VIE ET MORT / MORT ET VIE REFLEXIONS 2019 BRAN DU 26 05 MAI
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Réflexions Vie et Mort / Mort et Vie Bran du Mai 2019...
A Martine et Christian avec toute mon affection...
J'ai prié, avec ferveur, pour ma Mère, pour mon Père, pour des proches, pour mes Ami(e)s François, Rachid, Danielle...
J'ai prié, j'en ai appelé aux Forces Energies et Lumières d'entendement, de bonté ; j'ai sollicité la bienveillance, l'aide, le soutien, le secours, le « Tout Amour »....
Mais ce qui se devait d'être a inexorablement été !....
C'est la Loi du Vivant que de déboucher une nuit ou un jour sur le passage d'un monde à un autre, d'un état à un autre, d'une forme à une autre et ce selon la croyance que chacun ou chacune se fait de ce mystérieux et incontournable passage...
Nous savons cela depuis le premier cri que nous poussons en venant au monde : vivre ; c'est aussi « mourir » !...
Cela vaut aussi pour les autres règnes, celui du végétal, celui de l'animal qui eux ne se posent pas de questions, mais vivent ce qu'ils ont à vivre et de la façon qui est la leur...
Pour nos frères les animaux, la mort aussi fait peur, je ne sais ce qu'il en est pour l'arbre ou la fleur...
J'ai des réticences à croire aux « miracles », toutefois je crois comme Theilhard de Chardin que « seul le fantastique a des chances d'être vrai » et donc que le « miracle » fait parti de ce qu'il est difficile à concevoir, mais qui a aussi sa « réalité » …
Quand on regarde l'état de la circulation routière en terme de « conduite » des véhicules, on ne peut que constater que « miracle » il y a chaque jour pour que l'hécatombe de victimes humaines soit proportionnellement réduite face à ce qu'elle devrait être si « miracle » il n'y avait pas ! (Ce n'est pas malheureusement le cas pour nos frères les animaux.)
J'ai également côtoyé, connu, quelques « miracles » dans mon existence au sens que le désespéré, l'inattendu, l'improbable, a pu quelque fois se muer en une présence bien réelle et vivante, en événement concret, bienheureux et bienvenu...
Heureuse providence et gratitude pour celle-ci ...
La mort ; je la respecte, elle est ce qui se doit d'être (ni morale, ni éthique en cela qui répond à une loi qui veut que la Vie jaillit de la Mort et que la Mort est terreau et humus pour la Vie)...
Je veux bien, je conçois lucidement, sereinement, que ce corps, cette enveloppe de corps que je suis, devienne un élément fertile qui dans la nature coparticipera d'une vie future nourrissant de sa propre matière les graines et semences d'un autre devenir... Et qu'importe la forme donnée à cela...
Mais je ne suis pas seulement fait d'os, de muscles, de chair, d'organes et de sang...
Il y a en moi un « Anima » ambassadeur d'un Principe et d'une Essence dont je conçois parfaitement l'existence et qui me propose en toute liberté et responsabilité de « spiritualiser » la « matière corporelle » que je suis en coparticipant à l'expérience « unique » que représente pour la Loi d'Evolution ma dite existence...
(En fonction des diverses façons dont je mène en moi-même une alchimie intérieure de la transformation, de la mutation de mes plans et niveaux de conscience.)
La résultante de ce processus (dont j'ai désir et volonté d'être le creuset sacré, l'athanor divin, l'aventure plus ou moins périlleuse et « initiatique » de ma Vie), sera d'être porteur d'informations qui me sont spécifiques et singulières et qui très concrètement expérimentées, enrichiront les bases de données de la dite Loi d'Evolution qui porte tout le créé à une expansion continue et à une pérennisation permanente...
Le vivant se nourrit, s’accroît du vivant et la « mort » participe de ce mouvement d'accroissement qui jamais ne cesse même si une majorité d'humains sont, face à Cela qui Fût, qui Est et qui Sera, totalement indifférents...
En cela, par cela, intimement, profondément, et amoureusement relié à l'Essence de tout être et de toute chose, mon « existence » même trouve son sens, tout son sens, une cohérence infinie et absolue qui sied à mes pensées, à mes croyances et à mes convictions ; tout ceci considérablement renforcé par le service plein et entier d'une Tradition qui en son sein, en sa matrice même, me mène de l'obscurité, d'un monde sombre et opaque, vers une Lumière apte à éclairer avec chaleur et bienfaisance tout cœur, tout esprit et toute pensée...
