SOUS FORME DE HAIKU ET D'APHORISME 2017 BRAN DU 20 01 JANV
Sous forme d'Haiku ou d'Aphorisme Bran du 20 01 2017
à partir des photographies de Gérard Fourel
Bretagne-Tras-os- Montes Mélo Editrice
Les photos sont assez « anciennes » et l'humain omniprésent qui s'offre à la mémoire, à la fixation dans le temps d'un instant de son passage éphémère... C'est tout l'art du photographe de dérober dans l'écoulé du ruissellement quelques gouttes d'eau enrobées de lumière...
Le haiku opère lui aussi, mais par un autre procédé, ce captage d'images qui tire de l'ordinaire, qui soustrait à l'oubli, un éclat de vie, un rayonnement de sang et de chair...
Il s'agit dans un cas comme dans un autre de « donner à voir », de permettre une « représentation » la plus naturelle qui soit ; c'est-à-dire sans user d'artifices et ce, en faisant un pied de né à l'écoulé du temps... Bran du
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L'innocence à ses jeux...
Après la marelle, viendra
le damier de vie et de mort...
L'arrosoir du jardin est jaloux
de celui du cimetière ;
plus souvent rempli...
La pente est si rude
que seule la faux la parcoure...
Le temps est sans moteur...
Roulé dans la paille
l'amour sent bon
la pause d'après moisson...
Le vieux garde champêtre
A ressorti son tambour
Pour annoncer la venue de l'hiver...
Petite fille en larmes
penchée sur l'eau de la mare...
Son reflet lui a souri...
Face à l'oubli,
on pose pour la photo
mais, demain est sans mémoire !...
Noce d'antan...
De très nombreux convives...
Le chien aussi sur la photo...
Au cimetière
on change les fleurs,
mais on prie avec des mots fanés...
Sous la casquette élimée,
un homme de solitude...
Toutefois, un chat pour compagnon...
Une chapelle dressée
Plus haut que l'herbe et le rocher...
Se rapprocher pour se faire entendre...
(Dieu aurait les oreilles bouchées!)
La table, le pain, le couteau...
Autour, la famille rassemblée...
Le silence se met à table...
Soleil au zénith...
L'alouette au plus haut...
La pause se fait à l'ombre...
Au bout du quai,
Face à l'immensité,
un rêve entame son voyage...
Le regard de l'adulte
devant celui de l'enfant
souvent fait peur...
Les murets
sont poèmes de pierres
récités par les vents...
Certes, les nuages ;
les nuages amoncelés...
et pluie après !...
La robe de mariée...
Les souvenirs sont,
en corps, dedans !...
Le jour sommeillant...
La nuit somnolent...
L'homme dans l’entrebâillement...
Demain me paraît,
parfois,
comme un manège sans enfants...
Enlevez, du paysage,
les mouettes, hirondelles et corbeaux
et celui-ci jaunira...
J'imagine Dieu,
assis dans l'atelier, près d'un poêle à bois,
Rafistolant ses outils usagés...
Un mendiant
chemine dans la nuit...
La lune lui a fait obole de son disque...
Le poème du monde flottant
s'écoule et ruisselle
de source en embouchure...
Une croix sur fond de ciel...
La foi additionne
ce que le doute soustrait...
L'enfance des jeux...
Les prémices du je...
Puis, l'arrivée du Moi...
Respirer
comme on ouvre les volets en été :
A plein soleil !...
Depuis si longtemps
sur le pas de sa porte...
La rue s'étonne de la chaise vide...
L'instant est là
dense et fragile à la fois...
Le temps répugne à ce qui le fige...
Si fort, si frais le rire
qu'il est sorti, comme un oiseau,
du cadre de la photo...
Les deux villages se tournaient le dos...
Passant de l'un à l'autre ;
un papillon les a réconcilier...
Les poules, sur le marché,
se demandent avec angoisse
si c'est pour leurs œufs ou pour la marmite ?...
Le vieux lit (depuis le grand-père déjà)
dans le feu, demain,
dormira...
Pour la fiesta d'enfer,
il avait mis des ailes
à leurs petits anges !...