REFLEXION : SERVIR... QUI ET QUOI ? BRAN DU 05/MAI 2015
Qui sert qui et quoi ? Réflexions 13 05 2015 Bran du
Préliminaire :
Ces réflexions menées périodiquement reposent sur des faits et des situations rencontrées et interpellatives ; elle sont issues de la vie elle-même et des comportements et attitudes manifestées à son égard ou sans égard pour elle et ce qu'elle anime en terme de beau, de vrai, de juste, d'équitable........
Elles puisent dans des expériences humaines et relèvent des contradictions, des déséquilibres, des dissonances, des disharmonies, des manques de loyauté, de discernement, de maîtrise, d'appréciation dont l'ensemble est fort préjudiciable à chacun, aux autres et à toute la création entraînant des conséquences diverses et variées et ceci, à des degrés plus ou moins graves selon la nature des pensées et des actes mis en œuvre et l'intention positive ou négative qui les produit....
La Vie est un enseignement permanent qui nous fait leçon d'être, d'objet, de sujet et de chose...
Sachons retirer de cela (au sein de constats lucides, objectifs, faisant l'économie de jugement de valeur si possible) les éléments, les mécanismes, les processus, les entendements, qui génèrent les résultantes fastes ou néfastes de causes à effet et pesons et mesurons cela avec tout notre bon sens et toute notre intelligence « éclairée »...
Nos erreurs, égarements, faiblesses, travers sont liés à notre « condition humaine » est peuvent amener à prendre en compte des « circonstances atténuantes », mais cela ne doit jamais enlever à un homme ou à une femme sa « part de responsabilité » ; part en laquelle se tient sa dignité, son « humanité » et sa propre liberté....
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Un chemin initiatique au sein de notre Tradition implique des « pas sages » progressifs et évolutifs d'un état et d'un plan de conscience, d'éveil, de compréhension, de maîtrise, de connaissance, de discernement, à un autre... et ceci au « rythme et à la mesure » de celui ou de celle qui « serpente » sur la Sente de lumière , qui s'y égare ou s'en détourne aussi....
La question se pose « honnêtement » , lorsque l'on s'engage et que l'on s'investit dans une quête autant philosophique que spirituelle, de savoir qui va être « servi » au sein de cette démarche ; soi-même ou la Tradition que l'on est censé avoir choisi en toute liberté, responsabilité et conscience afin de donner plus de sens à notre vie, plus de densité, vérité, authenticité à notre existence ?
Nous avons besoin « biologiquement » de valorisation et de gratification, de « reconnaissance » afin d'avoir le sentiment « d'exister » et ce, en tant qu'individu, singulier, spécifique, unique et cependant pluriel et aussi semblable aux autres ; des autres qui permettent par un effet miroir, de plus ou moins bonne qualité, plus ou moins « réfléchissant », de nous donner vie et visage socialement parlant...
Ceci est naturel, sain, nécessaire et même indispensable...
Mais, ce besoin quasi « primaire » se doit de demeurer dans un équilibre qui, dépassé, entraîne vers un excès appelé l'orgueil ; lequel génère à son tour le mensonge voir la cruauté et la violence....
Tout excès nous fait perdre notre « Verticalité » d'Etre et nous fait pencher vers le déséquilibre et la disharmonie avec les funestes conséquences que l'on sait, mais que l'on oublie bien trop souvent !
« Servir » la Tradition, ce n'est ni desservir ni asservir l'humain, la nature, la vie....
C'est donc ne pas être en totale contradiction avec ce qu'elle contient, transmet et prodigue en ses enseignements majeurs et premiers, en son éthique exigeante, en ses concepts élémentaires et essentiels....
Il y aura toujours ce point de « Vérité » qui fera équilibre entre toute forme d'opposition pour autant que l'on déplace notre « curseur » existentiel des zones excessives pour le ramener au milieu, au mitan, au point médian et central, régulateur et « harmonisateur » de tout être et en toute chose....
Là est la « Ligne de Force » de notre Tradition comme de toute sagesse authentique (et elles ne manquent pas de par le vaste monde et notre vaste mémoire du monde !)...
La fonction sacerdotale (plus que toute autre fonction peut-être au regard des grandes responsabilités morales, philosophiques et spirituelles qu'elle comporte) requière la Maîtrise et le sens éclairé et efficient de la Médiation, le discernement objectif et la régulation nécessaire....
C'est une lourde et pesante fonction qui ne s'acquière qu'après un long parcours semé d'épreuves souvent redoutables, d'événements dont on a su retirer la claire et limpide substance et la lumineuse compréhension...
Cela demande une conscience active et sans cesse avivée dans son regard, son écoute, sa perception, ses apprentissages successifs, ses confrontations, ses propres contradictions, ses forces et ses faiblesses, ses luttes et ses épuisements....
