Les dits du corbeau noir

Reflexion en nuit de samain

BLOAVEZ MAD « 2013 »    Bran du         Jour et nuit de Samain 2012/2013

DU RITUEL EN GENERAL…   ( Introduction !)

Le fait de « ritualiser » avait, dans le temps anciens une importance considérable. Ne pas participer au cérémonial communautaire revenait à s’exclure soi-même du domaine du sacré et à compromettre son propre « au-delà » tout en portant préjudice à la collectivité des humains de son clan…

On ne pouvait alors concevoir de manquer à cette assemblée regroupant la tribu toute entière ; une assemblée qui assurait avec ferveur et dévotion, le maintien de la cohésion du groupe et réalisait les conciliations indispensables entre le monde d’ici bas et les Entités divines régissant l’univers visible et invisibles… (Une relation dont le bon entretien, la bonne tenue, se portaient garants de l’équilibre et de l’harmonie recherchés et instaurés ou restaurés à tous les niveaux et sur tous les plans relationnels possibles…)

Le bannissement du cercle sacré relevait d’une faute extrêmement grave (comme par exemple la non participation volontaire à l’acte collectif ou l‘atteinte volontaire à la vie hors du contexte de guerre)… Cette sanction était la pire qui pouvait être prononcée…

L’importance de Ritualiser s’inscrit dans un « devoir de mémoire » dans un « présent » offert à l’avenir…

La fête de la Lughnasad, créée par Lugh en l’honneur de sa nourrice « Tailtiu », commémorait le sacrifice fait par celle-ci, morte après avoir défriché le sol de l’Irlande pour permettre à ses enfants de disposer de sources de nourritures… La « Déesse » a elle-même demandé à ce que ce sacrifice ne soit jamais oublié faute de quoi un grave préjudice s’abattrait sur toute l’Irlande….

Honorer les Divintés est l’une des actions majeures recommandée dans une Triade venue jusqu’à nous via des témoins de l’époque ; une triade comportant une base d’enseignements primordiaux professés par les Druides…  

On ne manquait pas de commémorer et d’honorer et si possible aux jours et nuits faste déterminés par les Sages en fonction de leur lecture de la « carte du ciel » et du calendrier savamment dressé par les plus habilités d’entre eux…

Les peuples d’alors et ceux qui les accompagnent dans leur évolution personnelle et communautaire sont parfaitement conscients des conséquences induites par un rituel bien vécu et bien mené où chacun et chacune ont a cœur de participer de leur mieux dans la ferveur et le respect que cela implique… On sait les « interactions » qui existent entre la Terre et le Ciel et on souhaite ardemment  qu’elles soient positives et efficientes pour le bien de tous et de toutes et de toute la Création…     On se sait Partie intégrante d’un Tout qui ordonnance chaque Partie dans l’unité d’un singulier pluriel et on comprend l’intérêt commun qui réside dans l’entendement réciproque entre tous les composants de l’univers…

Ce fort sentiment et cette claire « intelligence » sont les facteurs vitaux d’une pérennité de l’existence
dont la PAIX est l’un des atouts majeurs….Les Druides et druidesses assurent par leurs fonctions d’intermédiaires et de médiateurs la bonne « communication » entre les « partenaires » relationnels afin que cette paix instaure son règne autant dans le ciel que sur la terre…

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Qu’en est-il aujourd’hui de ces conceptions et de la tenue de nos rituels ?…

Avons-nous cette même conscience de co-participer, humblement et fondamentalement, à cette Loi d’équilibre et d’harmonie ?…  

Avons-nous cette compréhension « vitale » qui veut que nos actes, nos pensées, nos paroles, nos attitudes interagissent avec d’autres ondes et vibrations avec lesquelles elles tendent d’instaurer une conciliation ou reconciliation dans un objectif commun de paix et de sérénité ?

Dans quel Anima, en quelle Essence d’entendements essentiels oeuvrons-nous afin de servir fidèlement une Tradition dont les fondements reposent sur ce qui précède ?…

Quelle réelle importance, efficience et conséquence accordons-nous aux rites que nous pratiquons en les adaptant aux nécessités de notre « temps » sans pour autant les inféoder en leur fond aux dérives de notre siècle mais en les actualisant en leurs formes ajustées afin de maintenir entendement et compréhension  ?…

Avons-nous pleine conscience des actes réalisés, de leur but, de leur objectif ?….

