Les dits du corbeau noir

UNE HISTOIRE DONT JE NE SAVAIS ABSOLUMENT RIEN (NOUVELLE) BRAN DU 12 06 JUIN

Une histoire dont je ne savais absolument rien !

 

Nouvelle Bran du      le 11 06 2019

 

(Partie I)

 

 

C'est une histoire dont je ne sais, en ce moment même, absolument rien, ni où elle se déroule, ni quand. J'ignore totalement ce qu'elle relate, de quel personnage il s'agit (et pour autant qu'il y en est un)...

 

 

Et pourtant, il est bien arrivé quelque chose puisque cette histoire existe, a existé en un lieu précis, à une période précise, avec un ou plusieurs acteurs et selon une trame qui a donné une cohérence à l'ensemble de ces éléments...

 

 

De ce fait, me voici donc libre de toutes les options possibles pour vous conter, y compris dans le détail, tout ce que j'ignore encore à cet instant de ce qui suit...

 

 

Le choix de l'endroit où se déroule l'action :

 

 

Ce qui me vient là à l'esprit, cela se passe en Normandie, plus exactement dans le Cotentin et plus précisément encore dans l'ancien sémaphore de Flammanville transformé en gîte d'étape....

 

 

Le choix de la saison :

 

Je dirais à l'automne, car c'est une période dont les teintes, le couvert nuageux brumeux et humide sied bien au paysage Normand ; une atmosphère singulière à laquelle un écrivain comme Barbey d'Aurevilly ou encore comme Jean de la Varende ont su donner, avec un talent avéré, ses lettres de noblesse...

 

 

Le décor est donc « planté » ; reste à introduire

les personnages et l'action à venir....

 

Nous sommes à l'approche de l'équinoxe de septembre où le jour et la nuit se trouvent être d'égale durée juste avant que l'obscurité dominante ne fasse pencher la bascule, l'alternance saisonnière, de son côté...

 

 

Ce n'est donc pas à n'importe quel moment que surviennent les événements que je vais relater... Il y aura donc un ou des moments où ce qui se déroulera sera présidé par une notion d'équilibre et d'harmonie, (une sorte de sereine suspension intervenue dans le temps et l'espace) ceci étant suivie d'une plongée dans un assombrissement progressif et conquérant qui devrait « analogiquement » affecter de la même façon le ou les « héros » de cette histoire...

 

 

Ce sémaphore reconverti comporte un hall d'accueil, une pièce collective pour le repos et la détente, avec quelques tables et chaises achetées dans une vente aux enchères (une « vendue » comme on dit par ici)...

Sur des étagères accolées au mur du fond des livres se serrent les uns contre les autres...

Punaisées aux autres murs, il y a une carte de la région (du type état-major) et des affiches touristiques de certains hauts lieux à visiter dans le secteur...

 

 

Un dortoir de huit lits (dont deux superposés) se tient à l'étage dans l'aile droite en haut de l'escalier. A droite, ce sont 4 chambres individuelles et le logement du gérant du gîte...

Au bout de chacun des deux couloirs, il y a les toilettes et les commodités...

 

 

Nous en savons donc un peu plus sur le lieu des actions à venir...

 

 

Les précisions qui se présentent alors auront je pense leur utilité :

 

Le dit sémaphore se tient à moins de 10 mètres de l’aplomb rocheux qui domine l'anse de Sciotot.

Le G.R. passe devant la porte qui ouvre sur l'ancien sentier des douaniers...

 

 

A proximité de la porte, il y a le reste d'une allée couverte soit une dalle d'un gros et arrondi volume (une table dolménique en fait). On dit que l'on peut voir, avec une lumière rasante et dans certaines circonstances et conditions, des lignes gravées sur cette pierre mégalithique...

 

 

Non loin de là, en allant vers le Rozel, il y a aussi une pierre très ancienne appelée « la Pierre aux Serpents »...

 

Dans une anse à flanc de granit et de schiste se tient une carrière toujours en activité...

 

Il n'y a pas d'habitations alentour, seulement des landiers...

