Les dits du corbeau noir

PROJET : UN FILM SUR NOTRE TRADITION ETAPES PRELIMINAIRES

PROJET : « Regards sur la permanence et l’évolution de la spiritualité celtique » Film de  B BOISSON /scénario : Bran du  mai 2013 

 

 

 
Le propos et son illustration cinématographique…    Réflexions

L’objectif : faire connaître, découvrir, voir reconnaître, une Tradition méconnue ou caricaturée, antérieure à la christianisation de l’Europe et qui constitue l’un des fondements mythiques de celle-ci ; un mythe anhistorique qui continue d’habiter l’inconscient collectif et à interpeller ceux et celles qui prennent conscience en eux-mêmes de sa pérennité considérée comme salutaire en tant qu’outil de sagesse, d’équilibre, d’éthique et d’harmonie pour nous-mêmes et pour nos communautés d‘appartenance….

Faire état d’une existence réelle de cette Tradition, « incarnée » en quelques individus, porteuse de sens et d’Essence favorisant la libre et responsable construction de l’être amené à coparticiper « symbiotiquement » aux lois d’évolution… Le rapport à la nature et la relation au sacré sont des fondements de cette construction, les capacités créatives et d’imagination sont exaltées au sein de celle-ci…

On part de l’inconnu que comporte cette Tradition, un inconnu non pas considéré comme figure ontologique de la peur et de l’ignorance, mais comme capacité opportune de se remettre au monde à un autre niveau de perfectionnement, d’animation, d’engagement et d’entendement… 

Cette Tradition ; D’où vient-elle ? En quoi consiste-t-elle ? Que propose-t-elle ?
Où et comment la rencontre-t-on ? En quoi est-elle actualisable et adaptable à notre société moderne ? Quels sont ses bases conceptuelles, ses lignes de force et ses axes majeurs ?  Comment a-t-elle pu traverser le temps et l’espace, se frayer chemin parmi l’oubli des êtres humains ou leur volonté de la faire disparaître à jamais ?

Pourquoi concoure-t-elle, avec d’autres traditions, philosophies et spiritualités, à apporter des solutions fiables et efficaces aux questions que chacun et chacune se posent de plus en plus, toutes générations confondues, en terme de présence en ce monde et de devenir ?

Concevoir ce film implique de se laisser pénétrer et féconder par cette Tradition même…   Cela demande de faire confiance à un « Fond », à un « Anima », à une « Essence », spirituels et sages par leur nature qui nous donneront lecture, image et visage les plus propices pour qu’elle se révèle à nous et que nous en fassions la découverte ou la recouvrance intime, claire, lucide et profonde…

La succession des plans filmés, leur enchaînement et articulations,  ont pour but d’exprimer, de donner à voir, à percevoir, à visualiser, à toucher, à entendre, à sentir et pressentir, à ceindre et à épouser, en phase ultime, ce qui émane des représentations proposées à notre regard, à notre sensibilité, à nos émotions, à notre intelligence et à nos facultés de discernement étayées par un libre arbitre et une libre critique…

Il sera indispensable de montrer artistiquement, naturellement, les mécanismes de la pensée et de l’action, les processus d’élaboration et de mise en œuvre, les phases successives, les expériences et pratiques qui apportent une compréhension de la dite Tradition dont la vocation est d’être transmise de cœur en cœur, de corps en corps, d’esprit en esprit…




La meilleur piste à suivre pour comprendre une Tradition, c’est de faire l’économie des détournements idéologiques et dogmatiques, des manipulations de l’Histoire, qui ont entravé son libre cours… Et de remonter à sa Souche, à sa Source, à ses Origines, à sa Matrice, à son Creuset et à son « Chaudron »…

En amont  : l’univers, la création, ce que l’on en sait, ce que l’on émet de supposition et d’hypothèse. Ce que les « anciens » avaient élaboré de conceptions, de doctrines,  sur ces « immenses » sujets…
En aval, la compréhension du « fleuve » de sa source à son embouchure….

Partir du point d’acheminement spirituel et remonter aux premiers écoulements et ruissellements d’une pensée nomade cherchant un passage entre toute chose visible et invisible…. Ce point se tient traditionnellement, mythiquement, symboliquement, analogiquement et « ésotériquement » au Centre d’un Cercle ; un Cercle dont nous épousons, si nous le souhaitons, la roue des âges et des saisons et ce, selon notre bon désir et nos justes et légitimes raisons…

Savoir et connaître la provenance peut nous aider à connaître le sens et l’essence de la destination….