On comprend mieux combien il fallait, aux temps anciens, d'études assidues, multidisciplinaires de surcroît, afin d'acquérir les bases enseignées et leur mise en pratique adéquate !
On s'empresse aujourd'hui d'acquérir des postes, des grades des fonctions souvent poussés par des désirs ambigus ou par un égo qui ne sait se donner de limites et qui, plus est, par un « encadrement » humain qui prend assez souvent appui sur cela pour se valoriser soi-même à ses propres yeux et aux yeux des autres !....
Cette « précipitation » sert le paraître et dessert l'Etre qui se doit de progresser et d'avancer, pas à pas, entendement par entendement, acquisition par acquisition, maîtrise après maîtrise, échelon par échelon de connaissance... etc... (Trop de précipitations mène au déluge !)...
Promouvoir de façon prématurée à des fonctions et responsabilités qui s'avèrent ne pas être suffisamment acquises de cœur et d'esprit, qui ne comportent pas encore les facultés et compétences avérées, à pour triste et fâcheux effet non seulement de mettre la personne promue en difficulté dans l'exercice de son grade ou de sa fonction, mais contribue à affaiblir et à fragiliser l'ensemble de la « pyramide » ou de la « chaîne » de transmission de la Tradition et nous pouvons tous et toutes en constater et en déplorer les très sérieux dégâts !....
(Car cela engage non seulement le « présent » de la Tradition, mais également tout son avenir !)...
Certes, un individu peu scrupuleux et/ou influencé par une hiérarchie qui flatte, elle-même, directement ou indirectement, plus au moins consciemment, par cette intermédiaire ou entremise, son propre « égo », cautionnera lui-même l'attribution valorisante ainsi reçue...
Que de « collèges » a avoir voulu démontrer leur « importance » à partir du nombre de leurs adhérents et du nombre de leurs dignitaires en précipitant dangereusement toute la filiation initiatique afin d'aboutir à cette « représentation » ?
La qualité d'un « collège » ne s'évalue pas à partir d'un « nombre », mais dans la qualité, l'authenticité, la vérité, la profondeur et la « densité » d'Etre de ses membres qui peuvent être peu nombreux, qu'importe, mais animés d'une solide fraternité, d'un sens aigu de l'entraide, d'une réelle convergence de Cœur et d'Esprit, d'une exigence inébranlable en terme d'authenticité, d'effort, de progression mutuelle, d'écoute et d'attention conjointes... Et qui cultivent, entretiennent, favorisent tout ce qui peut participer en bienveillance et en bienfaisance à l'heureuse Vie du Cercle aimant et fervent qu'ils forment ainsi....
Les textes anciens nous rappellent que c'est au « Maître », à l'Enseignant, au Transmetteur, de se mettre toujours à la portée de ses « Mabinogs » ou « Disciples » en tenant compte de la spécificité de chacun et de ses rythmes de progression et facultés d'acquisition....
(Tagore le poète nous disait « On ne tape pas sur les bourgeons pour faire éclore les roses ! »)
Le « Maître » est déjà en chacun des « instruits » et c'est à l'Enseignant de faire en sorte que, peu à peu, il vienne au Grand Jour et dans la Lumière et ce, en Conscience, Authenticité et Vérité....
Servir se fonde et se forge dans le don, la conscience, l’honnêteté morale, philosophique, intellectuelle et spirituelle...
Si je suis au Service véritable et authentique d'une Tradition qui fait de moi ; qui tend à faire de chacun, un Etre le plus accompli possible ce n'est pas pour nourrir un orgueil et satisfaire un égo en « déspiritualisant » ce que l'Esprit a amené à Lui et dans sa Lumière !
Nous sommes les Servants et la Servantes de cet Esprit et ce avec humilité, mais aussi avec une joie authentique ; dense et intense dans les émotions sincères qu'elle produit en soi et autour de soi...
Servir la Tradition c'est passer progressivement, avec sens et intelligence, du « moi » au « Soi »...
C'est replacer ce « moi » à la place qui doit demeurer la sienne en maîtrisant le mental qui se sert d'une ambition démesurée à paraître pour renforcer son emprise sur le genre humain et l'individualisme forcené qu'il contient...
Le Soi est dans le don soit le « Don de Soi » !
Si nous oublions ou délaissons ce « don de soi » alors nous nous égarons dans les marécages de la puissance, du pouvoir, de la domination, de la possession, de l'asservissement même de la vie et nous cautionnons et validons une société matérialisée à outrance ; esclave de ses pulsions égotiques et portée vers la destruction et le chaos faute de Lumière en de telles obscurités...
Lors, et en conclusion, sachons clairement, véritablement, qui et quoi nous servons en servant notre Tradition !