 

Sur le midi ou en fin de journée, des éperviers ou des faucons crécelles survolent ce territoire (fait d'ajoncs, de genêts, de fougères et de bruyères) en quête d'un sang chaud à prendre dans leurs serres...

 

De temps en temps jaillissent en bord de crêtes et en jets de plumes des mouettes prenant appui sur le courant ascendant qui les propulse dans le ciel toujours changeant....

 

 

De la mémoire des lieux et de son « atmosphère » :

 

Il est vrai que le département de la Manche passe avec celui du Berry pour être encore un haut lieu de superstitions diverses et variées soit une contrée où la « magie » impacte encore une partie non négligeable et assez âgée de la population...

 

(C'est dans le Cotentin paraît-il que s'est tenu le dernier procès en sorcellerie de toute la France  et ce n'est pas si vieux que cela !)....

 

 

Septembre est encore parsemé de « beaux-jours » et un festival de fauves couleurs commence à s'y donner rendez-vous...

 

 

Le flot touristique à fortement diminué et les amoureux d'espace encore quelque peu « ensauvagés » préfèrent cette période pour s'immerger plus sereinement dans les embruns et les nappes brumeuses automnales...

 

 

C'est une période propice à la découverte contemplative d'une côte maritime qui, par endroits, n'a rien à envier aux côtes armoricaines ou irlandaises....

 

 

Même flore, faune semblable, même géologie, mémoire ancestrale et légendaire très proche, mêmes cortèges de nuages, même enveloppe de mystères, mêmes couchers de soleil époustouflants...

 

 

Mais voici que lors, vont entrer en scène les « personnages »...

 

 

Et tout d'abord le responsable du gîte ou « gardien des lieux » :

 

C'est un homme d'une soixantaine d'années aux cheveux longs et hirsutes, portant barbe et moustache (jamais taillés), toujours en chemise canadienne (à carreaux) et en jean...

 

 

Quand il ne parle pas (c'est un « taiseux ») ou quand il ne boit pas son café « arrosé » de calva, soit il somnole sur un banc de pierre au soleil qui le visite, soit il fume une pipe au fourneau plus usé et plus noirci qu'une cheminée non ramonée depuis des lustres !...

 

 

On ne saura de lui que très peu de choses... Il se lève tôt, se couche tôt... Il a bon appétit... On ne sait s'il est célibataire depuis toujours ou divorcé, s'il a ou non des enfants...

 

Il est plutôt accueillant envers les randonneurs, mais peut, certains jours, se limiter au strict nécessaire dans la réception des visiteurs...

Ces jours là, il s'en va, passer le repas de midi, sur les grèves d'en bas par des sentiers connus de lui seul et qui ne sont pas sans danger du fait d éboulis dû au gel de l'hiver passé ou de la montagne d'écailles de pierres jetées par les ouvriers de la carrière et qui constituent un risque majeur « d'avalanche » pour qui marche dessus !...

 

 

C'est au tour de ce qui sera le personnage central de cette histoire de faire son apparition...

 

 

C'est une jeune femme, la trentaine environ, les cheveux drus et noirs comme ses yeux ; (des yeux perçants comme un poignard)...

 

Une jeune femme assez svelte, aux formes bien proportionnées...

 

Entre 1,65 et 1,70 mètres donc de taille moyenne... Sa peau est particulièrement « cuivrée » comme empreinte de soleil, mais, ce n'est pas pour autant une « fille de la Méditerranée »...

 

 

 

Nous découvrirons plus tard qu'elle est originaire d'un pays de l'Est (Roumanie ou Hongrie) et qu'elle appartient à une lignée de « gens du voyage », c'est donc ce que l'on appelle aussi une « Rom »...

 

 

Elle s'habille d'ailleurs comme une gitane avec une large jupe bariolée et un foulard nouée autour du cou, un large collier d'ambre sur une poitrine assez échancrée voire parfois quelque peu « provoquante »...

 

 

Nous ne connaîtrons pas la réalité de son « état-civil », mais seulement le prénom qui la qualifie et sous lequel elle se nomme elle-même : Esmeralda. (Certains d'entre nous se rappellent que c'est là le nom de l'héroïne de Victor Hugo dans Notre-Dame de Paris)...