Là est mon cheminement, là est ma « navigation » existentielle, mon « voyage humain » entre ciel et terre, entre terre et ciel...
Ce que je mets au monde, ce que j'enfante par ma propre « créativité » et ce, sous diverses formes, représente la part que j'offre à ce monde et à ce qui le compose et l'anime...
Cette volonté et faculté instruite, inspirée, cultivée, entretenue font de moi un créateur, un offrant, un orant, un serviteur, un servant qui par l'art qu'il développe en lui-même se fait peu à peu l'artisan de sa propre vie, le poète, l'orfèvre, le peintre, le sculpteur, le musicien de sa propre existence...
La Beauté lors a un nom et l'homme ou la femme qui s'emploie à la servir devient éclat de ce diamant, lumière de cette Lumière, parcelle d'Univers, fragment d'entendement et membre solidaire du mystère et de l'infini...
Personnellement, ceci n'engageant que moi-même, je ne crois ni à « l'enfer » ni à un « paradis » dans un hypothétique recoin du ciel...
L'enfer, s'il y en a un, ne peut être alors que sur la Terre, maintenant et ici, et les hommes se chargent eux-mêmes de lui donner une atroce, une terrible et abominable réalité !...
Quand au « paradis » et l'idée que l'on s'en fait, il ne saurait être la résultante promise pour toutes les souffrances endurées et plus ou moins supportées au nom de la dite promesse...
S'il existe, il cohabite lui aussi sur cette terre et il trouve parfois lui aussi sa réalité dans quelques instants d'éternité où la joie, la bonté et l'amour font plus ou moins durablement séjour dans le cœur même d'une humanité faite de pensée et de chair spirituellement « transcendées »...
Ce que je sais ; c'est que les Hommes passent, trépassent, mais que l'Amour demeure dans toute sa « potentialité » !...
Le hasard, l'objectif hasard d'André Breton ou celui de René Char (un hasard qui nous donne rendez-vous), fait assez bien les choses et compose subtilement, complémentairement, avec la « nécessité » ….
C'est lui qui m'a fait rencontré ce qui allait provoquer le « grand tournant de ma vie », ce qui a fait cesser en moi une projection linéaire et droitière où l'on ne peut en aucun cas épouser et étreindre les courbes splendides, envoûtantes, enivrantes et voluptueuses de l'existence, du Féminin de l'existence...
C'est à ce Féminin que je dois ma « recouvrance, ma « remenbranche », que je dois de faire croître en moi mon « Arbre de Vie »... Lui qui m'a fait bourgeon, feuille, fleur, fruit, graine et semence de Vie...
Et quand ce Féminin incarne de cœur, de pensée et d'Esprit une Tradition qui à travers lui se fait extraordinairement et splendidement« vivante », alors l'homme, en sa « petite mort » peut concélébrer sa « renaissance », il peut faire sa « mue », se mettre à nu et recouvrir sa nudité d'un manteau de lumière, d'une vêture d'essentialité...
Il est Initié... Et en lui opèrent le Principe et l'Essence... Il est toute « Conscience » lumineuse, éclairée...
Par lui et en lui le Féminin aussi s'est « réalisé »...
Par le Masculin et le Féminin et tout « genre », toute « polarité » « transcendée, la mort, elle-même, donne naissance !....
Je ne redoute et je ne crains de ma Vie l'ultime échéance, je n'ai peur et je ne tremble pour la forme existentielle qui sur cette terre m'a été donnée...
J'ai gratitude pour cette enveloppe dans laquelle mon âme à germé et dont la Fleur de Lumière s’épanouira au ciel et dans le verger incommensurable de l'Univers...
En ce verger étoilé il n'est besoin ni d'affects ni d'intelligence, mais seulement de briller, de rayonner, de faire don et offrande de lumière...
Depuis le départ de mes parents et amis, dont le corps, pour la plupart d'entre eux a été respectueusement, religieusement, enfoui dans notre Mère, la Terre, j'ai déserté les cimetières qui pour moi ne sont qu'un embarcadère, qu'un promontoire de terre pour l'envol de l'âme vers le monde qui luit...
J'ai dit et redit que la seule et véritable mort ; c'est l'oubli des êtres chers...
Pourquoi les chercher, les vouloirs ailleurs que dans l'absolu et l'infini ? Pourquoi ne pas les voir, les revoir, à tout instant, en delà et par deçà, l'espace et le temps, en la pleine et la si vive Lumière ?
Le mort ne m'effraie pas, je la sais pourtant pour beaucoup effrayante, mais, personnellement, je la sais, je la considère « nécessaire ». Elle est certes une « fin », mais aussi l'ouvroir de tous les commencements qui eux n'auront ni terme ni échéance en l'Univers...
