REGARD SUR D'AUTRES TRADITIONS LE BOUDDHISME 2018 BRAN DU 01 03 MARS
Regard sur d'autres Tradition : le Bouddhisme
Bran du 01 03 2018
Si l'on se réfère à l'histoire relatée bien après sa mort, le Bouddha aurait eu ses « révélations » quant à sa doctrine et ses concepts non pas en martyrisant son corps par une ascèse des plus rigoureuse, mais au simple contact d'un environnement naturel (campagne paisible, forêt, rivière, arbre accueillant...)
Dans les récits qui relatent sa vie il est dit qu'il fût le fils d'un roi et donc prince lui-même (en fait il aurait appartenu à une certaine noblesse mais non « royale ».)(Il serait né au Sud de ce qui est le Népal aujourd'hui et ce il y a un peu plus de 2500 ans.)
Son père aurait tout fait pour qu'il prenne sa succession jusqu'à lui cacher la misère du monde, mais il vît celle-ci et la souffrance du dit monde et décida de quitter sa femme et son nouveau-né pour mener une quête spirituelle à la recherche d'une méthode, d'une conception, lui permettant de faire face positivement à l'emprise de la souffrance humaine...
Les doctrines en cours dans le brahmanisme ne lui convenaient pas et ne répondaient pas à ses interpellations.
Il partit donc sur un chemin de quête et rencontra d'autres compagnons avec lequel il fit route pendant un certain temps avant de se séparer d'eux ne partageant pas leurs idées...
C'est au cours de ce périple d'environ six années ; périple ponctué de doutes et d'expériences basées sur des privations et des méthodes réprimant le corps et ses désirs qu'il tira une conclusion logique des expériences menées aboutissant à la nécessité de se concentrer sur l'esprit sans avoir à martyriser le corps...
Les constats déduits :
Tout est éphémère (corps, chose, pensée, âme, esprit...) et sujet à un changement permanent donc à l'instabilité et à l'inconstance...
Le soi dans l'état de permanence ne saurait exister...
La souffrance procède elle aussi d'une impermanence...
Concevoir la « permanence du soi » est une erreur qui entretient quotidiennement la souffrance à travers la déception et la désillusion... Cela développe l'égoïsme et l'égocentrisme...
C'est à l'âge de 35 ans dit-on qu'il tira des conclusions logiques de ses expériences menées jusqu'alors... (Il s'agissait de trouver un sens à l'existence, de s'engager sur la voie de l'éveil afin de trouver une réponse efficace et pertinente à l'emprise de la souffrance et aux façons de faire cesser celle-ci...)
On appelle « Samsara » le cycle successif des morts et des renaissances...
Dans ce processus la souffrance continue d'accompagner chaque cycle.
C'est à cela que le Bouddha s'attela en premier en rejetant tout d'abord les superstitions et croyances en cours... Il fit lors appel à son esprit rationnel...
« Il osa penser l'impensable »...
Il chercha donc des explications logiques non limitées par les conceptions religieuses de son époque...
Le pouvoir des Brahmanes était grand, mais non sans abus et excès car privilégiant une caste ( la plus aisée et la plus riche) parmi d'autres castes dévalorisées...
Il fallait en finir avec l'illusion du soi, trouver une porte de sortie au recyclage de la souffrance, obtenir des explications censées sur le sens de la vie humaine et mener, à son propre niveau et sans influences extérieures, toutes les expériences faisant appel à la « plasticité de l'esprit »...
C'est une recherche d'une voie médiane, d'une voie du « milieu » faite de pondération, de modération, recherchant elle aussi à co-participer d'un entendement majeur avec les forces naturelles et au maintien du bon ordre cosmique (en fusionnant l'âme avec les éléments et leur équivalent cosmique.)...
On se libère des diktats du soi et des « distractions et interférences extérieures », des impacts physiques et psychiques induits, en créant une union entre le microcosme, l'individu et le macrocosme...
La conception d'une « âme-monde » est alors un vecteur de libération... C'est donc d'une âme universelle qu'il s'agit laquelle constitue une réalité bien plus avancée que toutes les conceptions antérieures alors en cours...
L'entendement était dans la « forêt », sous l'arbre des saisons, près de l'écoulement paisible des sources et rivières et nulle part ailleurs que dans les territoires de l'être animé d'un esprit revisité par la blanche et sereine lumière... (C'est en un lieu appelé Bodh Gaya qu'il eut ses « révélations » majeures.)...
C'est en pratiquant une vie nomade que le bouddha éveilla son esprit et qu'il pu alors tenir des propos perspicaces et concevoir peu à peu une philosophie adaptable à son environnement humain et naturel...
Il pouvait dire et enseigner alors ceci :
Donner vie à votre propre transformation...
Connaissez-vous et le monde se révélera à vous...
Vous avez toute facilité pour opérer votre propre changement...
Vous pouvez lutter contre l'envie, l'égarement, l'ignorance, la haine...
Seules importe la sagesse, une éthique de vie, (et la compassion absolue)...
La libération vient de l'intérieur de vous-mêmes...
Torturer le corps ne sert à rien, seul l'esprit est réellement opératif et efficient...
Notre responsabilité est pleine et entière...
Partagez vos expériences...
L'intention qui précède est plus importante que toute action qui la suit...
Il s'agit de « penser l'action » avant de la mettre en œuvre...
Concevoir l'au-delà ; c'est accéder au Nirvana lequel dépasse tout entendement...
La vérité est un chemin qui met fin à la souffrance...
Elle implique une liberté de penser, une forte empathie avec le vivant du monde et de savoir réellement qui on est, ce qui nous anime et quels entendements nous avons de l'existence et de l'au-delà de celle-ci...
Tout changement est à la fois sociétal, philosophique, culturel et spirituel...
(Il se fait avec ou sans « dieu ».)
Le « karma » (une notion démocratisé par le Bouddha) n'est pas le fait d'une classe privilégiée ni l'objet de rites et de cultes réservés et destinées à une seule classe, mais il concerne tous et chacun...
Tendre sans cesse vers le bon et le généreux...
Porter à amélioration tout ce qui peut l'être...
Etre le moteur et la dynamique spirituelle de sa propre « mutation »...
...............................................................................
Notes : Un regard contemporain poserait la question du rôle du féminin tardivement incorporé et admit dans les communautés monastiques déjà au temps du Bouddha et de la nature réelle de l'implication « politique » au sein de la société humaine (au sens du souci de bon entendement entre les hommes et les femmes en leur citée), mais aussi sur la relation entre le moine et sa famille humaine considérée à l'époque comme un frein et un encombrement dans la quête spirituelle menée...
L'interrogation porte aussi sur le fait que la recherche du « mérite » et de la libération individuelle concentre la pensée et les actes sur cet objectif jugé essentiel et ceci peut être ou parfois au détriment de l'implication et de l'animation plus collective et des liens familiaux !...
(Le brahmanisme s'est largement maintenue du fait qu'il semble s'incorporer davantage dans le tissu communautaire.)...
...........