TEXTES DE BRAN DU SUR ONZE OEUVRES D'AURELIA LILITH 2024 11 06 JUIN
Oeuvre d'Aurélia Lilith
TEXTES en écho et en résonance avec l’œuvre de Aurélia Lilith.... Bran Du MAI 2024
Femme Première....
Là, écaille de terre, tourbe d'enchantements, argile des prémices...
Là, la Femme première éternellement gravée dans les parois d'une humanité en devenir...
Là, le triangle fécond qui préfigure et amorce le champ étoilé des symboles...
Là, le fruit opulent de ses seins en ambassade du jardin des délices, là les cascades du songe, l'arc-en-ciel des corps où s'enspiralent le temps et l'espace...
Avec tout l'offert de sa corne afin de rassasier l’inextinguible de la faim et de la soif qui hantent les entrailles et les lèvres des hommes et des femmes en quête d'essentialité...
D'abondance cette corne d'où déborde la prodigalité des dons et des offrandes, d'où s'écoule le lait d'Amour, d'où se répandent des ruisseaux de tendresse...
Là, réside le « nu » originel qui vous dénude et vous dépouille des scories accumulées des siècles écoulés.
Là est et demeure ce qui ravive en vous le doux foyer aux myriades d'étincelles...
Là, le Féminin enclos en Pierre de Mémoire, là l'interstice
où s'engouffre le poème, où se volcanise le Feu, où s'évaporent les nuées d'or et d'argent...
Là, la grotte, la caverne d'où rejaillit la source et la sève dans l'aubier fait de sang et de rêves....
Là, l'initiale de l'Amour, l'enluminure des chairs, la constellation du possible, l'envoûtement de l'Arche, le sortilège d'aimantation, le noyau de Vies, les mélodies du silence, l'enflammé des désirs, la becquée de tendresse, le roseau flexible de toute pensée ouverte sur l'invisible, l'offrande du Tout au Tout......
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Dryades :
Intimement liées aux forêts et aux bois dont elles sont les divinités protectrices, les Dryades sont des nymphes* de la mythologie grecque souvent représentées avec une couronne de feuilles de chêne et/ou formant des chœurs de danse autour d'un arbre.
Hamadryades :
Dans la mythologie grecque, les hamadryades sont des nymphes des arbres. Elles sont comparables aux dryades, sauf qu’elles sont liées à un seul arbre, et meurent avec lui s’il est abattu. Wikipédia
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On n'a pas d'équivalent à priori féminin dans le monde Celte, mais la présence d'un héros (un « homme primordial ») ayant vécu au creux d'un arbre après le déluge et ayant assisté ainsi aux diverses conquêtes de l'Irlande par des envahisseurs en se transformant en animal différent à chaque étape, oui...
Tuan Mac Cairill fut en effet témoin d'abord sous la forme d'un faucon vivant dans le creux d'un arbre de « l'Histoire d'Irlande », le Lleu gallois se réfugia lui en tant qu'aigle à la cîme d'un chêne et Diarmaid et Grainne trouvère aussi un instant refuge à la cîme d'une cormier , un « arbre de jouvence » guérisseur... Il est dit en Bretagne que les âmes reposent sur les branches les plus faibles et les ramilles d'un arbre.
(Source : Philippe Jouet Dictionnaire de Mythologie et de Religion Celtique)
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Jaillit de la chrysalide d'écorce est la Femme-fleur couverte d'une rosée de joies, rose elle-même mais sans épine, nue comme une étoile, nue comme un éclat de cristal, nue comme une aurore printanière, mue de corps et de cœur par la jouvence d'être et par les appels flûtés de l'Amour...
Dansante est cette Femme tourbillonnant dans les chorégraphies du jour, pas de feuilles à la branche de ses bras mais une sève commune dans la ramure fleurissante de ses cheveux...
Elle aussi épouse le vent et ses caresses, l'étreinte cardinale et poignante du Noroit et du Suroit, offerte est l'Offrande de chair et de désir à cela qui Fût, Est et Devient, Femme-Autel, cierge de concélébrations et résine de jouissances quand le feu advient aux fontaines de ses cuisses, au ruisseau de miel de ses épanchements...
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Le Grand Cornu, là parmi les Trois Frères de notre Préhistoire, là parmi l’aurochs et les chevaux sauvages, là encore à contempler la carte du ciel au sommet de la Vallée des Merveilles sur le Mont Bégo, là encore sur le Chaudron de Kerridwen, celtiquement offert aux Déesses et aux Dieux des marais, là depuis toujours au cœur des forêts, des taillis, des halliers, des laies et des futaies, là élevant vers le ciel le Serpent à tête de Bélier et tenant en son autre paume le Torque d'alliance et de hautes et divines conjonctions...
Arbre lui-même à la ramure de lune et de soleil...
Gardien des cercles sacrés...
Eternelle posture de vigilance au gardiennage des siècles...
Immuable verticalité parmi les spirales en mouvement...
Source du flux et puits des ondes...
Cernunnos est la Vibration mémorielle qui lui donne son Nom...
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Midi solaire ou minuit lunaire...
Celui-là tient la lampe ou la torche, le feu déjà allumé en son corps et en son cœur...
Celui là a pris source dans le Triangle de pierre, dans l'utérus de la Terre et ses racines accourent toutes lèvres ouvertes...
