Samain 2011 : De la Déesse de l'Année
Samain revue, Message N° 100 (revue du Groupe Druidique des Gaules) sous la plume de Andannagnatos (extraits)
De la « DEESSE DE L’ANNEE »
La déesse immortelle est une, triple et néanmoins duelle pour signifier les deux grandes saisons de l’année… La déesse terre est très vraisemblablement l’aspect le plus hautement préhistorique de la Grande Déesse. A cette symbolique première est associée la lune… Elle est clairement Un ou Une… première et primordiale (correspondant au nombre 1)…
Le noir c’est celui de la nuit et du monde souterrain ; domaine des potentialités, des germes, des gestations tout autant que celui de la mort et ce dans une optique de régénération cyclique…
Cette déesse une et triple depuis la Préhistoire est donc aussi duelle en tant que maîtresse du cycle de l’année. Elle est la « Déesse Année »… Il s’agit d’un dualisme à l’intérieur de l’unité… Chaque année la nature renaît et meurt selon deux temps ou saisons… On évoque les « Banshee » ou Bansid en gaélique (Femme du Sid), ou Ban Thuata (Femme du Nord ou de gauche)…
Il y a une permanence de traits préhistoriques dans les traditions celtiques lorsqu’il s’agit de la Terre-Mère et de sa fertilité dont le roi est le garant suprême…
« Nuit d’hiver est mon nom » ainsi s’exprime Sin, la fée, sorcière et déesse annonçant la mort du roi Muirchertach mac Erca la nuit de Samain…
Comme le saumon, « il nous faut aller vers l’amont, vers la source, vers une eau plus vivante et plus claire. » Bernard Clavel « le Carcajou »
La polarité divine féminine est antérieure aux dieux. La déesse Lune visiblement meurt et renait sans cesse chaque mois lunaire…
La Déesse est tantôt une belle jeune femme ou une vieille et laide sorcière que le roi doit épouser. Boand dissoute en l’eau de la Boyne paraît mourir mais elle signe plutôt son aspect profond et sa véritable Nature de Déesse éternelle présente dans les eaux très primordiales, inépuisable substance du monde avant même l’apparition de tout autre élément. Brigite est présente au côté du Dagda à Samain sous son aspect de Morrigan… (Adonis meurt et renaît chaque année. Aphrodite est immortelle. Elle est la première Aurore accomplissant l’inceste primitif, selon Philippe Jouet. Il nous faut admettre sans trop de réserves l’immortalité, la fondamentale éternité, la force, la souveraineté de la Déesse, supérieure à tous ses fils, dieux et rois confondus…
Pour les indianistes, si les dieux sont des «Puissances », ils tiennent celles-ci de leurs rapports avec la Déesse-Mère, cette Shakti (En sanscrit Puissance). Elle est ces éternelles, inépuisables, substance et énergie du monde…
Les mystères de Deméter et ceux d’Osiris enseignaient ce savoir traditionnel. A Eleusis le phallus et le grain de blé jouaient un grand rôle…
Philippe Jouet parle à propos d’un règne annuel renouvelable « d’un fond originel et inaltéré. »