REFLEXIONS BRAN DU : FAIRE CHOIX / DU DUALISME ENCORE ET TOUJOURS ! 2022 20 12 DECEMBRE
Photos Bran Du
Le dualisme encore et toujours...
Bran du réflexion Décembre 2022
La manifestation de la Roche au Fées est symptomatique des oppositions dualistes auxquelles nous sommes confrontés depuis fort longtemps...
Tant que celles-ci demeureront enfermées, cloisonnées dans une dualité antagoniste et inconciliable les affrontements perdureront et les problèmes soulevés et induits par cela de même....
Comment résoudre de telles oppositions exprimant des vues, des conceptions contraires et divergentes et inhibant toute évolution et avancées conciliatrices ?
André Breton, le poète et philosophe du surréalisme nous invitait à concélébrer dans ce cas la « noce des contraires »...
C'est-à-dire à passer du binaire de la situation à un ternaire de résolution...
Ce que l'on appelle aussi une « transcendance » laquelle à pour fonction voire vocation de ramener à une unité d'entendement et de compréhension satisfaisante pour le partenariat antagoniste en présence...
Exposer une thèse, exposer l'antithèse, puis réfléchir à la conception d'une synthèse relève d'une pensée liée au « ternaire » et c'est là un exercice salutaire particulièrement délaissée dans la conduite de l'existence humaine...
Ce recours opératif au ternaire est aussi le gage d'un retour à une unité de perception et de solutionnement...
C'est ce que prône toute sagesse, toute spiritualité, toute philosophie véritable et authentique et ce depuis qu'une conscience sensible et intelligente est à l’œuvre au sein même d'une humanité digne de ce nom.......
Habituellement se confrontent des arguments pour et des arguments contre, plus rarement les premiers et majoritairement les seconds...
Faire obstacle « pour » et bien plus positif, objectif et productif que faire obstacle contre....
En l’occurrence s'oppose sur le site de la Roche aux Fées l'idée d'une nécessité impérative d'aménager le site selon des critères et des arguments mis en avant et de l'autre l'idée qui se veut « ménager » le site plutôt que de « l'aménager »....
Tout n'est pas irrecevable dans cette affaire, mais tout se doit d'être bien formulé, argumenté et pesé et surtout en terme global d'équilibre et d'harmonie et ce pour tous les composants de ce site...
La notion d'inter-dépendance entre tous les éléments constitutifs de ce « problème » se doit d'être centrale ?
Quels « bénéfices », améliorations réelles, acceptables, supportables, envisageable, propose, assume et assure le projet présenté et sur la base de quel véritable dialogue ?
Cette problématique dépasse et de loin une situation locale spécifique car il s'agit au-delà et par-delà de cela du rapport et de la relation que notre humanité entend instruire, enseigner, traduire concrètement dans les faits et construire avec la Nature et sa Mémoire ancestrale et nos héritages spirituels, philosophiques, culturels, traditionnels...
Il s'agit du comment habiter au mieux la Terre qui nous maintient en Vie ?
Du comment concevoir une pensée symbiotique qui nous maintient accordés et ajustés, en résonance ajustée et en concorde avec tout le Vivant de la Vie, visible ou non ?...
Car l'enjeu considérable et le questionnement majeur se tiennent là et nulle part ailleurs...
Quel rapport, quelle relation souhaitons nous incarner et vivre avec tout ce qui nous entoure et nous enveloppe et qui n'est pas nous mais dont nous dépendons pour notre existence même ?
La question et ses réponses adéquates concernent prioritairement les rapports, les relations que nous entretenons « approximativement » et « pulsativement » avec nous mêmes
Ce sont des choix fondamentaux de « société » humaine et nous nous sommes gravement plantés dans les orientations mises en place, sur les axes et directions de développements retenus...
Nous avons cru que des formes et pratiques religieuses, que des concepts politiques et idéologiques, qu'une désacralisation de notre rapport à la Vie, qu'une hyper matérialisation de l'existence, qu'une exploitation sans limites de nos ressources naturelles, qu'un consumérisme effréné, qu'un scientisme exacerbé... allait nous procurer un bonheur tant attendu, souhaité, espéré et il n'en a rien été, bien au contraire, le ciel de notre avenir s'est considérablement assombri en amenant avec nous une part conséquente de la Création au bord du précipice de notre orgueil et de notre arrogance !...
Nous avons faits les mauvais choix et nous devons en subir et la génération à venir avec nous les conséquences et effets désastreux...
Ils nous appartient donc de « réparer » nos erreurs sans reconduire les causes néfastes en résultant...
En bannissant une pensée unique et les rails qui mènent à l'uniformisation stérile et aseptisée des êtres et des choses, en refusant d'être pris en tenaille entre une chose et son contraire, en tournant le dos aux affrontements absurdes et stupides, nous proposons de mettre en idées, en réflexions, en pratique et en œuvre, en expérimentation alternatives et en innovation, individuellement puis communautairement, ce qui est de nature à nous restituer et à fortifier notre propre et vraie nature laquelle ne se réalisera concrètement et objectivement que dans un fort sentiment d'étroites et stimulantes interdépendances avec le Vivant de la Vie ici et maintenant ce qui implique des notions d'entendements et de compréhensions accessibles pour chacun et pour chacune d'entre nous...