 

 

Son visage, les mouvements de son corps, expriment la fierté même ; une fierté farouche et sauvage, brute de coffre, aussi vive qu'une flamme dansante qui renaît comme un phénix ou comme une salamandre de l'amas des cendres dans lesquelles reposent ses rêves et ses songes...

 

 

Ce n'est donc pas une femme d'approche facile et aborder une relation à quelque niveau que ce soit n'est pas sans risque de brûlures !...

Nous aurons à compléter ultérieurement ce descriptif...

 

 

Ils sont arrivés depuis la fin du mois d’août ; « Ils », c'est un couple de retraités venu d'Angleterre et qui, passionnés par la pratique de l'aquarelle, sillonnent la côte pour en croquer les paysages... Ils ont atteint une telle forme de complicité, d'entendement tacite, qu'ils font « respiration commune »...

 

Ils s'installent toujours à la même place, prennent le thé à cinq heure, lisent le Times et échangent bien plus avec les yeux qu'avec des mots...

 

 

J'allais oublier de vous présenter « Marlou » lequel est un matou d'une dizaine d 'années qui fréquente de façon intermittente et plus ou moins espacée les lieux et surtout un coussin élimé mit à sa disposition sur le comptoir d'accueil...

 

 

Ceci mit en place, nous attendons le cinquième personnage lequel devrait être le moteur de l'action, mais je ne puis encore vous le décrire. Toutefois je sais qu'il s'est mit en marche et qu'il s'approche du cœur battant de l'aventure en provenance d'un point inconnu du temps et de l'espace....

 

 

A SUIVRE...

 

 

 

Une Histoire dont je ne savais absolument rien (Partie II)

 

 

 

Bran du

 

 

 

 

Le petit port de Goury avec son phare très altier situé à la pointe Nord du Cotentin pourrait parfaitement revendiquer une appartenance irlandaise voire écossaise...

 

 

Sa configuration et les éléments paysagers qui le constituent partagent avec les Pays celtiques par excellence une « âme sœur » incontestable...

 

 

 

 

Ce qu'ils ont en commun, ce qui les apparentent, ce sont ces enclos de pierres sèches qui quadrillent l'espace et une coloration particulière où domine une large gamme de gris et de verts...

 

 

 

 

Les moutons participent aussi et grandement à ces similitudes...

 

 

 

 

C'est aussi le royaume des vents du Nordé qui s'y donnent régulièrement rendez-vous pour une assemblée tumultueuse et assez furieuse...

 

 

 

 

Je reviens sur cette architecture particulière qui parcellise l'étendue de ce territoire maritime... Ces murets ne montent jamais au-dessus d'un mètre vingt de hauteur, ils sont couverts de lichens, de fleurs de muraille et de mèches de laine de mouton accrochés à leurs arrêtes.... On peut compter plus de deux cents de ces « clos » aux dimensions et formes fort variées...

 

 

 

 

La plupart sont vides et abritent une herbe grasse protégés en partie des vents...

 

 

 

 

Pour élever ces murets, il ne suffit pas de poser une pierre sur une autre... C'est un métier qui requière diverses compétences et un « savoir-faire » ancestral et efficient... Cela demande une maîtrise de l'art de l'assemblage, de la conjonction adéquate... C'est posséder le sens de l'ajustement équilibré et harmonieux lequel produira l'efficacité et la solidité attendue et la capacité de tenir, sans grands dommages, au-delà d'un siècle !..

 

 

 

 

C'est aussi la faculté aiguisée de faire preuve de discernement dans le choix progressif des pierres nécessaires à la construction...

 

 

C'est d'un seul coup d’œil prélever dans l'amas minéral la pierre qui sera compatible avec l'emplacement qui la recevra et qui l'épousera...

 

 

 

 

Cela demande aussi de développer le sens de la juste répartition des poids et des volumes. A ceci s'ajoutent également le sens de « l'élévation » et de la « verticalité »...

 

 

 

 

Cela fait bien des qualités et des compétences et on n'en demanderait pas moins à un poète, à un artiste ou à un écrivain pour donner à son ouvrage autant d'heureuses dispositions !...

 

 

 

 

 

A SUIVRE

 



12/06/2019
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