REFLEXIONS BRAN DU 2021 EN VEILLE DU SOLSTICE D'HIVER 13 12 DECEMBRE
Le sanctuaire énigmatique de Lanleff dans les Côtes d'Armor
Photo Bran du
Réflexions Bran du : En veille du Solstice d'hiver 2021
1 / Don et Nature
2 / Carpe Diem : (cueillons l'instant)
3 / Agir ou subir ?
4 / Etre et Nature
5 / Aimé, être aimé....
La Nature nous a prodigué en abondance et avec générosité et prodigalité tous ses fruits, toutes ses baies...
Elle a déjà ensemencé les vies du futur ; les jardins, les vergers, les prairies et les forêts du devenir..
Le règne végétal, à sa façon et selon ses moyens, a participé à cet emblavement ; chaque arbre, chaque plante, après l'accomplissement saisonnier, ont offert au terreau, à l'humus, l’œuvre de leur vie et la perpétuation de celle-ci...
Et ce, sans se poser la moindre question sur la nécessité ou non d'effectuer cet ouvrage pour lequel ils ont tout mobilisé (ténacité, endurance, résistance, effort, patience, volonté et désir...)
Qu'en est-il pour nous ? Nous qui sommes bien trop souvent les pires prédateurs de tous les autres règnes et qui greffons d'incertitude l'avenir même des générations à venir...!
Qu'allons nous confier à la terre, au terreau et à l'humus que nous sommes, afin que celle-ci demeure féconde et puisse encore nourrir l'humanité sur tous les plans, dans tous les domaines de l'existence ?
Qu'allons-nous laisser germer dans notre cœur afin que s'accroisse en ce monde en déroute la bonté, la générosité, l'entraide, la solidarité, la « tendresse » et l'amour ?
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Sculpture très ancienne (Chapiteaux de Lanleff)
L'homme aux très longues mains (Lug !)
Carpe Diem :
Est-ce que c'est « vivre » pleinement, sereinement que d'être dans l'attente permanente de la survenance d'une situation ou d'un fait ardemment souhaité et espéré (comme si rien ne pouvait combler un désir insatiable d'avoir, de posséder, de se satisfaire encore et encore) ?
Ne faudrait-il pas, la sagesse nous l'enseigne, « vivre l'instant, le cueillir, le fleurir, le fêter, le célébrer mieux, le con-célébrer » ?
« Carpe diem » soit : « Cueille le jour présent ! » et ce « sans préoccupation » (sans encombrement du mental qui cherche toujours sa propre et permanente satisfaction.)
J'ajouterai « fais présent, fait offrande, à ce jour, de ta joie, de ta paix, de ton enthousiasme, de ton beau désir d'animer et d'aimer la Vie, de lui faire la cour, de lui porter attention, de la connaître, de la reconnaître davantage pour ce qu'elle donne et offre « ici et maintenant », de te « donner à Elle »...
Puisses-tu, le soir en te couchant ne pas omettre de lui dire merci, de lui exprimer ta gratitude d'être « vivant parmi le vivant », en posant ta tête sur son épaule, en la serrant, amoureusement, dans tes bras...
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Agir ou subir ?
Autant que « faire se peut » AGIR et non SUBIR....
Nous ne pouvons (sans effets désastreux) demeurer esclaves soit placés dans l'asservissement à ce qui nous oppresse, nous dicte ses lois, nous oblige, nous soumet, nous contraint, nous manipule à partir de « peurs entretenues »...
Nous ne pouvons « vivre » dans une soumission totale à un dictât de quelque nature qu'il soit... Notre volonté d'être est axée sur un « clair désir » et une liberté consciente, lucide, objective, sagement maîtrisée et responsable...
Dans la pensée celto-druidique (indo-européenne à l'origine) toute action se doit d'être précédée par une réflexion, une méditation, une élaboration « cohérente », « ajustée », « adéquate »...
L'acte qui suit se doit d'être le reflet et l'exacte incarnation de la pensée qui l'induit... Il doit « sonner juste » soit être accordé donc non dissonant ; ce à quoi on reconnaît le « vrai en lui »... (Ce qui induit le respect, l'attention, la confiance...)
L'Education nationale tend principalement à faire de tout enfant scolarisé, de tout étudiant, des individus capables « d'une parfaite obéissance envers toute autorité !» Mais la désobéissance (civile ou non) s'impose quand la dite autorité usurpe ses propres limites et bafoue l'éthique censée la contenir....
La perversion, le fourvoiement, l'abus des droits et hélas affaire courante et l'actualité ne cesse de nous le rappeler au quotidien des informations qui égrainent leur chapelet de scandales et de corruptions !.....
Nous tentons de vivre, nous survivons donc, dans un climat délétère fait d'oppressions diverses et variées qui génèrent globalement le « mal-être » et les raisons de celui-ci sont fort nombreuses car l'être ne peut « Etre » quand il est autant asservi par l'Avoir qui le tient dans ses rets et filets (soit les pièges qu'il nous tend)....
Bien des peuples, dont le monde Celte, ont, jadis, refusé cette « emprise », cette domination et asservissement car la privation de liberté est avec l'iniquité ce que craint toute véritable humanité, tout être humain... (Pour bien des hommes et des femmes Celtes prisonniers des Romains, le « suicide » était préférable à l'esclavage.)...
La réponse et il n'en existe qu'une : se libérer du joug qui nous fait ployer tête et épaules...
Nos sociétés modernes dites démocratiques sont de plus en plus gagnées par une forme de « gangrène », celle que génère toute forme extrême de pensées, de faits, de réalisations...