Ce postulat, ces convictions sont miennes et me conviennent parfaitement... L'Affaire est « classée » et ce qui précède pourrait être mon « testament » ; le test abouti de l'amant que je fus et qui à tout jamais demeure en l'heureux séjour de l'Amour...
Certes cela règle pour moi-même ce qui ne me pose aucun problème, aucun souci, libéré que je suis de toute appréhension face à l'éphémèrité et face à l'Eternel...
Mais....
Comment se « positionner » face à la mort de l'autre, des autres quand ils sont fragment affectueux d'amitié et chair émanée de soi-même ?
Nous ne pourrons et nous ne devons tenter de se mettre à la place de celui ou de celle, de ceux qui ne sont pas nous... Et qui ont leur croyance ou conviction personnelle qu'il nous appartient de respecter en totalité...
Quand « l'Ankou » s'annonce à travers les ornières de l'existence, sur le chemin existentiel de toute créature, rien ne saurait le faire renoncer à sa « mission » ; une mission dont il n'est que le collaborateur et l'émissaire, que le « chargé d'affaire » avec lequel il est d'ailleurs nulle ni possible « négociation »...
Jadis, en nos contrées armoricaines, les âmes des morts Celtes avaient rendez-vous au « bout du monde » avec le Passeur et celui-ci, minuit passé, les conduisait dans sa barque alourdie vers un autre embarcadère quelque part là-bas entre l'Ouest et le Nord de la mer... La barque soudain retrouvait sa ligne de flottaison habituelle, la « cargaison » ayant quitté l'océan et la terre pour des horizons enveloppés de lumières...
Cela pour moi est de toute clarté, de toute luminosité, mais quand est-il pour notre Mère, pour notre Père, pour nos Sœurs et Frères proches et en humanité ?
Il en est et il en sera selon leur conception et conviction propres...Et nous saurons les respecter...
Mais comment gérer de telles « séparations », comment humainement, affectivement, accepter de telles disparitions ?
En continuant de les aimer... En continuant de les aimer, en transfusant en notre propre sang la mémoire du sang qui fut le leur, en sachant qu'en toute lumière résidera, irradiera, une part de cette lueur qui par eux et à travers eux rayonna d'amour sur la terre...
Car tout ruissellement de pur amour reviendra à la Fontaine Première pour ruisseler de nouveau sous chaque peau, en chaque chair...
Je ne parle pas ici de « réincarnation », croyance étrangère à mes convictions, à mon intelligence et à mes sens et à ma « Tradition »...
Ce qui ne veut aucunement dire que je ne respecte pas d'autres convictions que les miennes et celles qui sont de nature et d'essence à satisfaire tout être en partance pour ses inclinaisons philosophiques, culturelles et spirituelles...
Ce que l'ont peut sincèrement, affectueusement, souhaiter, désirer, pour nos « aimés » ; c'est que quelque soit leurs « convictions » et leurs propres idées sur la plus conséquente et la plus importante de toutes les questions, c'est que sa claire résolution se fasse dans la paix et dans la sérénité...
C'est en cela « qu'accompagner » prend tout son sens, toute son aimante et paisible signification et ce dans le plus grand respect de la personne et de son « humanité », dans le plus grand respect de sa « noblesse d'être » et de sa « dignité »...
La clef de « tout » passage, c'est l'entendement, la compréhension, qui sereinement conduits aboutissent à l'évidente et paisible « acceptation » de ce qui, pour chacun, pour chacune, Fût, Est et Sera...
Toute « faim de Vie » connaîtra sa fin de Vie... A chacun, à chacune de concevoir ou non la ou les façon pour lui, pour elle d'appréhender, sereinement ou non, cela...
A ceux et celles qui « accompagnent » d'accompagner au mieux cela, au-delà des chagrins et des légitimes et authentiques « peines »...
L'Amour ici à sa place d'excellence, à sa place de choix, il est la main qui tient par douceur ferme l'autre main qui faiblit et qui a froid...
Il est ce baiser sur le front, sur les joues, sur les lèvres qui ne cesse de dire et redire : vois, perçoit, entend, ressent, reçois, combien je t'aime ici, maintenant, éternellement et même au-delà, par deçà, là où tu t'en vas et dans cette « mémoire » qui fut la tienne, qui fût la nôtre et qui se fait totalement mienne, car l'Amour ; c'est « Cela », tout « Cela », entièrement « Cela », qui Fût, qui Est, qui Demeure et qui Sera !