REFLEXION : ENSEIGNER, TRANSMETTRE . L'APPLICATION D'UNE PEDAGOGIE 2020 BRAN DU 07 08 AOUT
Empreinte et collage Création Bran du
Reflexions Bran du Août 2020
Enseigner, transmettre : l'application d'une « pédagogie »...
Nous exerçons parfois ou souvent une « autorité » sur l'autre ou les autres sans nous rendre compte que celle-ci s'impose et qu'elle est reçue ou supportée différemment selon la nature de la personne ou des personnes en relation avec nous....
Nous pouvons sans le vouloir interférer négativement ou avec autorité abusive dans les choix, conceptions et options qui concernent la libre pensée, le libre arbitre et la libre entreprise de l'autre ou des autres et ce, le plus souvent, en pensant bien faire et dans un élan d'aide et de soutien conforté par des valeurs et une éthique en laquelle nous croyons...
La prudence et l'attention sont requises à tout moment lors de nos interventions portant sur le conseil et l'accompagnement que nous souhaitons apporter dans ces cas car nous ne maîtrisons pas toujours nos intentions et celles-ci peuvent ne pas être très claires, ni très « saines », ni dénouées de besoin de reconnaissance en retour...
Ce besoin de reconnaissance, cette valorisation de soi-même à laquelle contribue fortement les autres, est une attitude délicate et sensible et biologiquement légitime qui se doit d'autant plus d'être sainement et clairement conscientisée...
Nos interventions se doivent de s'inscrire dans une « juste mesure » qui respecte la sensibilité, la personnalité, voire la susceptibilité de celui ou de celle à qui l'on s'adresse de façon bénévole ou non selon le cadre convenue de la mise en relation...
Nous exerçons volontairement ou non une ascendance sur autrui et nous nous devons d'en avoir conscience et d'y porter attention...
Cela implique une pédagogie d'adaptation car avoir la connaissance et une expérience de celle-ci implique également une maîtrise de nos facultés et capacités et une éthique et des méthodes de mise en œuvre..
Nous ne sommes pas lors dans la notion péjorative « d'assistanat »... La relation établie d'un commun accord est un « partenariat » d'échanges, de partages et d'entendements où chacun apporte à l'autre et ce d'une façon ou d'une autre...
Ainsi lorsque je suis amené à répondre à des questions, le fait que ces questions me sont posées et que je dois m'adapter à la personnalité du questionneur et satisfaire clairement son attente, m'oblige à « perfectionner » mon intervention et à apprendre sans cesse la meilleure pratique possible pour le faire...
Le questionneur est ainsi apporteur dans le débat d'une amélioration permanente de l'enseignant et de l'accompagnateur que je suis et je lui suis redevable de cette progression et évolution de ma vocation sacerdotale et de mes activités fonctionnelles...
Eduquer, enseigner, transmettre, former, apprendre, ne consiste pas à mettre un entonnoir sur la tête de l'autre et à y déverser un flot de savoir et de connaissance...
C'est lui « apprendre à apprendre » et instaurer une collaboration de respect, de confiance et de considération mutuelle....
Ce n'est pas « écraser » l'autre sous le poids de nos qualités et compétences, mais stimuler et motiver ses facultés latentes et potentielles, ses désirs et sa volonté de progresser lui-même et l'aider à construire ses propres outils d'apprentissage et de réalisation...
C'est développer chez lui son libre arbitre, sa libre entreprise et sa libre critique dans le sens d'une « liberté responsable »...
On assiste de plus en plus à la création d'écoles particulières qui se veulent élaborer et pratiquer d'autres formes que celles appliquées au sein de l'Education Nationale dont il a été démontré à travers les directives envoyées aux enseignants il y a quelques années que l'un de ses objectifs majeurs est « de rendre obéissant tout élève envers toute autorité » et secondairement de rendre tout individu « performant » dans le domaine économique et compétitif et ce, pour le plus grand bien de l'Etat, des institutions et des entreprises !... (Une étude publiée dans Le Monde.)
Au Canada et depuis plus de dix ans et avec succès on trouve des écoles immergées dans le monde naturel et au contact avec les populations locales et leurs activités quotidiennes. Les enfants et adolescents bénéficient pendant une journée de « l'instruction obligatoire » soit « ce qui se doit d'être enseigné »» et pendant quatre autres jours vivent au contact du monde naturel, de la vie locale et y déploient leur création et leur imaginaire...
Par ailleurs de plus en plus de "mamams" décident d'enseigner elles-mêmes leurs enfants dans le respect d'une convention passée avec l'Education nationale...
Des écoles d'un autre modèle que le modèle imposé ont été créées en Europe et donc en France depuis des dizaines d'années et ont démontré leurs compétences à éduquer la jeunesse dans des conditions optimales... Certaines sont de plus axées sur l'apprentissage des langues régionales comme les écoles Diwan en Bretagne...
Dans nos textes anciens, nous avons des recommandations en matière d'enseignement comme le fait pour un « sage » de devoir et de « savoir » se mettre à la portée de ceux et de celles qu'il enseigne...et en démontrant (avec sens et intelligence) les valeurs de la connaissance face à l'handicap de l'ignorance...
La qualité d'un enseignement est fonction de la « symbiose » d'entendement, d'attention et de considération opérée entre les partenaires de la relation et cela vaut pour tout type de « relation »...
L'éducation joue un rôle fondamental dans le devenir de tout individu. L'enfant-sauvage « meurt » revenu dans une société humaine...
Selon la nature et la qualité de l'éducation reçue ou l'absence d'éducation un être humain sera ou non en mesure de « piloter » ou non sa propre existence....
Je note au sein de notre société contemporaine diverses carences majeures aux conséquences néfastes innombrables :
(Liste non exhaustive)...
Le non apprentissage de l'art de la communication...
La non connaissances de nos fonctionnements biologiques...
(Comment déterminer la réalité et l'essentialité de nos besoins et la meilleure façon de les satisfaire sans nuire à autrui...)...
La déconnexion provoquée et induite avec le monde naturel, avec l'univers, avec la dimension sacrale de la Vie...
La non volonté d'aider chacun et chacune à se doter de sa « propre boîte à outils »...
L'absence de formation au « discernement » et donc à déterminer des choix, à prendre des décisions, à se donner une orientation...
Les difficultés à s'exonérer d'une Education Nationale dont les principaux objectifs sont en réalité de faire que chaque « enfant», de la maternelle à l'université, soit
1 : « docile envers toute autorité » !
2 : formé et préparé à la compétition à travers un individualisme exalté impliquant la « sélection des meilleurs » et ce dans des perspectives politiques et économiques...
L'imprégnation « poétique » rangée dans les placards ou soumise à la « pasteurisation » scolaire (il y a heureusement quelques très rares exceptions)...
On assiste depuis peu à un intérêt manifeste pour d'autres formes d'apprentissages éducatifs qui tentent à palier aux carences précitées...
Il est grand temps de redonner à l'éducation les stimulations, motivations et émulations nécessaires pour en redonner le goût tant aux enseignants qu'aux enseignés !
Il est grand temps de remobiliser le désir et la volonté pour les mettre au service d'une nouvelle dynamique éducative axée sur un objectif global qui consiste à « apprendre à apprendre »...
….........................................................................