Les dits du corbeau noir

SOLSTICE D'HIVER 2012 : Partie VII

SOLSTICE d’HIVER  Partie VII   25 11 2012   Bran du  2005

ETRE OU PARAITRE   Réflexion hivernale   Bran du

Nietzsche nous entretenait, au sommet de son Verbe, de « L’ELOIGNEMENT DANS LEQUEL NOUS VIVONS… » et ce par rapport à notre être profond, à nos plus vitales et substantives aspirations… Notre être est fondamentalement « instrument de joyance » ; (demeure et maison du jouir aurait dit P Gauguin),  mais nous pouvons mesurer et constater, chaque jour, la distance entre nos potentialités, dispositions et capacités à « vivre intensément et joyeusement la vie » et la « tiédeur » pour ne pas dire la « pâleur » avec laquelle nous manifestons généralement cette « joie de vivre » et le peu de force, d‘énergie et de lumière que nous nous accordons pour célébrer et concélébrer la « pleine et réjouissance conscience d‘habiter la dite vie. »…

Que voulons-nous vivre ? Comment, de quelle façon ? Quel désir associé à quelle volonté et pour investir quoi ? Pour répondre à quelle questions existentielles, à quelles attentes fondamentales, à quel besoin essentiel et primordial ?

Il est possible pour « tenter » d’apporter des éléments à de telles interrogations de renverser le questionnement en se demandant par exemple :
Quelle sorte de vie ne voulons-nous plus cautionner, valider ? Que puis-je servir qui ne soit pas asservissement de moi-même et des autres ? Qu’entretenons-nous de « vie » qui ne soit pas la « Vie »
telle que nous la concevons, la percevons, l’entrevoyons et l’espérons ?…

En quoi nous reconnaissons-nous dans l’image, dans les formes que nous projetons, le Verbe que nous énonçons, l’échange que nous pratiquons, l’œuvre que nous mettons au monde ?…

Sommes-nous encore capable de discerner, de comprendre, d’analyser les « distorsions » dans l’instrumentation du vivant que nous sommes… Sommes-nous en accord, sincèrement accordé, avec les vibrations que nous voulons émettre au sein de la symphonie du vivant, du concert des saisons et de l’univers ? Sommes-nous à l’unisson ou en dissonance avec le Chant du monde et des mondes ?

Quelles « fleurs de poésie » avons-nous semé dans l’endormissement hivernal du vivre ?…

Parmi les réponses que nous pouvons apporter individuellement et plus spécifiquement, il est des critères communs à leur accompagnement comme :
L’honnêteté intellectuelle, la sincérité des analyses de situation et de fait, l’absence de complaisances,
une exigence d’investissement dans les bilans et constats opérés, la mise à l’écart de jugement de valeur envers soi-même et nos relations, le bannissement de toute forme de « culpabilisation », un regard « objectif » et serein sur les « manquements constatés » et les outils et moyens pour remédier à des équilibres et harmonies rompus ou distendus ou pour en instaurer là où ils font encore défauts…

Si le « programme » s’inscrit dans une dynamique qui se veut authentique, sincère et véritable alors la volonté saura trouver le chemin des avancées et des progressions espérées…

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Parmi les « outils » dont nous disposons en tant que membre d’une communauté de « Questeurs de Vie » (Au sens de la recherche d’une éthique  accompagnée et soutenue par une quête spirituelle…),
il à l’espace consacré dans la Roue de l’année aux rituels jalonnant notre marche saisonnière qui va « de lumière en lumière »… (Soit le temps que nous accordons, « dans l’accord et le don »,  à une relation privilégiée entre l’humain et le divin, le profane et le sacré.)   …

C’est là un « espace/temps » fondamental et vivifiant, chaleureux et réconfortant, qui nous offre en tant qu’être « une plénitude de l’étant dans les eaux calmes, ferventes, aimantes et sereines de l’instant… »

Les « Rituels » sont vraiment des « outils » merveilleusement adaptés à une volonté de Vivre, de CO-Naître, de percevoir, de participer, de ressentir, d’animer, d’échanger, de partager en cette « plénitude d’être » au sein d’une fraternité aux bras, au cœur et à l’esprit immensément ouverts…

Notre Tradition, qui est sagesse et spiritualité,  nous invite à être des artisans, des forgerons, des puisatiers, des enlumineurs, des passeurs, des pontonniers, des novateurs…du Vivre…

Nous souhaitons ouvrer en Elle et avec Elle dans l’alchimie des transformations et des métamorphoses… Vivre avec tous nos sens convoqués, en toute connaissance, lucidité et conscience les processus offerts à notre « Evolution »…
Nous voulons mettre au monde cette part de nous-mêmes ambassadrice d’un tout qui nous constitue et dans lequel nous nous reconnaissons entièrement…

Alors je pourrais apporter des éléments de réponse à la question… Quelle signification à pour moi le fait et l’état d’Etre au Monde ?