Les notions de cycle et de rythme auront leur importance car elles participent aux moteurs, aux dynamiques et aux courroies de transmission de cette « Energie, Force et Lumière » appelée Tradition…

A celles-ci s’ajoute l’apport de l’initiation qui fait d’un achèvement un renouvellement inscrit, volontairement, dans de nouveaux degrés de participation et d’entendement…

Nous irons ainsi du Point d’Eau à l’Océan… La source, la fontaine nous conduiront à la découverte, en l’Homme et en la Femme, élémentairement, fondamentalement, essentiellement « initiés », de fabuleux et merveilleux continents…

De quel océan sommes-nous le rivage, de quelle exploration sommes-nous le continent ? En quelles berges bordons-nous l’écoulé de notre vie ? De quel passage sommes-nous le passeur, de quelle traversée,  le navigateur, de quelle sente, le cheminant, de quelle forge sommes-nous le forgeron, de quel feu sommes-nous l’étincelle et le foyer, de quelles transformations sommes-nous l’alchimiste aimant et passionné, de quelles conceptions sociales, culturelles, poétiques et philosophiques, sommes-nous les servants et serviteurs, fervents, fidèles et attentionnés ?

Il nous faut pour répondre, tenter de répondre à cela, une pensée « coulante » et « élémentaire » apte à contourner les barrages (les nôtres et les autres), à submerger nos propres « retenues », à survivre aux pollutions diverses et variées, aux assèchements du cœur et de l’esprit… Il nous faudra accepter le polissoir du temps et le flot de l’instant afin que la sagesse nous arrondisse jusqu’à nous faire épouser ce cœur et cet esprit,  si nous en avons le désir, l’aspiration et le volontaire consentement…

Ce sera encore et toujours poser la « question de l’Etre », de l’être écartelé dans les dualités et les dilemmes contradictoires, quasiment castré ou inhibée « sensitivement », « émotionnellement » et de ce qui peut favoriser la recouvrance de son identité première, intrinsèque, unique, indivise, mais aussi multiple… C’est aussi interpeller ce qui peut concourir à son remembrement arbustif et à sa reconnexion poétique…

C’est là une quête « transcendante »  tournée vers « l’essentialité »… Une façon singulière et plurielle de se relier à soi, à l’autre, aux autres, au monde, à l’univers, à la création et à tout le créé, passé, présent et à venir…

Personnellement, c’est par la rencontre, en trois étapes, avec la nature, la poésie et le féminin, que j’ai trouvé pour mes pas, un chemin, pour mon corps, une demeure et un séjour visités par l’amour, pour mes pensées ; une flamme et une au vive, un promontoire d’immensité pour ses audacieux envols, pour ma conscience ; l’éclairement nécessaire et des lueurs de vérité, pour tous mes sens                       convoqués et assemblés ;des banquets de fraternité, des corbeilles d’unions, des florilèges printaniers, pour mon éthique ; des valeurs d‘équité et de solidarité, pour ma création et mon imagination ; un véritable et jubilatoire « art de vivre et de mettre au monde, pour mon ignorance ; les connaissances qui la fustigent et la bouleversent en l‘amoindrissant d‘année en année… et pour la totalité de l’être que je suis et qui se veut encore évoluer en sagesse et spiritualité ; les vertus indicibles du don et de l’offrande, de l’échange et du partage, de la rencontre et de l’accompagnement…

Dans le terme Tradition se tient le fait et l’action de transmettre… Ce film sera à sa façon aussi une transmission, ce que nous aurons reçu de forces et d’énergies pour le faire, pour le fonder, pour le bâtir, nous le redistribuerons, nous le remettrons dans les hauts courants de la vie afin qu’il se fasse saumon, colporteur de cette force et de cette énergie qui ne sont que Vibration d’amour et de       lumière ; une Vibration à retransmettre à celle ou celui qui, de corps, de cœur, d’esprit, de choix, de songe et de chair, le souhaite en « Soi » avec autant de devoir que de droit….

 

 




Nous partons de l’Inconnu afin de se retrouver en quelque sorte « nu avec le un, avec un principe d’unité dont nous sommes partie et fragment philosophiquement et spirituellement réunifié… Le « Tout » s’exprime, se perpétue, évolue en ses parties qui sont ses ambassades et le champ d’expérience, d’investissement, de son « Génie »…
Chacun donc nourrit et est nourri…

Pour qu’il y ait « fécondation » du cœur et de l’esprit, il faut une « pénétration »
Est celle-ci ne peut être que de nature aimante et amoureuse…

L’image ici précède la Parole, le discours, le propos…. C’est à un inventaire des futurs territoires du « Verbe » et de la « Manifestation »que nous procédons de prime abord… Ce n’est pas, ce paysage qui apparaît préalablement, un décor, mais un creuset, un chaudron, une forge, d’où des œuvres, des entendements,  vont jaillir qui seront la résultante d’une vision, d’une compréhension, d’une conscience, d’une clarification, d’une pensée reconnectée à l’essentiel, à l’élémentaire, aux origines mêmes de toute conjugaison animée par le Verbe Primordial…