Ce qui est « extrême » (d'actes ou de pensées) ne saurait, (de toute évidence) instaurer ni garantir aucun équilibre, aucune harmonie !...
Et pourtant cela séduit de plus en plus de nos semblables et l'Europe elle-même connaît une sorte d'engouement pour un état dont le diktat se réclame fortement d'une obédience extrême !
L'ordre n'est jamais que du désordre organisé et maîtrisé dans un intérêt commun salutaire pour tous et pour toutes mais ce pour autant qu'il demeure dans des limites acceptables et qu'il ne déborde pas de la place qui lui est légitimement et éthiquement impartie...
Il se doit d'être et de demeurer au service permanent de l'équilibre et de l'harmonie faute de quoi il dessert grandement ce qu'il était censé servir de son mieux...
Il s'avère que tout se joue au niveau de l'individu lui-même selon qu'il instaure ou non de lui-même et pour lui-même une recherche permanente d'équilibre et d'harmonie...
Bien des « guerres » se fomentent au préalable au sein de chaque personne selon les concepts qu'elle incarne et développe et les actes qu'elle met lors en œuvre à la suite...
Si nous voulons et souhaitons une société plus portée sur l'équilibre et l'harmonie, il convient, évidemment, de cultiver d'abord en soi-même cette aspiration majeure puis de la faire rayonner authentiquement autour de soi, à sa façon et selon ses moyens......
Une société tournée, axée et gouvernée vers « l'extrême » est l'exemple même et particulièrement néfaste d'un déséquilibre appelé à s'accentuer en étant de plus en plus privatif de libertés !...
« Droite et gauche » sont « sagement » appelées à gouverner mutuellement pour autant qu'ils se conjoignent dans un « Centre » qui s'exonère d'un antagonisme stérile et destructeur et qu'il sortent enfin d'une dualité sans cesse affrontée et destructrice....
La « juste balance » des êtres et des choses est une « Voie ou Voix du Milieu », ce que nous enseigne aussi la première triade du Barddas ( le Livre des Bardes de l'Île de Bretagne)... (soit la recherche d'un Point « véritable » qui fasse équilibre entre tous les êtres et toutes les choses...)
Nos rituels s'inscrivent dans cette « Voie » et ne peuvent être « opératifs » que dans cette juste mesure...
Il ne saurait y avoir de relations véritables et profondément établies entre l'humain et le divin que dans cette sage mesure où nous soyons et nous demeurons, individuellement et communautairement, en équilibre et en harmonie soit branchés, avec ferveur et parfait entendement, sur cette haute fréquence appelée l'Amour !
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Etre et Nature...
Le mot nature contient les lettres qui forment les mots ART et NU.....
L’Être naît dans une nudité totale appelée à être recouverte de différentes façons au cours de sa vie... (Et ce physiquement mais aussi métaphysiquement...)
Il apparaît que seul un nouveau dépouillement ou des dépouillements successifs lui permettront de recouvrir, de cette façon, ce qui constituera son « essentialité » existentielle....
Ne faut-il pas être nu pour concélébrer l'acte d'Amour ?...
La nature livre sa totale nudité à notre regard et ce qu'elle cache se réserve à la vérité de nos sentiments...
La nature ne porte pas de masque... Elle se dévoile telle qu'elle est, « naturellement » et la notion de pudeur ou d'impudeur ne la concerne pas...
Ce qui est beau, c'est le clair et aimant regard que nous portons sur elle...
La nature nous invite à être des « créateurs », à mettre au monde non seulement un « art de vivre, de bien vivre », mais aussi un art qui soit l'expression sous la forme qui nous convient et qui jaillit de nous-mêmes, de ce que nous souhaitons apporter et offrir au monde qui soit l'enfantement authentique de notre esprit, de notre pensée, de notre inspiration spécifique et singulière...
Prendre un "bain de nature", c'est faire recouvrance de l'essentialité de l'existence... C'est dresser l'autel, le plus dépouillé possible, pour recevoir et accueillir l'Offrande de la Vie...
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Aimer, être aimé...
C'est là, sans aucun doute, l'expérience sensorielle la plus intense qui soit ; une expérience de nature « alchimique », c'est à dire qui procède de phases évolutives de « transformations » successives qui amène le domaine « physique » vers une métaphysique, le corporel vers un état spirituel, l'humain vers des dimensions hautement et profondément sacrée, mais ce, pour autant que la conscience soit activée et animée en ce sens par convocation et assemblée de tous les sens alors sollicités en convergence de dons et d'offrandes réciproques....
On pourrait lors évoquer cela sous le terme de « concélébration » du vivant »...
Chaque partenaire relationnel, conjoint de cœur et d'esprit, co-participe aux étapes progressives qui aboutissent à une forme « d'implosion interne » à la fois individuelle et comme « Une »...
Il y a fort peu d'expériences « sensorielles » , émotionnelles, qui mènent à une telle intensité elle-même difficilement « descriptive» et « transcriptrice » dans un langage humain...
L'expression poétique peut toutefois et parfois en faire une « approche » de même que le chant, la musique ou la danse dont les chorégraphies ou les partitions corporelles sont directement inspirées et animées....
C'est une sorte d'état de « douces et tendres fièvres », une forme d'ivresse qui modifie l'état de conscience ordinaire au point de provoquer une transcendance totale de l'Être qui s'adonne avec ferveur et mutuellement aux dons et à l'Offrande de Lui-même, une Offrande réciproque simultanée ou alternée...
C'est là également une concentration aimante, amoureuse, voluptueuse de toutes les facultés et capacités d'un individu à « aimer et à être aimé » ; tout ceci en un équitable et intimement partagé « retour d'Amour »...
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Sculpture moderne à Lanleff
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