Celui-là est un Porte-Lumière, le guide millénaire, le phare de l'humanité en détresse dans ses naufrages d'illusions...
L'Oiseau le survole ; l'Oiseau est l'Esprit planant qui enveloppe dans ses rémiges l'Âme en quête de délivrance...
L'écoulement se fait, blanc et bleu, des perles d'eau éclatent en surface, l'instant respire avec le Grand Souffle émané de l'Univers... L'Etre et chaque chose à leur juste place...
Le Cerf Blanc est venue boire le lait des entrailles d'humus...
L'Os reprend chair...
La Vie ruisselle de nouveau
Sand, sève, écume et résine en l'Homme...
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Les Bretons ont fortement développés la notion d'Anaon soit l'âme des morts et celle-ci se doit d'être en paix afin de rejoindre sa Source Originelle et son Berceau de Lumières....
Aussi connaît-elle une période de patientes errances avant de rejoindre sa destination finale... Pour les Armoricains les âmes peuvent se poser en chemin sur le bout des faibles branches ou des ramilles des arbres, aussi faut-il faire attention à ne pas les déranger...
La Haute Pierre nous tend symboliquement ses mains en guidage d'essentialité, elle accueille la main du Cœur et de l'Esprit qui se tendent vers Elle...
Elle, la Mémoire du devenir !....
Une Âme dansante virevolte parmi les vents du Nord et de l'Ouest, une Âme à ailes de papillon ou de libellule, une âme qui s'enspirale dans la Verticale du ciel...
Une Âme-Feuille ballottée de ci, de là aux grés des Souffles anciens et nouveaux...
Les deux bras qui humainement se tendent vers Cela qui Fût, Est et Sera sont ceux de la Confiance et de l'Espérance...
Alors que les saisons s'enroulent et se déroulent se meut et se mue le Serpent Vert de la Connaissance à la fois souterrain et aérien... La quêteuse le sait, son bâton de marche aussi...
Le rendez-vous est donné dans le sein d'une Etoile...
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Dans la corne de cerf se tiennent l'Energie première, la danse des planètes, les circonvolutions du serpent aux anneaux de feu, tout ce que l'Esprit avale ou recrache de ce qui se doit d'être ou de ne pas être....
Source très ancienne est la fontanelle d'où jaillissent et se répandent les flux, les fluides, les ondes élémentaires de toute Création...
Soleil et quartiers de lune tournent dans le serpentaire de la Vie …
Des mots justes, clairs, équilibrés et harmonisés sortiront un jour de nos lèvres enfin déclosent entre le tonnerre et les éclairs de ce qui Fût, Est et Sera....
Tout lors émané du Point, du Centre, du Coeur des cœurs...
Tout lors densément concentré dans le noyau des jours et des nuits....
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Au jour de la remembranche advenu, sang et aubier ne feront plus qu'un et, d'un tronc superposés et comme Un, s'expansera en triangle de lumière les Trois Rais d'un trinitaire silence et d'une trinitaire clameur....
Lors la dualité vacillera sur ses diktats et ses antagonismes et tout le Transcendant du ciel réconciliera les contraires et les opposés afin de concélébrer une noce d'entendements majeurs...
Les Eaux, les Feux et la Terre du Trois reprendront leurs danses et leurs chants et le Monde redeviendra monde de vies et de Lumières...
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Sous le Huit de l'Etoile officie la Femme-Source avec son tambour solaire, avec son battement lunaire, dans l'ambassade de ses vœux et de ses souhaits....
Appel est fait, appel sonore, appel dans le rythme du sang, appel igné en clameurs de flammes, la sur le trépied du Monde, là sur le sol de mémoire, là parmi les arbres à figures humaines, là, flottant sur les eaux serpentines et primordiales...
Pierre de chair dressée dans l'Axe de la Lumière. Peau et cuir percutés, transpercés d'ondes et de flux, tout le corps tendu en résonance avec Ce qui Fût, Est et Sera...
Le corps fait croix dans le temps et l'espace, à l'intersection, au mitan, la mise en convergence, l'irradiation du cœur, le Rouge de l'Offrande, la nudité de l'autel, le sang devenu prière..
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Complainte ou mélodie ainsi la mort et la vie, ainsi l'os et la chair ainsi la nuit et la lumière, ainsi l'humus des renaissances... Ainsi aussi l'Alternance...
Il est venu le temps de l'agnelage, il est venu le temps de porter nos lèvres au calice printanier. Il est venu le temps de remettre nos chants sur la partition du vivre...
Cinq ruisseaux chantants, cinq ruisseaux de connaissance, cinq ruisseaux de science et de poésie, cinq ruisseaux jaillis pour le saumon que je suis...
Le feu à couvé la braise du renouveau...
S'en vient l'autre versant aux prairies fleuries, aux pommiers bourgeonnants, aux chants annonçant la venue prochaine de la Belle-Saison...
Le fer est battu sur l'enclume
Les mains prodiguent le soin pour un équilibre revenu...
Les mots choisis répondent à la vision du poète...
Brigd répand le doux lait de la voie lactée...
Grande est la soif d'un monde altéré...
Grande est la Déesse qui fait naître les Dieux...
Une fontaine d'Amour s'écoule depuis les cieux...
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