Au regard et aux vues de nos pratiques modernes, des attitudes et des comportements parfois observés, il semble bien que, dans certain cas et dans les nuancements appropriés, la question pourrait se poser…  Il apparaît que notre croyance, nos pratiques spirituelles, soient en certaines circonstances amenées à « composer » avec des contingences matérielles de natures diverses mais suffisamment « pesantes » pour s’imposer à la préséance spirituelle  ...                                                   

Quel poids est-il véritablement accordé au « sacré », à la dite « croyance », si le plateau de la décision et du choix penche plutôt du côté des contingences et obligations « matérielles » ?…
N’y-a-t-il pas là une singulière et fâcheuse contradiction en ce que le « charnel », le « corporel », le « matériel », « l’humain », le « temporel »… s’imposent devant la relation au divin et au sacré comme ayant préséance sur ceux-ci ?…. Nos enseignements « premiers » nous font pourtant sans cesse rappel du fait que le Fond régit la Forme et non l’inverse et que le « temporel » est bien subordonné au « spirituel »… Alors ?

Si nous faisons de telles concessions de préséance inverses à nos enseignements que valent lors ceux-ci ?…

 

Appel à la Transcendance :

Le plan Vertical s’emploi à agencer dans l’équilibre et l’harmonie le plan Horizontal concilié dans toutes ses dualités par ce que l’on appelle une vertu « transcendantale »… En absence d’équilibre et d’harmonie du dit plan horizontal, de la reconnaissance aimante et lucide de celui-ci envers un plan « supérieur »,  on ne saurait espérer aucune transcendance !…

La matière livrée à elle-même ou s’octroyant par orgueil, vanité, égoïsme, mensonge…. des vertus, forces, énergies et lumières, dont-elles ne saurait se parer ne saurait produire autre chose que du  désordonné, du discordant, du dissonant bref du chaos !…

Un rituel est celui de Samain plus que tout autre lutte, acte, agence, ordonnance la mise en œuvre spirituelle et sacrée de la croyance humaine qui par sa juste volonté et par son clairvoyant désir, s’oppose à l’emprise du chaos en faisant alliance avec tout ce qui est de nature à maintenir ou rétablir les harmonies autant terrestres que célestes…

Une telle réflexion se pose en amont de toute participation à un rituel , elle se pose à tout cheminement dans le Cercle Initiatique de l’Evolution…
Il nous appartient à tous et à toutes de la mener individuellement et de concert, sereinement, joyeusement, objectivement en pleine conscience de pensée, de cœur et d’esprit afin que soit véritablement instaurée et incarnée une complétude spirituelle active et agissante, dignement, hautement et profondément exprimée ayant sens par son Essence même…

Qu’en Cela et par Cela qui fut est et sera l’Awen nous guide et nous inspire   Awen…

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Pour ce qui me concerne, « ritualiser » procède d’une démarche associative dans un acheminement partenarial en vue d’une symbiose relationnelle tendant à redonner forme équilibrée et harmonisée à tout ce qui constitue « le Vivant », sa mémoire et son devenir…
(Cela implique vigilance et attention, amour et connaissance, entendement et intelligence, car tout ce qui est en ce monde est menacé du « chaos » y compris nous-mêmes !)

Samain nous aide grandement à discerner le « périssable » de «l’impérissable », les actions du »Fond » sur toute forme consentant à son évolution y compris quand celle-ci implique de « mourir à soi-même » pour renaître à « soi-même » en d’autres niveaux et degrés de « présence au monde »…

Nos fêtes sacrées nous invitent à transcender spirituellement les limites et les excès de la « matérialité », une matérialité à laquelle nous sommes parfois, encore trop souvent et malheureusement « inféodés »…

L’alternance du « diurne » et du « nocturne », de la saison sombre et de la saison claire, nous aide à mieux comprendre le sens initiatique des « passages » et la fonction de  « passeur ou passeuse »…
Nous sommes au milieu du « gué » de ceux et de celles qui aident à l’acheminement de la vie d’une rive à l’autre, d’une berge à l’autre de ses écoulements dans le temps et l’espace…

Nous prenons lors plus juste mesure des concordances indispensables, des « accords premiers », de la vitale nécessite de concilier et réconcilier les contraires, antagonismes et oppositions apparentes afin de permettre à l’Ensemble des Parties de participer à l’œuvre du Tout…en tout rapport, en toute relation et sous toutes les formes…

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« Nous, enfants de cette nuit
Faisons serment de revenir au jour
Avec un cœur d’Amour
En offrande de Vie… »

Samain clame les Trois Victoires :
« Trois Victoires qui sont :
L’immortalité pour le héros
La souveraineté pour le roi
La prospérité pour le peuple…»

(Assurer l’heureuse régence d’un cœur souverain mis au service d’un être digne de souveraineté pour veiller sur la prospérité du royaume confié par adoubement du « Féminin »)

Toute cérémonie, en sa préparation et en son déroulé, accroît notre savoir en, vue de développer, en nous, la véritable connaissance !