Bien souvent la dite réponse se trouve en amont du fleuve de la question…

Lors, retour à la Source, à la Souche, à l’Origine…Pour l’être se faisant Saumon !…

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« Trois pas pour achever, trois pas pour recréer… » Vishnu
« Il y a trois morts et trois vie, pour l’homme et pour le chêne aussi. » Barzaz Breizh (Les Séries)

« Je ne reconnaîtrai de souverain que celui qui alluma la flamme des soleils
Et qui d’un seul coup de sa main fit rouler tous les mondes. »
Chateaubriand « Le Voyage en Amérique »

« C’était le temps de l’évidence : nos rites avaient la fougue de l’épée qui fend les eaux, notre unité appréhendait l’univers… »   Philippe Le Guillou   Immortels Arthus éditeur



APPREN-TISSAGE !

 

« Veilleurs nous sommes
Et gardiens en lisière…

Périlleux est le passage
Du sombre au lumineux…
Péril en la Femme, péril en l’Homme
Péril aux heures traversières,
Peril entre tourbière et marécage
Péril pour la marche, péril pour les yeux…

Péril pour les fous qui ne sont sages
Péril pour les sages sans folies
Pour ceux et celles aussi
Qui ne savent du Rouet, la Vie et le Filage ! »               Bran du  Hiver 2005

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MANRED (Le Germe de Lumière)   sept 2005  Bran du

« Je suis Chair, je suis Terreau - Je suis Humus né de la Terre
Au fond de moi, germe la Lumière, le Grain de Blé du renouveau. »

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« Tout doux, enfant du Druide…»   (les Séries / Barzaz Breizh)

VISIONS CARDINALES    Bran du

« … A l’Ouest, l’œuvre rouge-feu, la Grande Forge, le Chaudron en ébullition, les herbes de santé, les sens affûtés et aiguisés, le tranchant de la pensée, le brasillement des songes et des rêves, l’Etre avivé par le Soufflet de l’Inspiration…

A l’Ouest, le volcan et sa lave éruptive, le sang qui met au monde le sang, la force pourpre qui fait jaillir les pierres de l’intérieur de la terre…

A l’Ouest, nos rouges territoires, le ru orangé de la minérale mémoire, les clameurs incendiées par des paroles sûres, la lance écarlate sortie des flancs solaires baignant dans la cuve d’émeraude…

A l’Ouest, le mât du désir, les flammes où s’enroulent les corps, les troncs de chair écorcés d’amour…

A l’Ouest, Le nid de plumes des femmes-cygnes, le verger aux pommes d’or, l’ensommeillement des braves,  L’aire des plaisirs, le foyer aux cents musiques, la dormition de l’Epée…

A l’Ouest encore, la barque amarrée au quai des mois noirs, l’Au-delà de la vague neuvième, L’Enfant des brumes et des brouillards…La Pomme Etoilée…

……………

Au Nord, le champs noircit de la bataille, la lutte, le combat, les braises sous les cendres, le tourbillon des corneilles dans le crépuscule des hommes, le feu sous la glace, le givre sur les lèvres qui trahissent la neige des origines…

Au Nord, la Grande assemblée, noire, rouge et blanche, les rémiges arc-en-ciel sillonnant les nuées…

Au Nord, les Îles premières des Hommes primordiaux, la Blanche virginité que déflorent en vain l’espace et le temps, le fer et le bronze pour les futures alliances…

Au Nord, La pierre trace le Cercle où la Vie prend vigueur, au Nord encore, l’assise, le fondement, des Compagnes et compagnons de l’Anneau…

Au Nord, résident les Grands Corbeaux qui, aux épaules des Dieux, dispensent vision et mémoire…

Au Nord la pensée couve l’œuf de Serpent marin lové dans la fourrure du silence…

Au Nord sont les neuf coudriers, les frayères en saumonées, le lait de la sagesse…

Au Nord le cœur est rassasié au sein de la Déesse….

Au  Nord la source des Initiés, le bassin de recouvrance, les fronts consacrés par le Triban de la renaissance…. Au Nord, Lumière et transparence…

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A l’Est, tout cela qui se lève, tout cela à se lever… A l’ Est la céleste émergence, la promesse recouvrée… La danse en spiralées des aubes et des aurores…

A l’Est, surgit un sein d’amour dans l’échancrure du jour…

A l’Est , les nuages de laine, de lin, de chanvre ou de coton, tissent l’écharpe des saisons…

A l’Est, la cape des pluies, le manteau des brumes, le mantelet aux perles de rosée…

A l’Est, Tout cela qui se déverse, s’épanche, saupoudre, se dépose et recouvre… Tout cela qui effleure et caresse les roses et les songes…  

A l’Est, Le cri enfanté dans les chambres aux accouplements majeurs… , A l’Est le Levant, l’enfant rieur…

A l’Est, les porteurs de semences, les semeurs de blé…

………………………

Au Sud, la corde frottée par l’archet et la crinière des vents…

Au Sud, la musique et le chant, la voix qui monte, la voix qui fend…

Au Sud, Le Jonc tourné dans le Chaudron… La Vibration Mère

Au Sud, Les mondes accordées à la Note première…

Au Sud, Les troupeaux assemblés près de la flute bergère…

Au Sud, Le cri conjugué de la torche de chair…

Au Sud, La voix taillée dans la pierre, la pierre roulée dans la vague ; le galet arrondi par un sang
aux milliards d’artères…