Notre « humanité » à faillit à ses propres fondements, étudier le pourquoi de cela, en identifier les mécanismes et les courroies qui mènent d'une cause à une conséquence est une première étape laquelle se doit d'être suivie d'une seconde : comment remédier positivement, efficacement, objectivement à cet état de faits et de situations...
La « voie du milieu » est une voie de sagesse universelle qui tend à concilier, à réconcilier, ce qui s'avérait inconciliable jusqu'à présent dans nos sociétés dites « modernes »...
Nous sommes ainsi amenés à développer en nous-mêmes, par nous-mêmes, pour nous-mêmes et au bénéfice de tout le vivant qui nous entoure des capacités et facultés de « médiations »... soit l'art de faire la juste part des choses...
Il y a une juste mesure entre une prédation absolue et l'absence totale d'intervention et celle-ci consiste à trouver le « point » véritable qui est en capacité de réguler, de solutionner, toute opposition...
Ce à quoi nous invite la Triade première du Barddas ( le Livre des Bardes Gallois.) Un enseignement véhiculé oralement et fort ancien mit pas écrit par les moines copistes et qui conserve toute sa pertinence dans un processus d'actualisation qui la revisite...
Le choix pour la Roche au fées réside en ceci :
Oui ou non devons nous accepter un « réaménagement » du site selon les projets retenus par les aménageurs et décideurs porteurs de celui-ci ?
Si nous restons dans un cadre de pure rationalité, d'utilitarisme, de bénéfices matériels, économiques, financiers attendus... nous amputons notre décision, notre éventuelle validation, de bien d'autres dimensions qui sont celles qui s'opposent à ce que l'humain demeure à être l'un des plus grands et efficaces prédateurs du Vivant !....
Il est vrai que son « interventionnisme » forcené et obstiné est généralement calamiteux ! ....
Un raisonnement bien et solidement mené se doit pour une appréciation adéquate de tenir compte de tous les facteurs qui environne la problématique énoncée...
Notre pensée n'est pas constituée de l'emploi d'une seule zone de notre cerveaux et si nous sommes dotés de plusieurs zones c'est bien qu'elles sont toutes aussi nécessaires et prêtes à l'emploi si nous faisons appel à elles...
La dite pensée ne peut et ne saurait reposer que sur notre « instinct » même si celui-ci n'est pas à négliger selon les circonstances....
Le domaine de la « raison », de la rationalité intellectuelle ne peut prétendre solutionner tous nos problèmes à lui seul....
En l’occurrence et pour ce qui concerne notre sujet local qu'elle est la part « raisonnable » de ce projet que nos facultés sensibles, émotionnelles, affectives, aimantes, écologiques, naturalistes, artistiques, poétiques, spirituelles, philosophiques... peuvent considérer comme soutenable et sous quelle réserve de « ménagement » du site face à un aménagement rudement et technocratiquement imposé ?
Nous sommes encore ici au Moyen-Age quand la Nature est tenue hors les murs et ceux qui l'habitent de même...
C'est un lieu de « perdition » dont ont a certes besoin mais qui fait extrêmement peur et qu'on évite de fréquenter de ce fait ou encore avec des précautions....
Cet « embroussaillement » forestier qui, la nuit tombée, se teinte de terreurs diverses véhicule des images d'abandon, de désertification, d'ensauvagement, de désolation, soit un ensemble
de critères générateurs de fortes craintes et d'appréhensions...
Cela s'est amoindri de nos jours mais subsiste encore en des proportions diverses...
Un autre aspect consiste aussi à vouloir disposer de forêts « propres », régulièrement nettoyées et parfaitement entretenues, ce qui amène la transformation progressive des bois en parc urbain normalisé selon les architectures qui prévalent pour des espaces dits publics...
(Ou la sécurité, le confort de circulation, la fonctionnalité urbaine, priment sur toutes immersions poétiques et sensibles...)
C'est là le fort risque qu'encoure comme bien d'autres sites, hélas, le site de la Roche aux Fées...
Finalement de quel côté penche les bienfaits espérés, souhaités et attendus ?
Nous savons et nous regrettons que trop souvent la rationalité l'emporte avec un besoin de sécurité instrumentalisé au demeurant...
Mais ceci encore et toujours au détriment de ce qui nous lie et relie avec l'essentialité de notre existence : notre rapport de symbiose, de résonance, d'accordement adéquats et ajustés avec la Vie dans toutes ses diverses, multiples et incroyables expressions et manifestations !.....
Nous sommes lors privés et sevrés de « cosmunions » authentiques et véritables avec Elle d'où d'ailleurs les maltraitances qui s'ensuivent !
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