« Dans la pierre souveraine est figée l’épée de lumière laquelle attend la main  à ces vertus ajustée afin que la clarté rayonne de nouveau sur la terre comme autant de lances dressées pour protéger le Chaudron en son sanctuaire. »…

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Il n’y a pas à mon sens de souhaits plus appropriés, plus justes, plus équitables, que ceux antiquement formulés par nos Grands Anciens, par les Anciens du Monde »… On ne saurait en effet en conclusion du cycle annuel et dans l’inauguration du nouveau cycle de la Roue de l’Année, exprimer de vœux plus vrais et plus beaux, plus altruites, plus symbiotiques; plus « spirituels », que ceux clamés jadis par nos lointains ancêtres à la face véritable du monde…

Si nous sommes bien les dignes héritiers de Ceux-ci il nous appartient lors d’amplifier cette clameur et d’en porter la flamme et la braise, de lèvres en lèvres, jusqu’au bienveillant et accueillant foyer du cœur et de l’âme…

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SET SAMA / SAMAIN/ SAMONIOS    2012     Bran du

Voici une année qui en s’éteignant allume les feux nouveaux, souffle sur les braises ravivées de l’an neuf…

L’an « Neuf » ne nous invite-t-il pas à faire la preuve que de la mort il ne subsiste que la vie,
que de toute fin surgit un recommencement en des formes renouvellées mais nouvelles ou en de nouvelles formes (plus ou moins « visibles ») ?…
Chaque « retour », chaque fin de cycle, sont guettés par les « forces du Chaos » lequel se voit contraint par sagesse interposée de demeurer à sa juste place et de « s’effacer » devant un nouvel ordonnancement en conformité avec la loi d’involution/evolution (destruction/construction) qui par transcendance élève, à chaque nouveau tour, à chaque nouvelle « spirale » son potentiel d’avancées et de progressions…

Ce qui vaut pour le macrososme vaut dit-on pour le microcosme et s’applique de fait à « l’échelle humaine » ; une échelle symbolique, analogique, alchimique, philosophique et spirituelle qui nous invite à nous éléver en conscience barreau après barreau…

La science moderne rejoint curieusement (?) la sapience ancienne… Elle aussi explore de nouveau le chaos et s’éclaire de nouvelles perceptions, de nouveaux concepts, de nouvelles découvertes…
La physique quantique n’est pas la moindre de ces « explorations  » et l’interdisciplinarité des études et des expériences aidant on constate d’autres types de « fonctionnements », d’interrelations, de dépendances dans l’interdépendance… qui bouleversent acquis et connaissances…

Ainsi le principe « héréditaire » qui nous rendait totalement asujetti à nos gênes est battu en brèche; ainsi, la loi du plus fort ne s’avère pas nécessairement dans le temps et l’espace celle qui aura le dernier mot…  Nous pouvons, aujourd’hui, par d’autres facultés, nous libérer d‘une filiation « douloureuse », nous émanciper, de l’ancrage supposé d’un dur héritage familial… Nous pouvons parfaitement prendre l’entier contrôle de notre propre destinée sans les contingences héréditaires qui jusqu’ici opposaient leurs freins… Nous gagnons dans l’autonomie de notre « présence au monde »…


La compétition meurtrière entre les espèce en prend un coup sur le crâne… Un nouveau con cept voit le jour ( récemment introduit par Jean Marie Pelt) : celui de la symbiotique !…
Non plus la compétition dévastatrice à outrance mais la mise en osmose de tout ce qui concourre au meilleur pour le meilleur…


La symbiotique est une forme de transcendance qui recherche la coopération et l’enfantement des parties en présence… Finis les antagonismes hautement préjudiciables et les dualités qui écartèlent le monde et la vie…  Bien des éléments de la nature pratique la dite osmose ou symbiose qui est l’expression aboutie et intelligente de l’équilibre et de l’harmonie…

Heureux mariage des contraires (selon la formule tout aussi heuresue d’André Breton) qui nous convient à leurs noces !

J’aimerai avec vous tous et vous toutes placer cette année celtique et nouvelle sous le signe de la Symbiotique qui n’est en effet qu’un nouveau terme pour désigner l’ancien concept traditionnel, celui qui est le fondement même de notre présence au monde…

Saint Biose (canonisé ou pas) veuillez éclairer tous et chacun !

Suite…. (demain !)   Bonjour ou bonne nuit !   Bien fraternellement    Bran du, de retour au bercail !



01/11/2012
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