurs morts afin que ceux-ci puissent se « minéraliser » en mémoire indéfectible dont toute la communauté fait périodiquement souvenance ; une communauté dont les morts ne sont pas bannis ni exclus du déroulement humain plus ou moins turbulent et éprouvant des jours et des nuits...
Une pierre pour interpeller depuis la terre la grande voûte du ciel ;
une pierre dont l'élancement pourra crever la clef de voûte du grand mystère et atteindre l'inconcevable et l'innomé afin qu'ils se penchent tous deux sur la déambulation hasardeuse et difficile d'une partie du monde créé...
Le sentiment dit d'impuissance face à une adversité qui semble vous submerger entraîne une inhibition de la volonté et du désir ce pourquoi elle est justement entretenue et par les tenants de tout pouvoir idéologique qui entend imposer ses lois et sa suprématie...
La résistance, la résilience, la rébellion, le front du « refus » de l'inacceptable, ne peuvent se traduire en terme de pertinence et d'efficacité que dans l'entretien obstiné et farouche des dits désirs et volontés quand ceux-ci sont au service totale de la Vie et de tout ce qui y concoure au mieux...
Ce sont là les « outils » affûtés et aiguisés selon le cœur et l'esprit qui en font emploi et usage à des fins qui servent l'humanité et la planète toute entière quand les artisans de la peur et de l'ignorance s'ingénient à faire régner le doute et l'appréhension, la crainte et l'obscurité dans le but de conforter leurs privilèges et de contenir ce qui pourrait y porter atteinte. (Et dans ce cas, la moindre faille constatée dans un tel édifice se doit d'être aussitôt colmatée!)
Qu'est-ce qui aujourd'hui à valeur durable et manifeste de protestation, de légitimes revendications, d'interpellations majeures face aux cumuls des excès et à cette absurdité plénière qui consiste à croire que les dits excès sont pourvoyeurs, en fin de compte, d'équilibre et d'harmonie ? (!!!)...
Rien qui ne s'écroule peu de temps après sa mise en œuvre contrecarré comme il se fait par les diktats en place que toute contrariété indispose...
Les anciens Celtes jeûnaient devant une autorité qui avait bafoué leurs droits et ce, jusqu'à ce que justice « populaire » soit rendue y compris après leur mort !
Cela nous paraît dérisoire et stupide de nos jours et cela n'a pas empêché de jeunes militants irlandais de mourir en prison, mais le monde de la dignité, du courage et de l'honneur n'a pas oublié leur sacrifice et leurs noms, alors que la honte perdure sur celle et ceux qui ont fomenté et provoqué cette situation et son ultime et infâme aboutissement...
Alors en quoi ce simple geste d'élever, de dresser, d'ériger une simple Pierre dans la verticale transcendantale du possible, dans celle des potentialités de mouvement et de changement qu'il nous faudra de toute façon mettre en œuvre si nous voulons que la Vie continue d'ensemencer et de faire fleurir la « Fleur de Vie ? » serait-il absurde et stupide ?...
Le symbole à fonction essentielle de réunir et de rassembler ce qui a été volontairement le plus souvent dispersé, fractionné, éparpillé car ce qui ne fait plus unité est la proie des forces de la dislocation
qui gagne lors du terrain et accroissent leurs « conquêtes » moroses et mortifères...
La pierre nous appelle à faire cercle d'unité, à reconstituer le noyau et le centre, le moyeu même de nos convergences essentielles et salutaires, elle nous incite à la conjonction non plus de subordination mais de désirs et de volontés affirmés, à une reconnexion élémentaire et primordiale avec ce qui est la seule façon de vivre réellement debout et ensemble !...