Au Sud, Cela qui s’en vient du plus profond, la naissance du son qui fait fleurir les lèvres…

Au Sud, l’océan, le fleuve, la rivière, le ru, le ruisseau, des flux et des ondes, les veines, les courants qui parcourent l’univers…

…………………………

Au Centre, Le Sein du sein, la Source des Sources, la Sève de toute racine, l’oeuf, le berceau, le cerceau et l’anneau, le Principe et l’Essence…

Au Centre, Le Moyeu de la Roue, l’Axe, le Pilier, le Poteau, le Pivot, l’Emergence… Le Maître des Flux et des Danses…

Au Centre, l’Innomé qui seul nomme, la Forge des paroles, le Silex, la Percussion, Le Rythme des saisons…

Au Centre la Triade, l’Enoncé de la Terre, la Divine Clairière, l’Athanor, l’Oeuvrier, l’Initiation sacrée…

Au Centre, la Régence souveraine, l’Etre en royauté, Le Roi en sa Reine…

Au Centre, le Cœur convoqué aux banquets et aux noces, La Gerbe moissonnée, la Corbeille des frères,  la Corne d’abondance, la Bonté dispensée…

Au Centre, L’Autel et l’Offrande, toute chose conciliée, L’Equilibre, l’Harmonie, la Paix partagée…

Au Centre, plus de mots, plus de définitions, plus de questions, l’entendement, la compréhension;
Les dit ensilencés d’une merveilleuse Présence…

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« Toux doux, enfant du Druide
Si tu ne sais pas, moi, je le sais… »   Barzaz Breizh  - Les Séries ou Vêpres des grenouilles

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INIPI, le Chant de la Terre  Archie Fire Lame Deer (Homme Médecine de la tribu des Lakotas)
Extraits :

« …Le Créateur dit : je te donnerais un esprit et tu sauras que la vie n’est que Cercles, Cercles dans le Cercle universel, Un Cercle sans fin…»

Le dit de la Femme Bison-Blanche : « Quand tu viens au centre de la Terre, prends la Pipe sacrée avec toi. Prie Grand Père le Créateur… Offre celle-ci au Nord, aux tourbillons, à tout ce qui va en Cercle, au vent et aux quatre directions… Grâce à cette Pipe sacrée, l’Arbre de vie revivra… Que tout ce qui sera donné soit partagé entre vous… »

«… Le peuple Celte, qui connaissait les enseignements des plantes, des pierres et de l’astrologie, fut le premier à subir l’oppression de la religion chrétienne. Certaines religions sont mêmes aller jusqu’à
abuser des solstices d’hiver et d’été, des équinoxes… Fixer la date de la naissance de Jésus-Christ
au solstice d’hiver et en faire la fête de Noël est un parfait abus du solstice d’hiver qui était sacré pour les Celtes des temps anciens et que beaucoup continuent de célébrer en tant que tel aujourd’hui.

Pour nous, ce jour est l’un des plus spirituels de l’année ; nous célébrons le solstice pendant quatre jours, le quatrième, le 24 décembre, est jour de fête. La nourriture que nous mangeons ce jour là est consacrée à tout ce qui s’est passé dans l’année.  L’indien prie pour le feu, il prie pour le soleil afin qu’il donne son énergie à la terre, pour un meilleur avenir. Pour que les prières soient exaucer il faut d’abord faire le Cercle et prier dans les huit directions sans omettre le Créateur et la Terre (le Zénith et le Nadir Ndr) Notre croix est équilibrée, elle représente les quatre directions du vent. Toute chose dans le Cercle va de la gauche vers la droite… Vos ancêtres Celtes utilisaient la même croix que la nôtre? C’est la croix originelle. …/… Au niveau du Grand Esprit, Le temps n’a pas de fin, il se déplace dans le Cercle…

L’Indien est un homme du Nord (Origine de sa sagesse, de sa spiritualité). A l’Origine tous les êtres étaient enseignés par l’Arbre de Vie… De l’Arbre sont nées les quatre directions, les quatre vents…
L’Homme du Nord doit revenir pour enseigner et apprendre le respect de toute vie, celui de notre Mère ; la Terre… L’Amour, le Respect et la Compréhension…

……..

« Rien ne périt, mais (comme le Soleil et l’Année) chaque Chose qui décrit un Cercle, plus ou moins grand, est renouvelée et rafraîchit dans ses Révolutions… »  Robert Kirk

« Oh ! Les grandes portes des montagnes se sont ouvertes encore et le bruit des chants et des danses parvient aux oreilles des hommes, et la Terre de jeunesse est miroitante, inondée de la lumière et de la joie de l’arc-en-ciel… Le vieil enchantement demeure dans le cœur de miel de la Terre… »
Georges RUSSEL A-E

« Ecoutons la musique de ce qui arrive… »   Fion Mc Cumhaill



26/11/2012
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