Pour ce qui me concerne et concerne bien d’autres quêteurs, la Nature, l’Etat de Poésie, et l’Initiation féminine sont le triptyque sur lequel repose la « recouvrance » et la « découverte » d’une sagesse, d’une connaissance, intuitive et inspirée qui prend chair dans une humanité (à prédominance masculine dans la gouvernance excessive et rationnelle du monde), qui se cherche et s’interroge…

Notre « épée de lumière » à été brisée en deux par les forces obscures, à nous d’en ressouder les deux moitiés !…

Je suis aujourd’hui ce que je suis et je m‘efforce de suivre, de tout mon être, une sente dite et parcourue de lumière, parce que j’ai pérégriné en mes forêts obscures, parce que je me suis souvent égaré et perdu, mais sans perdre pour autant l’accompagnement bienveillant de Trois Rais lumineux et sonores qui m’ont aidé dans cette longue traversée de mes propres ténèbres…  Nu, immergé dans la fontaine de Barenton au matin de ce qui fut ma véritable naissance, j’ai vu paraître l’être qui avait mon visage, dans le cercle orangé du devenir, je l’ai vu en son Centre entouré de trois chevaux tournant scolairement autour de lui…   Cette aube là, j’ai beaucoup compris de l’apport d’une Tradition dont je devenais à mon tour, source, fontaine et puits…

Alors et pour témoigner de cela nous irons, nous retournerons et le spectateur avec nous, aux sources de vie…

Aux souches de l’existence, nous replanterons notre Arbre de Vie dans l’humus de la renaissance, dans le terreau du renouveau… Nous restituerons à l’aubier de notre libre et juvénile croissance, la sève « principielle »…

La Tradition occidentale et païenne provient d’une Racine, d’un « Axis mundi » ; d’un Axe sur lequel se ramifie ce qui ordonnance et régente la Création, ce qui anime le Monde….

Il sera nécessaire de recoudre l’étoffe de chair et de songe déchirée par les siècles, ce qui tenait lieu et feu, à notre âme, de splendide vêture…

Susciter, suggérer, laisser pénétrer, infiltrer… Proposer un « bain élémentaire »…  Inviter à plonger, à se couler, à se fondre, à épouser….
Ne dire, ne formuler qu’ultérieurment, qu’après le recouvrement, si celui-ci doit et peut s’opérer…  Ne rien « forcer » mais donner à suivre l’écoulement, à longer la rivière des sens emportés « naturellement » vers leur estuaire d’entendements…

Un Prince royal nous attend, souverain en vérité et dignité, afin que nous le remplaçons dans la sage gouvernance de son royaume et dans le respect et le service de la souveraine qui en détient la clef…

Cette Tradition est une Tradition qui a, entre autre vocation, celle de servir la Dame, de répondre aux légitimes attentes de la Féminité…

Cela demande audace et volonté, le courage d’oser, et tout autant, d’être « armé » en Poésie !   C’est à cela et par cela seulement que nous serons, par Elle,           adoubés !…

Le Recouvrement, qui est aussi la restitution de ce que nous avons été avant que d’être manipulés par ceux qui écrivent à leur profit l’Histoire, ne peut se réaliser dans les meilleures conditions que dans un environnement éloigné des turpitudes et des impacts préjudiciables de ceux qui entendent, de diverses et souvent cruelles façons,  imprimer leur désir de possession et de domination sur les êtres, les choses et le monde…

Il nous faut lors des paysages dits « à forte naturalité » ; les plus sauvages, les plus immenses, les plus désertés, les plus intimes, les plus virginaux, les plus profonds, les plus écartés de l’emprise humaine, les plus « nus » possible…

Il nous faudra, en ces lieux choisis, nous « déshabiller » de corps, de cœur et de pensée….

Il nous faudra tout autant y mourir pour y renaître !

Il nous faudra, à ces effets, plonger dans le Chaudron, toucher le fond de la Création, tourbillonner avec le feu et l’eau et accompagner en mémoire, en conscience, en pleine participation et pensée, notre propre et alchimique « transformation »….   Nous serons lors dépositaire du breuvage de vie et de jouvence et ferons pépite et diamant de ce cœur transcendé parmi les flots de notre chair, de notre sang…

Ce film s’ouvrira comme un livre d’images mais d’images faites de « magie » par le Mage des mages ; celui que l’on appelle l’Enchanteur, car il a pouvoir en effet d’enchanter, de réenchanter, les heures de notre vie…

 

 



30/05/2013
1 Poster un commentaire