VIREE EN FORET DE BROCELIANDE BRAN DU 2018 07 09 SEPTEMBRE
L'étang Dom Jean en Brocéliande photo Bran du
Virée en Forêt de Brocéliande
Bran du Sept 2018
En remontant le ruisseau de Comper jusqu'à l'étang Dom Jean...
Chemins de terre, de glaise, de boue, de mare, d'herbe, de mousse, de ronce, de fougère et de bruyère..
Chemins fais à mes pas qui épousent les ornières...
Laies forestières bordées d'écorces et de feuilles...
Forêt qui l'accueille en mon état « sauvage » et solitaire...
Forêt domaniale de Paimpont
Pièce dite de la Sangle
G.R. Du Pays
De l'étang Dom jean à l'étang du Pré
En arrière du château et de l'étang de Comper ; plein Est...
(Entre 117 m et 123 m.)
Les russules se fendillent, éclatent sur leur bord ; C'est l'effet d'une sécheresse bien installée laquelle maintient sous-terre, pour l'heure, tout l'automne fongique en instance de pluie, de bruine, de rosée et d'orage tardif...
Les fougères sont déjà parées de leur linceul roux...
Les glands chutent à terre ainsi que les faînes...
Les scarabées s'agglutinent au cimetière de l'allée...
Les geais font des razzias dans les chênes...
A la saison des fleurs succède celle des graines...
Des traces de sanglier là, bien profonde, dans la boue...
Des ombres chinoises sous les charmes éventés...
Le soleil assèche sur pied quelques carpophores téméraires...
Ai trouvé deux lactaires délicieux parmi d'autres trop amères...
L'agriculteur que j'ai rencontré tout à l'heure, occupé à bûcheronner, me disait que l'année à été peu prodigue en fruits, quelques pommiers remplis, mais pas partout et pour ce qui est de ses pommes de terre, bien peu et bien petite... Gast ! C'est ainsi !
L'année prochaine sera meilleure !...
Les moustiques toujours en quête d'un peu de sang, les taons aussi...
J'entends, ici et là des insectes le bourdonnement et le vent qui chahute les ramures ; le vent qui de son souffle fait semblant, qui s'attarde et perdure...
Je me suis fais un siège confortable posant mes arrondis sur une courbe large et parfaite ; ce sont des troncs de charmes d'une quinzaine d'années au moins que j'ai assemblé et qui sont devenus chablis afin d'aérer les surfaces et les bordures...
Un pic s'entête sur un arbre en décomposition...
J'entends son bec qui tambourine l'écorce par intermittence ; lui aussi comme le poète cherche ses vers , moi, je ne mets pas les miens dans mon estomac !...
En fait, je n'entends que peu d'oiseaux, tout au plus et de façon très parcimonieuse, une mésange, un troglodyte ou un pinson...
Les ramiers paient un lourd tribu aux buses assez nombreuses dans la région. Ici et là des traces plus ou moins récentes de « désemplumage »...
Des bruits de moteurs, assourdis car assez loin.
Difficile de trouver de nos jours un silence apaisant et naturel, exempt de présences et d'activités humaines ; difficile de prendre un bain de calme et de parfaite sérénité quand l'espace est cerné par le rural en ses œuvres coutumières et traversé par le monde urbain...
Où irons-nous demain mettre nos pensées en « vacances », délester le pesant de nos fardeaux, évacuer le stress qui nous ronge le cœur et les os ?
Où irons-nous pour ressourcer, régénérer, revitaliser notre corps et nos sens s'il n'est plus de fontaine feuillue dispensant sa jouvence ?...
La forêt est l'un de nos derniers refuges...
On sait de nos décideurs tous les subterfuges ;
Les fausses vitrines, les pseudos engagements, les promesses non tenues, la parole qui nous ment...
Nous savons sous le masque des bonnes intentions ce que révèlent en fait les actions menées à l'encontre de la vie et de sa pérennisation....
C'est, de façon odieuse, inqualifiable et suicidaire, de gréver l'avenir des futures générations pour accumuler du profit, faire de l'argent à profusion tout en accroissant, en certain pays, la pauvreté, la famine et la misère !...
Où irons-nous boire quand les sources seront empierrés, étouffées sous le ciment, le bitume ou bien polluée par l'urbanisation ?
Où irons-nous mener nos enfants par la main ; notre amour par le bras, quand plus ne seront les forêts et les bois ?
Faut-il nous faire tronçonner la chair, nous mettre la hache au cœur, pour qu'enfin s'éclaire une conscience qui aux ténèbres se meure ?...
Devant tant d'inepties et d'hommes qui se leurrent, qui n'ont de désir que celui du profit synonyme de bonheur, on ne sait plus trop ce qu'il y a lieu de faire ; laisser le cycle s'achever en toute sa décadence, et de cette mort souhaitée en faire une renaissance ou bien résister, se rebeller, se révolter, faire résilience, imaginer, innover, mettre en œuvre et en chantier des pensées et des actes pionniers d'un changement de société animé d'une vive et lucide conscience ?...
Faire acte salutaire qui soit « acte de Lumière » ?