Sur un triptyque de Christian TUAL
Sur un triptyque de Christian TUAL : Bran du 21 11 2014
Eruptif que le Centre d'un jaillissement venu des profondeurs, du lointain magma de la pensée originelle...
Eruptif en sa lave d'aube et d'aurore ensemençant le ciel de blancs et de bleus...
Ceci pour notre propre germination, pour nos propres emblaves d'espérance...
Une fois de plus, une fois encore, s'échancre la croûte terrestre, se fendent et s'écartent les fonds marins, s'entrouvre l'abysse que nous sommes...
Il nous faut un coeur, une matrice, un sein; d'où puisse surgir l'Epée de Lumière , celle qui transcende et tranche toute dualité opposée et qui rend féconde l'idée nourrit de conciliation et d'entendement...
La roche dissimule, masque, cache son anima secret ; celui-ci seulement caressé par les houles et les amplitudes du vivre, par les entrelacs voluptueux de cette alliance faite d'eau et de feu...
Le noir taraude l'écorce du jour....
Nous sommes encore à éclore !...
Nous sommes dans ce bouleversement de schiste et de granit qui nous restitue notre "poussière d'étoile"...
Nous sommes de ce tourbillon où les vents courent fiévreusement après la jupe des saisons...
A découvert ! Nous sommes à découvert quand les vagues du mental , flot après flot, se retirent de la grève humide et luisante offerte dans toute sa troublante et féminine nudité à un regard d'amour...
Sur cette nudité étale se pose le sel de recouvrance !...
Revenons à cette anfractuosité que l'artiste à élargie dans la falaise de notre inconscient afin de faire remonter à la surface la sève ancienne, le sang consanguin aux astres et aux constellations....
En ce lieu où dialogue l'espace et le temps, la seconde clame l'éternité et impose à l'inertie la danse majestueuse et ordonnées des particules, molécules et atomes...
Nous avons oublié que nous étions, de coeur et d'esprit, partenaires et artisans, de cette orchestre divin et de cette chorégraphie infinie...
Tout est Vibration... Comment ne pas le reconnaître et comment ne pas renaître en Elle et par Elle ?
A chaque instant l'Un tend vers la Création une large paume sillonnée de rivières creusées par les ruissellements de l'Amour...
Que nous faut-il de plus pour tendre, en retour d'amour, la nôtre ?
Nous sommes cette Création, cet humus, cette argile, cette tangue, ce sable, cet ocre orange, rouge et jaune qui fait linceul de joie offert à la mort même....
Triptyque que cela...
Vison trinitaire et dynamique des vertus du Un ; ce grand Régisseur et Régent du singulier et du pluriel, de l'uni et du séparé, de l'offert et du refusé...
Nous ne pouvons appréhender, comprendre, crocher dans les mouvances externes à notre être si celui-ci n'est pas lui-même affouillé en ses tripes par une force et une volonté éclairée en ses oeuvres pour pénétrer nos propres ténèbres...
La porte est en effet "en dedans"....
Elle n'attends que cette clef forgée dans les cavernes de la nuit par notre intuition, par notre perception, par nos capacités imaginatives, inspirantes et créatrices...
L'Esprit l'a forge par alliage et alliance, mais c'est le coeur seul qui peut la faire tourner dans la serrure ; un coeur en adéquation, en ajustement, avec les marées et la course des étoiles, avec le rythme premier des premiers tambours du monde...
Pesons cela qui soulève !...
Il est tant de forges en attente de forgerons !
Les couleurs brasillent dans le cuveau de l'être...
Braises et charbons....
Le monde danse en équilibre sur la pointe d'un pinceau !....
Un triptyque dilate puis concentre....
Sa "périphérie" est le produit d'une irradiation centrale qui brasse toute la sphère du possible, toutes nos potentialités en instance d'être activées ou réactivées...
Toute forme visible ou non fait "obéissance" à ce qui la met en mouvement et la manifeste et sans lequel elle ne serait pas.... L'ombre ne se révèle que touchée par la Lumière....
Point de transes sans danses extasiées !
L'Emanation réceptionne ce que son émission à collecté "d'Informations" afin de nourrir le Centre et d'en renforcer la "puissance"... Le Sein se nourrit du Lait d'abondance... Le Coeur de la Sève "principielle"...
La houle se fracasse sur l'acéré des rocs, mais intérieurement les rocs n'en sont pas moins fracassés....
Le Grand Serpent répète son alphabet d'algues et d'embruns, lisse les plages du temps, écume à la crête des nuits et des jours....
Il n'est pas une parcelle de terre qui ne sache combien sont vastes les prairies du ciel....
Il n'est pas un seul pigment qui ne sache pénétrer la matrice des couleurs...
Enfanter, mettre au monde, parcelle et pigment... Cela s'appelle Vivre....